A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

15e Dimanche du Temps ordinaire 16/07/2023

Is 55, 10-11 ; Ps 64 (65) ; Rm 8, 18-23 ; Mt 13, 1-23

Isaïe a bien compris le cycle de l’eau. Il en applique le mécanisme à la Parole de Dieu, celle-ci fluide et vitale comme celle-là. Envoyée «en mission» sur terre, elle doit, comme l’eau, abreuver les hommes ; puis revenir à Dieu. Sera-ce avec leur réponse clairement exprimée ? Le psalmiste en donne une version possible : «Comme un cerf altéré brame […] mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (Ps 42-43). Quand nous désespérons de stagner dans notre vie spirituelle, la question à poser reste : «Ai-je vraiment soif de Dieu comme d’une eau vitale au désert ?»

Le psaume 64 reprend la même image d’une eau source de vie, préparant les moissons et irriguant les pâturages. Elle s’imposait dans un pays aride et devait parler à un peuple de paysans et parfois de nomades. Elle devient également un souci pour nous, aujourd’hui, par sa raréfaction et sa pollution engendrant inquiétude et souffrances..

Le passage de l’épître aux Romains se révèle plein d’espérance. La comparaison entre les souffrances du temps «présent» (qui sont de tous les temps) et celles de l’accouchement devrait nous rassurer. Bien sûr, l’accouchement est une épreuve pénible, douloureuse, parfois angoissante, mais quelle joie anime la mère quand l’enfant est enfin là. On doit supporter la souffrance passagère, non parce qu’elle aurait une valeur propre, mais dans la perspective d’un plus grand bien. D’ailleurs, on n’a pas plus de choix que la parturiente : garder patience et espérance dans l’attente. Ces souffrances, inévitables dans notre situation de terriens, au milieu de tant de contingences, ne sont donc pas vaines.

Et nous savons par l’Esprit Saint, Celui là même qui crie en nos cœurs, «Abba» à notre place (Ga 4,6), que c’est lui qui assurera, à la fin, notre «adoption» par le Père.

La parabole du semeur est l’une des plus célèbres des évangiles (Mt 13,1-23 ; Mc 4,1-20 ; Lc 8, 4-15). Qui plus est, Jésus en donne ici un commentaire explicite, véritable leçon spirituelle sur la destinée de la parole de Dieu et par tant sur notre attitude à son égard.. En effet, nous entendons parfois une interpellation, à travers un sermon ou en lisant un texte religieux. Mais notre esprit est ailleurs et la semence divine passe à côté. Parfois, un bref élan nous porte à l’écoute, mais cet écho n’a pas de résonance en nous, et la Parole, faute de racines, ne germe pas. D’autres fois, ce sont les soucis de la vie ou les «distractions» qui nous font passer immédiatement à autre chose. L’esprit du «monde» étouffe l’inattendu ou l’exigence de l’Évangile.

Quand nous présentons-nous comme une «Bonne terre», où la parole peut prospérer et fructifier ? Cela nécessite d’abord une prudente attention, la bonne terre ça se prépare : labour de la prière, engrais de lectures nourrissantes, paillage protecteur de la confiance …

En bref, nous sommes trop souvent l’ «homme d’un moment», comme le définit Marc (Mc 4,17), commentant la même parabole, à propos de celui que la détresse ou la persécution fait trébucher.

Confiance dans la durée, n’est-ce pas une bonne définition de la foi ?

Marcel Bernos

 

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