A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

6ème dimanche de Pâques 25/05/2025

Ac 15, 1-2, 22-29 ; Ps 66 ; Apo 21, 10-14, 22-23 ; Jn 14, 23-29

 

Les premiers mots du pape Léon XIV s'adressant à la foule massée au pied du balcon du Vatican, ont été : « la Paix soit avec vous » qu'il a répété deux fois comme Jésus ressuscité à ses apôtres une première fois le soir de sa résurrection puis une seconde fois huit jours plus tard avec la présence de Thomas.

Dans cet évangile Jésus « nous laisse la paix, nous donne sa paix » et cela est dit juste avant son passage par la croix et son entrée dans la Résurrection. Cette paix qu'il donne à ses apôtres c'est la fidélité de sa présence à leurs côtés. Cette paix il nous la donne de même. Ce n'est pas la paix « à la manière du monde » c'est-à-dire fragile, superficielle, voire hostile mais dont le disciple n'a rien à craindre pour sa mission. Pour la paix dans le monde le prophète Zacharie (Za 9, 10) dit bien : «  Il retranchera l'arc de la guerre et il annoncera la paix aux nations » mais comment obtenir cette paix quand un dirigeant veut absolument conquérir un territoire en le mettant à genoux et qui n'a que cette idée fixe en tête ? Peut-on mettre un frein à l'esprit de vengeance qui anime un peuple et qui en massacre un autre ?

Certes, Jésus peut changer le cœur d'un homme mais encore faut-il que ce dernier cherche à se tourner vers Lui. Dans une rencontre il y a le mouvement de deux personnes, un mouvement réciproque de l'une vers l'autre.

La paix de Jésus est non seulement un souhait mais un don, le don qu'il fait de lui-même nous faisant héritiers de sa paix. « Si vous m'aimiez dit-il vous seriez dans la joie ». La paix, la joie sont signes de sa présence dans sa vie terrestre comme dans sa résurrection.

La veille de sa mort, il donne à ses apôtres les éléments du pain et du vin comme étant son corps et son sang pour que nous fassions mémoire de sa mort et la mort la plus horrible qui soit : la crucifixion

Sommes-nous toujours en paix avec nous-mêmes quand nous sommes dominés par la peur qui nous empêche d'accueillir notre prochain, l'étranger qui demande notre aide ? N'éprouvons-nous pas quelquefois des envies de revanche sans que celle-ci soit concrétisée, pour quelque chose qui nous a fait souffrir ?

L'Eucharistie n'est-elle pas pour nous rappeler ce qui fait violence et souffrance en chacun de nous ? C'est d'ailleurs cette violence qui fait dire à Jésus : « je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive » apparente contradiction qui exige d'être à l'écoute de ce qui se passe en nous pour ensuite être à l'écoute de l'Esprit afin que le dialogue ou un retour sur nous-mêmes s'engage.

Le glaive c'est de renoncer en soi à cet esprit de pouvoir et de puissance sur l'autre qui amène tous les abus et toutes les guerres. Apporter le glaive c'est le planter en nous pour retourner la violence comme Jésus l'a fait en pardonnant à ses bourreaux. Le glaive c'est aussi le symbole des risques à prendre pour sa vie dans la recherche du Royaume de Dieu.

Pour garder Jésus présent à nos côtés par le biais de sa paix, il s'agit de ne jamais perdre de vue ses commandements d'amour, sa Parole comme il est dit : « Si quelqu'un m'aime il gardera ma Parole ». Mais Jésus sent bien que pour garder sa Parole et partir la proclamer au monde, les apôtres ont besoin de ce même Esprit qui habite le Christ, de ce défenseur qui est l'Esprit-Saint. Aussi il ajoute : « lui vous enseignera tout, il vous fera souvenir de tout ce que j'ai dit ».A ce souvenir il faut ajouter la compréhension, la lumière sur la Parole de Dieu et aujourd'hui nous n'avons pas encore fini de la découvrir mais sa lumière nous accompagne.

 

Les affrontements ne manquent pas dans la première communauté chrétienne. Les avis sont partagés sur l'acceptation ou non de la circoncision. Mais les apôtres ont trouvé la bonne solution car c'est le dialogue qui est engagé et il devrait toujours en être ainsi dans l’Église comme dans le monde.: « L'Esprit-Saint et nous mêmes » disent-ils car ils associent toujours l'Esprit-Saint à leurs décisions « ...avons décidé de ne pas faire peser sur vous d'autres obligations que celles qui s'imposent... ». C'est une énorme avancée dans l’Église naissante.

 

Jésus avait dit à ses apôtres : « Si vous m'aimiez vous seriez dans la joie » Cette joie les apôtres la connaîtront quand Jésus leur apparaîtra ressuscité. Le psaume reprend cette joie pour le compte de toutes les nations pour toutes celles qui plus tard seront évangélisées. C'est peut-être cette paix de Dieu source de joie dont veut parler le prophète Zacharie.

Christiane Guès

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