A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

5ème dimanche de Carême 06/04/2025

Is 43, 16-21. Ps 125(126). Ph 3, 8-14. Jn 8, 1-11.

 

Nous arrivons au sommet du Carême, de notre marche vers la Résurrection. Il est temps de se concentrer sur l’essentiel. En ce dimanche, la liturgie nous appelle à reconnaître le Monde nouveau voulu par Dieu.

Le premier texte d’Isaïe est étonnant par la contradiction qu’il introduit. Après le rappel du salut de Dieu, cette geste de la libération d’Égypte, du monde ancien fait de servitude, libération qui est l’acte fondateur du peuple choisi, il ajoute :

 

« Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois.»

 

Le prophète annonce que Dieu fait « toutes choses nouvelles », ce sera le leitmotiv de ce dimanche. Ne restons pas campés sur le passé...qui est dépassé. Ces choses nouvelles ne concernent plus seulement la libération de l’esclavage, mais la vie nouvelle offerte par Dieu :

 

« J’aurai fait couler de l’eau dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, pour désaltérer mon peuple, celui que j’ai choisi. »

 

Le psaume revient sur les événements passés, mais récents pour l’époque où il était chanté. Il ne rappelle plus la libération d’Égypte, mais un monde nouveau issu du retour de Babylone, lorsque Dieu a dit « consolez, consolez mon peuple » (Is 40, 1). Pour le prophète, au 6ème siècle, Dieu fait toutes choses nouvelles, la relation du peuple à son Dieu est complètement changée et sera de plus en plus intériorisée.

 

Saint Paul, lui, reconnaît un nouveau changement, radical, avec la Résurrection du Christ. Dieu fait de nouveau « toutes choses nouvelles » :

 

« A cause de lui, j’ai tout perdu...afin de gagner un seul avantage, le Christ. » Ou encore :

 

« Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. »

 

Les événements qu’il faut dépasser, laisser de côté nous ont permis de découvrir la promesse de Dieu (à Abraham, à Moïse, réitérée par les prophètes). Cette promesse s’est montrée efficace, c’est elle qui va nous permettre de recevoir l’annonce de la Résurrection qui va nous lancer en avant pour ressusciter nous mêmes.

 

Dans l’évangile, retenons la dernière phrase à la femme adultère :

 

« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

 

Bien des commentaires peuvent être faits sur ce passage, retenons que Jésus, par son attitude, marque le passage du monde de la Loi (qu’il ne méprise pas, il dit bien « et désormais ne pèche plus. »), à celui de la Foi, qui est d’un autre ordre. Nous sommes dans un monde nouveau.

Notre espérance, base de notre pèlerinage du carême, est bien fondée sur l’assurance que Dieu fait toutes choses nouvelles, et qu’il nous appelle à entrer dans la nouvelle économie du Monde. Ce Monde nouveau n’a rien à voir avec celui que certains voudraient fonder actuellement, qui est au contraire un retour dramatique au monde ancien duquel Dieu a libéré son peuple. Nous voulons chanter avec le psalmiste :

 

« Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. »

 

Marc Durand

 

 

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