A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

5ème dimanche de Pâques 18/05/2025

Ac 14, 21b-27 ; Ps 144 ; Apo 21, 1-5a ; Jn 13, 31-33a. 34-35

Les «maîtres du monde» nous ont souvent promis «une terre nouvelle». Â la Renaissance avec l’émergence d’une raison décléricalisée, au XIXe siècle grâce à la science, au XXe par la technique… Le problème aujourd’hui ne serait-il pas de savoir s’il y aura une terre demain ? En tous cas, s’il y aura des hommes sur cette terre ? Face à cette crainte d’un futur menaçant, que nous dit la «religion» ?

L’Apocalypse de Jean, prophétique, affirme qu’adviendra : «un ciel nouveau et une terre nouvelle» ,avec la Jérusalem céleste descendant du ciel. Dieu, en sa demeure, «essuiera toute larme de (nos) yeux, et la mort ne sera plus, et il ny aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur…». Une chose est certaine, ce renouveau ne sera possible que si «ce qui était en premier sen est allé»Pour que ce monde renouvelé et merveilleux existe, il faudrait que les hommes y adhèrent pleinement en coopérant à l’œuvre divine ; qu’ils commencent à faire, en eux et entre eux, cette paix qu’ils réclament incessamment dans des prières apparemment vaines, alors ou parce qu’ils font si peu de choses pour y parvenir.

Voilà un cas où l’on perçoit que la liberté donnée à l’humanité, périlleux cadeau quand on en fait mauvais usage, bloque la réalisation du projet de Dieu. Tel qu’il apparaît à travers les Écritures, ce serait le bonheur de l’homme, mais il dépend de l’acceptation ou, mieux, la participation active de celui-ci. Comment ? Il lui aurait suffit de suivre le «programme» de vie proposé par Dieu, et en premier lieu de respecter les dix «conseils», qui sont moins des commandements que des garde-fous pour qu’une vie sociale, y compris internationale, puisse s’établir dans… la paix.

La véritable solution à ce problème est indiquée dans l’évangile de Jean de ce jour (Jn 13, 34-35), confirmée dans sa première épître : «Celui qui naime pas na pas connu Dieu, car Dieu est amour» (1 Jn 4,8). Si Dieu est amour, le seul moyen de le rejoindre est de «s’aimer les uns les autres» afin de vivre concrètement cet amour. «Lamour, cest que nous marchions selon ses commandements. Tel est le commandement selon lequel vous devez marcher» (2 Jn, 1,6)

 

L’évangile de Jean est souvent complexe et quelque peu obscur. Comme ici, lorsqu’il rapporte cette déclaration de Jésus, après que Judas a quitté la Cène pour aller chercher ceux qui vont arrêter le Maître et le conduire au supplice : « Maintenant le Fils de lhomme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt». On sait qu’en hébreu, le mot «Gloire» signifie «qui a du poids», de là «qui est estimable», donc «doit être honoré». La «gloire de Dieu» se manifeste souvent en des scènes spectaculaires, comme les cieux qui s’ouvrent au baptême de Jésus, ou l’éblouissante splendeur de la Transfiguration. L’homme a maladroitement essayé de la traduire, dans les décors de sa liturgie par des ors et des représentations théâtrales à travers l’ architecture, la peinture, la statuaire (pensons aux églises baroques). Mais quand nous disons, dans le Gloria : «Nous te glorifions», il faudrait le faire avec émoi et grande modestie, car, en fait, nos actions ajoutent-elles toujours, ou simplement quelques fois, à l’honneur pour Dieu ? D’ailleurs, pouvons-nous y ajouter quoi que ce soit ?

Mais ce va et vient de «gloire» entre Jésus et son Père n’est-il pas aussi une autre manière de dire l’unité existentielle du Père et du «Fils» exprimée dans l’affirmation de Jésus, maintes fois répétée chez Jean : : « croyez-moi je suis dans le Père et le Père est en moi» (Jn 14, 11). 
 

Marcel Bernos

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