A l'écoute de la Parole de Dieu
30ème dimanche du temps ordinaire 25/10/2025
Ben Sira le sage 35, 15b-17 20-22a ; Ps 33 ; Tim 4, 6-8 . 16-18 Lc 18, 9-14
Voici pour ce dimanche à nouveau des textes sur la prière. Déjà dés le premier testament, Dieu marque sa sollicitude envers les plus pauvres, la veuve, l'orphelin. Mais aujourd'hui quand nous disons pauvre ce n'est pas seulement être pauvre en richesse matérielle mais aussi pauvre en affection, en santé , il y a une pauvreté morale, culturelle, une perte de repères. Jésus dira qu'il est venu pour les malades et non pour les bien-portants. Il dira aussi à nous tous : « frappez et on vous ouvrira ». Mais plus persistant dans sa prière est le pauvre car il n'a d'autre recours que le Seigneur. Le pauvre frappe jusqu'à cette ouverture et comme dit Ben Sira sa supplication parvient jusqu'au ciel.
Cette parabole dans Luc des deux hommes un publicain et un pharisien qui montent au Temple pour prier, est bien connue. Jésus nous dit que certains convaincus d'être justes, méprisent les autres.
Ce « certains » cible les pharisiens, les scribes, les grand-prêtres, des hommes ayant un certain statut social et non la pauvre veuve qui a pris sur son indigence pour mettre son aumône dans le Temple ou encore ce publicain qui est cité dans le texte. Rappelons-nous les mots du Pape François : « Qui suis-je moi pour condamner, pour juger ? » Et pourtant il était mieux placé que les pharisiens.
Nous pouvons nous demander auquel de ces deux hommes nous pouvons nous identifier. Est-ce en nous enorgueillissant de notre vie chrétienne, de notre assiduité aux rites religieux, de notre assurance devant Dieu d'être sans péché ? Avons-nous tendance à faire des comparaisons en notre faveur envers ceux et celles qui nous entourent ? Avons-nous cette attitude du pharisien de prier en nous-mêmes ? Car si nous croyons alors nous adresser à Dieu nous nous trompons lourdement car nous nous adressons à nous-mêmes.
Être chrétien n'est pas dans cette attitude de contentement de soi, de justification de ses actes. L'attitude requise c'est celle du publicain. Lui, se tient à distance, se frappe la poitrine. Il sait qu'il n'est pas aimé étant collecteur d'impôts pour l'occupant Romain tout en gardant un petit bénéfice pour lui et il se reconnaît pécheur devant Dieu. Mais comme dit Jésus à-propos de la femme adultère : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ». Et tous s'en vont en laissant tomber la pierre à leurs pieds car nous sommes tous pécheurs.
Nous pouvons nous interroger en rendant compte devant Dieu de nos derniers choix, de nos dernières actions dans nos rencontres. Comment ai-je répondu ou répliqué à telle personne qui me demandait un service même si je ne pouvais pas le lui rendre, comment j'ai mis de l'empressement ou de la paresse à aider telle autre personne. Il y a des attitudes qui ne vont pas dans le sens de l'amour de Dieu. Or Dieu retient surtout dans nos vies souvent routinières les petits choses en bien et en mal. Pour ces petites choses que la plupart du temps nous oublions très vite, adoptons simplement devant Dieu l'attitude du publicain qui se reconnaît pécheur sans citer ni le montant ni le nombre de personnes qu'il a pu voler : "Mon Dieu, montre toi favorable au pécheur que je suis" ; ça suffit pour être reconnu juste devant Dieu.
Parfois je pourrais dire comme Paul : « j'ai mené le bon combat » mais à d'autres moments me découvrir sans compassion, honteuse de mes peurs ou de mes irritations. Vais-je essayer de me justifier du mal commis à mes propres yeux ou demander pardon à Dieu du bien que je n'ai pas su faire ? J'adopte souvent à tour de rôle l'attitude du pharisien et celle du publicain.
Et pour illustrer ces derniers mots de Jésus dans le texte : « Qui s'élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé », je reprends une parole de René Guyon : « Si tu es toujours en haut, plus haut que tous, disons au sommet d'un pilier d'église, Dieu aura du mal à te voir parce que lui est venu sur terre pour y trouver ceux qui sont en bas »
Christiane Guès
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