Esprit des Lumières versus empoisonnement des esprits : ouverture d’un nouveau chapitre ?

Publié le par Garrigues et Sentiers

Nous nous faisons l’écho de ce « billet d’humeur et de raison » que notre fidèle internaute Didier Lévy a publié le 18 janvier sur son compte Facebook.

G & S

L'engagement pour la dignité humaine, et donc la liberté, est un combat naturel pour ma génération et pour celles qui l’ont suivie. Et d'abord parce qu'il se situe sur un terrain hélas très connu. En ce qu'il en appelle, ce combat, à des confrontations qui sont en quelque sorte familières pour avoir parcouru les deux siècles précédents.

Rien de semblable dans l'émergence et les conquêtes, qu’on se prend à penser sans retour, du nouvel avatar, terrifiant, de l'esprit du mal.  Celui qui procède par une contagion aussi rapide qu’elle se montre irrésistible. Et dont l’incarnation la plus spectaculairement visible, la plus immédiatement exemplaire et de très loin la plus nantie en capacités de nuire, tient en un Trump réélu – et réélu en un personnage refaçonné en pire de ce qu’il exposait en 2016 d’obscénité politique.

Mais cette incarnation de l'esprit du mal n’aurait pas grand-chose à montrer du capital de maléfices qu’elle renferme si elle n’était pas flanquée par la phalange des muskistes, chez qui démences et fanatismes se confondent, qui entend changer le monde. 

L’hégémonie qui est son but tracé à très court terme est celle du profit – non plus celui dont le règne a été combattu par les socialismes, mais une idole armée de foudres invincibles et érigée par la finance, les marchés et les géants du numérique. 

Les réseaux de conversion à cette religion pétrie d’un nouveau fondamentalisme, dont les dogmes sont sans doute plus absolus encore que ceux des cultes antérieurs, sont tissés depuis nombre d’années, non pour convaincre mais pour dégrader les entendements humains, inclus ceux qui avaient progressé vers une émancipation des pires arriérations : ces réseaux n’ont rien de « sociaux’ » car tout les assimile à un empoisonnement des esprits.

Après le Brésil de Bolsonaro, l’Argentine est déjà convertie, l’Allemagne est menacée de l’être, et le Danemark a devant lui les prédicateurs qui débarquent au Groenland … Autant comprendre qu’il n’y aura pas d’abri, hors l’ombre revigorante qu’offre l’esprit des Lumières – de toutes les lumières authentiques.

Pessimisme que tout ceci ? Ou tout simplement la réflexion que nous sommes face à un monstre dévorant les intelligences, et que cela nous éclaire sur l’impuissance qui a sévi au moment où le nazisme montait en puissance. 

Didier Lévy - D’humeur et de raison

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D
je reviens sur la dernière phrase: notre pessimisme vient de notre incapacité , comme entre 30 et 39, de comprendre que ce qui se passe n'est pas une "bricole "qui cèdera vite, mais une changement de paradigme politique qui va détruire ce que nous tentons de construire depuis 45. c'est à dire la démocratie, le règne du Droit, et la solidarité.<br /> donc, nous ne comprenons pas, ou bien nous ne voulons pas comprendre parce que cela nous fait peur: peur de devoir résister, et comment donc? Nous avons peur parce que notre vie va devoir être repensée à l'aune des privations entraperçues, bref des souffrances de toutes natures auxquelles nous allons être confrontés.<br /> Cette peur est sans doute légitime ( plus jamais la guerre disaient nos parents entre 30 et 40, dans le souvenir de celle de14 18): mais est-ce qu'on fait assez pour nous alerter? éventuellement pour nous faire encore plus peur afin que nous hésitions moins su la route à prendre. Plutôt rouges que morts, disaient les allemands dans les années 70 80:vraiment? ne doit-on pas enseigner, informer , alerter sur les risques décrits par Didier Lévy?<br /> Macron a beau dire que nous devons "passer en économie de guerre", qu'est-ce que cela signifie pour la population, qui aspire à plus de confort, plus d'argent, et moins de soucis!<br /> En tous cas, ce n'est pas de sitôt que notre pessimisme va nous quitter!
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