A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

8ème dimanche du temps ordinaire 2/03/2025

Si 27, 4-7. Ps 91 (92). 1 Cor 15, 54-58. Lc 6, 39-45.

 

Lorsqu’on commente les textes liturgiques, on essaie de trouver en quoi ils nous annoncent la Bonne Nouvelle, quel chemin ils proposent pour suivre le Christ. Or les textes de ce jour semblent, pour l’essentiel, des textes de simple bon sens, qui nous font la morale, comme il en existe dans toutes les civilisations. Un peu décevant ? Oui si on ne prend pas garde à quelques phrases qui les orientent différemment.

Ben Sira, d’abord, nous gratifie de quelques maximes qu’il aurait pu tirer des « entretiens » de Confucius. Tout-à-fait respectables, mais rien de chrétien (ou du judaïsme) là-dedans.

Le psaume qui suit nous propose de rendre grâce et nous annonce que si nous sommes justes, nous serons récompensés. Il semble qu’on rende grâce parce que Dieu récompense notre justice...

Saint Paul, ensuite, nous parle de notre victoire sur la mort et nous conforte dans l’idée que nous serons récompensés de nos efforts :

 

« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue. »

 

Et même l’Évangile nous donne des conseils de comportement très utiles mais qui pourraient être tirés de nombreuses traditions n’ayant rien à voir avec judaïsme ou christianisme.

 

Alors qu’est-ce à dire ? D’abord, une première lecture de cet ensemble nous met devant nos responsabilités. Il est utile de revoir nos comportements, dans notre vie de tous les jours. Nous allons entrer en carême, entrer dans une marche qui nous mènera à la Résurrection, au départ de ce chemin n’oublions pas les « consignes » de bon sens, bien concrètes, qui nous sont données en ce dimanche. Le carême ne doit pas se limiter à « faire de la religion ». Nos comportements dans la vie de tous les jours sont aussi concernés.

Mais cela ne suffit évidemment pas, et reprenons la lecture de ces textes. Le psaume est encadré par deux phrases qui marquent notre lien au Seigneur :

 

« Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur »... « Le Seigneur est droit ! Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »

 

Les consignes morales de Ben Sira s’inscrivent ainsi dans notre relation avec le Seigneur, dépassant totalement la morale « sociale » qui permet un vivre ensemble. Et quand Paul nous dit que « La mort a été engloutie dans la victoire », il se réfère à la Résurrection qui nous sauve, et non à la Loi « qui donne force au péché ». Nous sommes en plein dans le mystère du salut. Il ne s’agit plus d’éthique ou de morale ordinaire, mais de notre relation à Celui qui nous sauve.

Quant à l’évangile, il se situe à l’intérieur d’un chapitre commencé par les béatitudes, qui nous annoncent le bonheur du Royaume, et se termine par un appel à mettre en pratique notre foi :

 

« Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique. » 

(Lc 6, 47).

 

Ainsi cet ensemble de textes moraux s’inscrit dans une recherche pour bâtir le Royaume, c’est-à-dire la présence de Dieu parmi nous. Depuis la Pentecôte cette présence est celle de l’Esprit Saint qui vit en chacun de nous. C’est cela qui doit diriger nos actes nous amenant à lui faire la place qui lui revient dans nos vies.

 

Marc Durand

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