A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Dimanche de Pâques 20/04/2025

Ac 10, 34a.37-43) ; Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 ; Cor 5, 6b-8 ; Jn 20, 1-9

Le «Credo» de Pierre, dans ce chapitre des Actes des apôtres, mérite d’être lu ligne à ligne, et en correspondance avec l’évangile du jour (Jn 20).

Pierre a été appelé chez le «centurion Corneille», officier de l’armée d’occupation, à la suite d’une vision que celui-ci avait eue. Il s’agit d’un «craignant Dieu», c’est à dire un païen adhérant à la Torah, mais sans suivre toutes les pratiques du judaïsme. C’est dans ce milieu que le christianisme à ses débuts s’est principalement développé.

Pierre fait, devant cet homme pieux, une sorte de résumé de la foi en Jésus de Nazareth. Il le présente comme un homme défini par son origine géographique, mais en même temps culturelle, puisque Nazareth, inconnue de l’Ancien Testament, était censé être peuplée par les fils de David.

Jésus, rappelle Pierre, avait été oint par l’Esprit Saint (voir le baptême en Mt 3, 11-17), c’est à dire qu’il était le «messie» attendu en Israël. Pierre témoigne de ce qu’il a vu et qu’il rapporte, parce qu’il a «mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts» (Ac 10,41).«Là où il passait, [Jésus] faisait le bien et guérissait …car Dieu était avec lui». Notons qu’il ne dit pas explicitement que Jésus était Dieu.

L’homme Jésus a été «supprimé» par l’infamant supplice de la Croix. Mais, comme il l’avait annoncé, Dieu l’a ressuscité le troisième jour devant ses disciples. Ceux-ci se sont mis à proclamer, «sur ordre de Dieu» (Ac 10, 42) et au risque de leur vie, cette résurrection, fondement et cœur de la foi nouvelle. Le nom de Jésus est devenu puissance de pardon (Ac 10,43).

Pierre inscrit l’histoire de Jésus dans la suite des annonces faites par les prophètes, conformément à ce que celui-ci l’avait enseigné aux compagnons d’Emmaüs (Lc 24, 27). Le récit de leur rencontre, «sur la route», avec Jésus proposait déjà la même présentation et la même finalité : la Résurrection du maître, exaltée par son don d’ubiquité, puisqu’il était apparu en même temps à Simon-Pierre (Lc, 24,34).

 

La méditation des textes néo-testamentaires ne doit pas nous faire oublié la «séquence» : «À la Victime pascale», chant liturgique du XIe siècle. Aujourd’hui limitées à quatre, les poèmes figuraient par centaines dans la liturgie et différaient selon les localités. Ce Victimæ paschali laudes, simple dans son expression, résume et insiste sur la signification de la cérémonie de Pâques : Jésus est mort pour racheter l’homme pécheur ; il est vraiment ressuscité d’entre les morts. C’est la même affirmation que crient les orthodoxes au terme de la procession de Pâques. La série de scènes, qui se déroule au «premier jour de la semaine», rend compte de la stupeur et du désarroi des disciples. Ils croyaient Jésus mort. Tous les rêves de «Royaume» s’étaient évanouis. Et voilà que l’espérance renaît. Ils vont de nouveau «boire et manger avec lui» ( Jn 21, 9-13).

 

Madeleine avait cru que le corps avait été enlevé. A noter que c’est la thèse que cherchaient à accréditer les soldats qui gardaient le tombeau pour empêcher les disciples de dissimuler le corps (Mt 27, 62-66) et qui avaient failli dans leur mission. Elle a vu le tombeau ouvert et en prévint Pierre et Jean. Mais le témoignage d’une femme ne suffit pas et les deux apôtres courent jusqu’au tombeau pour constater que le corps de Jésus n’est plus là.

S’ensuivent diverses «apparitions» de Jésus qui — quelle que soit le caractère et les interprétations qu’on peut leur attribuer — va conforter leur foi et leur «engagement» pour diffuser la Parole de vie… ainsi parvenue jusqu’à nous.


La résurrection, au delà d’être un dogme rationnellement difficile à concevoir, donne sens à la «religion chrétienne» que Jésus-Christ n’a pas fondée, mais qui le célèbre pour célébrer le Père. Sans elle, rappelait Paul : «notre foi est vaine» (1Cor 15,14).

Qu’en pensons et qu’en vivons nous ?

Marcel Bernos.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article