Tout passe… les écrits restent…
Instaurons une méthode de dialogue par correspondance écrite.
Si nous n’en restons pas aux SMS mais optons pour de véritables lettres, nous pouvons favoriser une avancée vers une grande qualité de la réflexion.
Ce genre d’exercice peut fort bien être pratiqué par tout le monde. Inutile d’être théologiens, grammairiens, philosophes ou métaphysiciens de haut vol pour « faire » de la pensée adaptée à notre temps : il suffit d’écrire ce que l’on voit, entend, vit et l’exprimer en toute simplicité à quelqu’un qui répondra avec une modeste et intéressante franchise.
Je souhaite très fort :
- que cette manière de procéder se généralise dans toute la population,
- que le manque ambiant de réflexion entre citoyens cesse au plus vite,
- que les baptisés osent par écrit exprimer et formuler leur foi,
- que les éthiciens ou philosophes mettent en phrases simples leur grand savoir,
pour qu’enfin des rhizomes de pensée se développent et se multiplient au ras du sol
Je suis persuadé que du temps de la Chrétienté les motivations spirituelles, religieuses ou mystiques avaient un impact important grâce à la correspondance.
Aujourd’hui, dans un monde athée, sceptique ou révolté contre les Églises chrétiennes, le dialogue ne peut s’amorcer entre les personnes qu’à partir d’une réflexion populaire empreinte de bon sens, de valeurs, déjà de métaphysique.
Du coup le témoignage n’est plus du domaine de l’enseignement ou du catéchisme proposé par des « religieux savants » ou des « prêtres » qui faisaient chacun autorité, mais il devient d’abord une parole de dialogue « citoyen » au cours de laquelle le baptisé « annoncera sa propre foi et rendra compte de l’Espérance qui est en lui ».
Le chrétien ne sera ni prosélyte acharné ni communiquant patenté mais il dira ce qu’il croit en présentant par écrit ce qu’il pense et s’efforce de vivre.
Il est bon d’avancer en ce sens.
Même si cette démarche est à la fois austère et chronophage, je la pense féconde et au sens fort : ingénieuse.
C’est le bon chemin.
Augmentons le nombre de nos correspondances duelles et copieuses. Si tout autour de nous, nous les multiplions dans une réciprocité délibérément choisie, elles formeront un terrain fécond pour des perspectives nouvelles.
En définitive on ne transmet que ce qu’on écrit.
L’écriture fait mémoire et grave dans les cœurs encore plus que dans le marbre.
Christian Montfalcon