A l'écoute de la Parole de Dieu
6e Dimanche du Temps Ordinaire (année C) 16/02/2025
Jr 17,5-8 ; Ps 1, 1-4, 6 ; 1 Co 15 12, 620 ; ; Lc 6, 17, 1,20-26
Trois des textes d’aujourd’hui constituent une sorte de «Guide du bonheur».
Heureux l’homme (et «béni», ce qui revient au même) qui met sa foi dans le Seigneur (Jérémie). Heureux l’homme qui ne suit pas le chemin des pécheurs (Psaume 1). Il y a d’autres «béatitudes» dans les Écritures, mais souvent présentées différemment. Ainsi dans le Siracide (l’Ecclésiastique) plus terre à terre : est heureux le sage, qui n’est pas tourmenté de regret de ses fautes (14,1) et sait profiter de la vie et en faire profiter ses proches. (14, 13-14).
Les plus connues des béatitudes se trouvent. dans les évangiles : quatre chez Luc (Lc 6), suivies de quatre malédictions, huit chez Matthieu (Mt 5), elles explicitent les situations dans lesquelles l’homme, déconsidéré aux yeux du monde, peut trouver différentes formes de bonheur. Chez Luc, les quatre béatitudes s’opposent aux quatre malédictions. Par exemple, ceux qui ont faim maintenant, faim de Dieu s’entend, seront rassasiés ; ils sont opposés aux repus ne se satisfaisant que d’eux-mêmes, ceux-ci auront faim.
Les images traduisant cette opposition, aussi bien dans Jérémie que dans le psaume, sont bien celles d’un pays semi-désertique : l’homme qui se détourne de Dieu est comme un buisson sur une terre désolée (Jr 17,6) ; et les méchants ne sont que sèche paille balayée par le vent (Ps 1, 4). Au contraire l’homme heureux et béni est pareil à un arbre poussant au bord de l’eau, dont le feuillage reste toujours vert et jamais ne meure (Jr 17, 8 ; Ps 1, 3).
Ne négligeons pas une remarque du psalmiste sur «ceux qui ricanent». A notre époque, où l’humour est confondu avec le sarcasme, où la juste critique est remplacée par la caricature d’une personne ou de ses idées, il n’est pas mauvais de rappeler que le ricanement reste stérile, voire contre-productif. Il peut révéler l’impuissance de celui qui les profère. On voit bien, ici, qui est concerné autour de Jésus : entre autres, ceux qui, «chefs», soldats ou larron, placés devant la Croix sans en comprendre le message, tournent Jésus en dérision : «qu’il se sauve lui-même» (Lc 23, 35, 37, 39).
La première épître de Paul aux Corinthiens comporte une phrase clef pour les chrétiens, au fondement de leur conviction : « si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine». La résurrection constitue le principal indice de la divinité du Christ ; elle est, en même temps, l’assurance qu’en mettant notre espoir en lui, notre vision de la vie dépassera le seul monde présent et nous prépare à ce Royaume promis au «bon» larron. Elle est pourtant, à nos yeux contemporains, difficile à comprendre et à accepter. «Quelle preuve peut-on en avoir ?», répètent les rationalistes. Pascal l’a déjà énoncée : «Je ne crois que les témoins qui sont prêts à se faire égorger». Il est troublant, en effet, que les disciples, enfermés dans leur peur après la Passion (Jn 20,19), soient partis à travers le monde pour proclamer cette «bonne nouvelle» au prix de leur vie.
Marcel Bernos
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AELF - Messe - 16 février 2025
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