Devoir de vacances (6) : Jésus, maître de vie
"Jésus", dernier mot exhalé par Jeanne d'Arc au bûcher, à un moment où l'on ne peut tricher avec ce qui a été l'essentiel de sa vie. Un nom invoquant une vie donnée par amour, reconnu et fait sien par une femme qui s'est laissée habiter par Dieu (ce qui semble une bonne définition de la sainteté).
C'est de don total qu'il s'agit chez Jésus et chez les plus exacts, sinon les plus parfaits, de ses disciples.
Et pour nous ? Et pour moi ?
Ce don à Dieu et à ses frères, ce qui est tout un (Matthieu 22,36-39), est-il un simple idéal ? Ou devient-il une exigence absolue, jusqu'au sacrifice suprême, si l'on se prétend chrétien ?
On a souvent noté dans les vies de saints un désir de martyre, soit en allant chez les infidèles, comme Thérèse d'Avila, soit en acceptant des souffrances dues à la maladie, comme la petite Thérèse de Lisieux. Le vœu de chasteté a même été considéré par de bons auteurs comme l'adhésion à une forme de martyre. Mais cela exige une décision ferme et le courage d'un instant. Qu'en est-il du don quotidien dans la longue durée ?
Comment être fidèle, en ce domaine, au long de la pesanteur des jours, ou dans l'amertume des échecs, bref, dans la faiblesse évidente de notre humanité ?
Au delà de l'adoration d'une personne divine, unie au Père, par l'Esprit, Jésus me sert sans cesse de référence – de « maître-étalon » – pour jauger mes paroles et mes actes, ou ceux de mes interlocuteurs.
Si déjà, j'arrivais à approcher l'homme qu'il l'a été : vrai fils et vrai frère, vrai homme ne retenant rien pour lui-même, toujours vivant pour les autres. C'est difficile et à l'homme seul impossible.
Mais il est là pour encourager nos élans, corriger nos balbutiements, nous relever de nos chutes.
Il est espérance.
Albert Olivier