A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

3ème dimanche du temps ordinaire 26/01/2025

Né 8, 2-4a 5-6 8-10 ; Ps 18b (19) ;

Cor 12, 12-30 ; Lc 1, 1-4 4, 14-21

 

Tout ce qui ressort de ces textes c'est un appel à la joie, joie de la présence de Dieu qui est considéré comme un rempart pour son peuple, joie de vivre les préceptes du Seigneur qui éclate dans le psaume, joie de l'annonce par Jésus de la venue du Royaume de Dieu, joie d'être membres de ce corps du Christ et de réaliser cette unité en Lui.

Le peuple d'Israël revient de son exil à Babylone. Le Temple de Jérusalem vient d'être rebâti. Il sera à nouveau détruit en l'an 70 de notre ère. Le repeuplement se fait par ces retours d'exil. Envoyé par le roi de Perse, Esdras, à la fois prêtre et scribe, revient lui aussi de Babylone pour promulguer la Loi de Moïse. Par deux fois, on signale que l'assemblée venue l'écouter se compose des hommes, des femmes et des enfants en âge de comprendre, ce qui dénote l'importance de l'assemblée, tout le peuple est accouru et se trouve là réuni pour l'entendre, mais aussi l'importance de ce qui va être proclamé.

Nous pensons tout de suite à la parole de Jésus : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux ». On peut penser que Dieu était là au milieu de son peuple, tous les regards fixés sur Esdras.

À la proclamation des paroles de la loi, le peuple Hébreu ne cache pas son émotion. Tous retrouvent ce Dieu de l'alliance avec leur peuple, ce Dieu qui ne les a pas abandonnés même s'ils n'ont guère respecté la Loi pendant leur captivité ; aussi Esdras va leur dire que ce jour est un jour de fête, que tout leur est pardonné.

 

Les paroles du psaume sont très bien adaptées à cette première lecture. Elles sont comme la réponse réjouie du peuple à ce retour à la Loi. Elles viennent du cœur même du peuple avec des mots d'accueil, de bonheur, de reconnaissance et de louange à Dieu.

 

De l'évangile de Luc, on a pris les premières phrases qui s'adressent à Théophile pour sauter au chapitre 4 le retour de Jésus en Galilée sa terre natale, plus exactement à Nazareth où il avait été élevé. Ainsi ce retour fait le lien avec celui du peuple Hébreu en Israël après son long exil. Cela présage une joie, un bonheur annoncé comme le peuple Hébreu était appelé à cesser les larmes et à se réjouir.

Dans un monde où l'athéisme et l'indifférence ont pris de plus en plus d'ampleur, savons-nous nous réjouir de croire et d'être accompagnés par le Seigneur ?

Un peu au hasard sans doute, Jésus ouvre le livre et c'est le passage du livre d'Isaïe qui tombe sous ses yeux. Tout de suite il s'identifie à celui dont il est question.

Après la lecture, Jésus referme le livre, le rend au servant et s'assoit. Il ne restera que sur ce passage, il n'ouvrira pas une autre page du livre, ces quelques phrases lui suffisent pour son commentaire. Le fait de s'asseoir dans les évangiles c'est souvent pour annoncer une révélation importante. De même dans Matthieu 5, 1 pour prononcer les Béatitudes ce texte qui touche à la Vie Éternelle, Jésus s'assoit. C'est aussi le signe d'une profonde réflexion ou d'un profond calcul. Pour construire une tour il faut commencer par s'asseoir pour examiner si le projet a des chances d'aboutir.

Lorsqu'il conclut : « Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d'entendre » tous restent les yeux fixés sur lui comme s'ils s'étaient figés dans leur étonnement. Annoncer la Bonne Nouvelle ne nécessite pas un long commentaire, une seule phrase dans ce cas mais qui a dû provoquer une certain effet.

La Bonne Nouvelle est pour « Aujourd'hui » elle est toujours pour aujourd'hui, la Bonne Nouvelle est toujours au présent car elle reste toujours un commencement et c'est cela la joie qui est donnée dans ce texte, une nouvelle alliance vient d'être créée non seulement avec le peuple Hébreu mais avec l'humanité toute entière. Or parmi ce peuple beaucoup ne comprendront pas et n'accepteront pas ce Jésus fils du charpentier qui n'a suivi aucune formation pour enseigner dans les synagogues et qui ne fait pas partie de l'élite des scribes ou des pharisiens.

Des préjugés ! C'est aussi la réplique de Nathanaël à Philippe qui lui dit avoir trouvé le Messie : « De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? »

Notre raisonnement n'est-il pas quelquefois le même ? On juge souvent les gens suivant leur statut social, leur degré d'instruction, le milieu d'où ils viennent et non selon leurs qualités et leur capacité ; cela gâche les relations ou crée des tensions.

Cependant ça ne découragera pas Jésus d'aller enseigner dans la synagogue ou dans le temple pour toucher ceux et celles intéressés par son message.

Aussi restons sur l'étonnement et la joie de ceux et celles à qui on vient d'annoncer la bonne nouvelle et qui sont prêts à l'accepter.

 

Je ne m'attarderai pas sur la deuxième lecture, deux phrases auraient largement suffi : La première « le corps ne fait qu'un, il a pourtant plusieurs membres... qui forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ ».

La deuxième  : « Nous sommes le corps du Christ et chacun de nous les membres de ce corps » elle est un cantique sur l'unité réalisée des chrétiens que nous avons souvent chanté. On peut considérer cela comme aussi l'expression d'une joie, de la joie de cette unité dans le Christ.

Christiane Guès

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