Carementrant… d’où sortez-vous ça ?

Publié le par G&S

Nous voici à trois jours du dimanche des Rameaux et je vais vous parler de Carnaval !

Pourquoi une idée aussi saugrenue, me direz-vous, vous qui êtes pourtant un homme sérieux ?

Simplement parce que la Mairie de Marseille organise son Carnaval ce samedi, veille des Rameaux, entrée dans la Semaine Sainte qui conduit à Pâques, en passant par le Vendredi-Saint où on fait mémoire de la mort du Christ en croix (et par ailleurs jour où l’École primaire de mon village organise son propre Carnaval…).

La tradition veut qu’on défile en ce jour de Carnaval, monté sur des chars décorés et amusants et qu’à l’issue de ce défilé on brûle sur la Place Publique le grand mannequin qu’on a promené dans les rues.

Carnaval en français, Carnava en provençal, désigne à l’origine ce mannequin. D’après Frédéric Mistral, ce mot viendrait (peut-être) de carn ne va, la chair s’en va, car il se déroule au dernier jour avant l’entrée en Carême, période de pénitence et d’abstinence qui dure 40 jours (hors les dimanches), du mercredi des Cendres à la nuit de Pâques.

Le dernier jour du Carnaval est donc naturellement appelé Mardi Gras !

Mais revenons à ce mannequin livré à la vindicte publique et sans doute chargé de tous les péchés des habitants qui le conspuent !

Caramantran 2Carnaval désignant de plus en plus, par métonymie, l’ensemble des festivités et défilés, le mannequin grotesque et au regard méchant a trouvé un nom qui lui est propre : Carementrant, qui peut se lire Carême-Entrant, pour la raison expliquée ci-dessus.

Tout cela me paraît facile à comprendre... mais ce ne l'est pas pour tout le monde, semble-t-il…

  o O o

Amis lecteurs, même si vous êtes « de chez nous » vous vous dites peut-être in petto qu’en ne tenant aucun compte des calendriers religieux les dirigeants de nos municipalités et écoles sont de vrais laïques, ce qui est bien. Il est tout de même regrettable que la laïcité soit quelquefois confondue avec le mépris des religions... sauf quand il s’agit, par exemple, du Jour de l’an chinois (défilé festif lié à une religion, lui aussi), qui se tient toujours à la date prescrite.

Je ne veux pas jouer les vièi caramentrant (dois-je traduire ?), mais j’ajouterai que ces dirigeants sont aussi de vrais ignorants, eux qui écrivent quelquefois, malheureusement, que c’est « pour respecter les traditions » qu’on brûlera Caramentrant en place publique, tout en passant à côté (et même très loin : un mois et demi) desdites traditions.

La remarque faite par un internaute sur le site de la Mairie de Marseille : « pourquoi ne pas organiser la Foire aux Santons pour le 15 août ? » m’a bien fait rire. Je m’en suis empressé, pour suivre ce cher Figaro, de peur d'être obligé d'en pleurer.

On me répondra sûrement : « Vous ne croyez plus à rien ! Noël c’est sacré ! », et on aura raison, sauf que… il n’est pas exclu qu’on ne fêterait pas Noël s’il n’y avait pas eu le Vendredi Saint (qui passe totalement inaperçu) et Pâques (devenue la fête des chocolatiers) !

Mais cela est sans doute trop compliqué à expliquer à ceux qui nous gouvernent… Dommage !

Matthieu Lambert

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M
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Lu aujourd'hui sur le ste de la ville de La Ciotat :<br /> <br /> <br /> "Le jour du carnaval est traditionnellement celui où, pour fêter la fin de l'hiver, tout est mis en place pour rivaliser de<br /> créativité. Le cortège sillonnera ensuite le port, le boulevard Anatole-France(…) Il reviendra ensuite sur la place de l'Escalet où le Caramantran sera jugé, puis immanquablement brûlé,<br /> laissant définitivement place aux couleurs du printemps".<br /> <br /> <br /> La Ciotat, ville provençale s'il en est ! Quelle pitié !<br /> <br /> <br /> Merci pour cet article qui nous remet les idées en place.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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