A l'écoute de la Parole de Dieu
Dimanche de la fête du Saint-Sacrement 22/06/2025
Gn 14, 18-20 ; Ps 109 ; 1Cor 11, 23-26 ; Lc 9, 11b-17
On appelle ce dimanche celui de la fête du Saint-Sacrement sauf que c'est à chaque consécration la fête du Saint-Sacrement.
Il y a quelques décennies, nous avons eu à la paroisse Saint-Luc des réunions autour de l'Eucharistie. Nous ne pouvions plus accepter ce terme de transsubstantiation faisant apparaître l'Eucharistie comme un acte magique pas du tout conforme à l'optique de la foi en Jésus-Christ. Or nous n'avons rien trouvé, ni pour remplacer ce terme, ni pour remplacer l'Eucharistie elle-même.
Nous avons admis que c'était un symbole, un geste accompli par le Christ pour faire mémoire de Lui en le reproduisant. Or j'ai compris plus tard que tout ce qui était « symbole » dans les évangiles, était en même temps réalité et pas seulement sa représentation.
Aujourd'hui, pour moi, la compréhension de cet acte reste ouverte à tous les chrétiens.
Ainsi l'Eucharistie peut être signe de partage, le partage de nos richesses, entre autre, celui de la nourriture avec les plus pauvres et elle devient appel à la charité.
Elle peut être signe de rassemblement et de communion de la communauté chrétienne et mettre en valeur cette parole : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ». Elle devient alors appel à l'unité dans le Christ.
Elle peut aussi garder son aspect, je dirais miraculeux plutôt que magique. On a parlé quelquefois dans l’Église de miracles Eucharistiques. Cela justifierait le caractère sacré de ce geste. Pour ma part sans y être très sensible, ce geste revêtirait un appel à donner sa vie comme le Christ a donné la sienne en offrant son corps et son sang sous les éléments du pain et du vin de la Cène.
Mais dans tous les cas elle reste une mémoire de la vie et de la mort du Christ, une mémoire qui nous le rend éternellement présent.
Le sacrement de l'Eucharistie devient ainsi multi-symbolique : un partage, une communion de la communauté, un réel miraculeux, la présence réelle (le Christ présent non seulement spirituellement mais substantiellement), pour tous une mémoire vivante. Ainsi s'y retrouve l'ensemble des chrétiens, les plus rationalistes, les plus solidaires, les plus fidèles à la compagnie du Christ tout au long de leur vie, ceux plus traditionnels de la religion populaire qui ont un peu la foi du charbonnier mais pas moins vive et qui souscrivent à ce mystère sans réserve.
Ainsi quel que soit le sens que nous attribuons à l'Eucharistie, nous faisons tous mémoire du corps livré et du sang versé pour nous par le Christ. Ce don repris par Saint-Paul dans son épître aux Corinthiens avec la répétition par deux fois de cette parole prononcée à la Cène : « Faites cela en mémoire de moi », est offert à toute la communauté.
Dans le texte de la Genèse, le pain et le vin étaient déjà signes d'offrande et ce don de Melkisédek, prêtre du Très-Haut nous fait penser à Jésus qui disait : « Je suis le pain vivant descendu du ciel ». Ce don de bénédiction sera repris par Jésus dans le sacrement de la Cène représentant le don de sa vie.
La multiplication des pains illustre bien le sens de l'Eucharistie comme partage. Là aussi la réalité côtoie le symbole. Il reste douze paniers de morceaux (c'est à supposé de pain), c'est le nombre des apôtres, un panier pour chaque disciple à emporter pour que chacun plus tard puisse faire mémoire aux autres du don du corps et du sang de Jésus.
Jean 6, 9 dit que c'est un enfant qui a apporté ces 5 pains et ces 2 poissons qui vont servir à leur multiplication. C'est dommage que ça ne soit pas repris dans les synoptiques car cet enfant qui ne possède que ce casse-croûte préparé par une maman prévoyante en prévision de la durée de l'événement, cet enfant a tout donné, n'a rien gardé pour lui et c'est pour cela que le miracle se produit.
Cinq mille hommes ont mangé à leur faim avec seulement cinq pains et deux poissons. Il y a eu au moins un poisson pour chacun mais seul le pain débité en morceaux a été surmultiplié et a pu remplir ces douze corbeilles de surplus.
Et là l'Eucharistie , par ce pain rompu, prend tout son sens de partage et on peut ajouter de don de soi par le don de cet enfant.
Nous pouvons nous souvenir dans des événements mystérieux comme celui-là de ce que l'ange Gabriel a dit à Marie à l'Annonciation : « Rien n'est impossible à Dieu ».
Nous pouvons rester à méditer cette Parole.
Christiane Guès
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