A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Fête du Corps et du Sang du Christ 11/06/2023

Dt 8, 2-16a ; Ps 147 ; 1Cor 10, 16-17 ; Ev 6, 51-58

 

Après la Pentecôte et la fête de la Trinité, la liturgie célèbre aujourd’hui le sacrement du Corps et du Sang du Christ. C’est pour nous l’occasion de faire le bilan de notre nourriture spirituelle… 

 

Dans la première lecture tirée du Deutéronome, (Dt.8, 2-16a) Moïse invite sa communauté à faire une révision de vie de sa longue marche dans le désert : se rappeler quelle a été l’attitude de Dieu pour son peuple et qu’elle a été leur réponse. Dieu les a libérés, l’Égypte les a fait passer par la pauvreté pour qu’ils découvrent, dans leur chair, que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient la bouche du Seigneur qui, outre sa Parole, leur a donné l’eau et la nourriture.

 

Le psaume 147 chante tout ce que Dieu a fait et fait pour Jérusalem et pour son peuple.

 

Dans sa première Lettre aux Corinthiens, Paul leur rappelle (I Cor 10,16 – 17) que le partage de la coupe et du pain est communion au sang et au corps du Christ. Comme conséquence, ceux qui partagent ce repas forment un seul corps.

Un cantique particulier à cette fête chante le mystère de l’Eucharistie : « Le pain se change en son corps, le vin devient son sang. Ce que l’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer hors des lois de la nature. Sa chair nourrit, son sang abreuve, mais le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces ».

 

L’Évangile de Jean (Jn. 6, 51-58) reprend le discours de Jésus sur le pain de vie « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai c’est ma chair donnée pour la vie du monde ». Sur ces paroles, les juifs se divisent : beaucoup cesseront d’écouter Jésus : comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ?

Le thème qui assure l’unité de ce dimanche est celui de la nourriture. Dans notre société écologique, Il est bien porté de faire un bilan « nourriture » combien de glucides ? combien de lipides? combien de CO2? La liturgie nous offre l’occasion de nous interroger sur la qualité de notre nourriture spirituelle : en quoi la parole de Dieu est-elle vraiment pour nous nourriture ? Quelles occasions avons-nous de l’entendre, personnellement, collectivement, par des lectures bibliques, révisions de vie ou autres activités? Est-ce par routine ou cela correspond-t-il à un désir vital comme celui qui traverse à pied le désert aspire à l’eau fraîche ? En ce qui concerne l’ Eucharistie, ne sommes-nous pas tellement habitués au langage et pratiques chrétiennes, que nous ne sommes plus bouleversés devant ce mystère du don de Dieu qui donne sa vie et son sang comme nourriture. Est-ce de l’anthropophagie (1)? : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. Par cette nourriture, nous devenons vraiment fils de Dieu ! quel programme ahurissant ! De même que notre société s’interroge avec soin sur la qualité de la nourriture et ses conséquences individuelles et collectives, ce dimanche peut-être pour nous l’occasion de faire le même travail, concernant la nourriture spirituelle particulièrement l’Eucharistie : est-elle pour nous une vraie nourriture? Le don que fait Jésus de son corps et de son sang nous étonne et nous bouleverse-t-il? Dans le domaine de la nourriture spirituelle, n’y a-t-il pas aussi des produits de fabrication industrielle qui donnent le cholestérol ou le diabète et des nourritures bio naturelles qui donnent vraiment la vie. A nous de choisir.

(1) confer Maurice Bellet, la chose la plus étrange, Paris 1999

 

Antoine Duprez

 

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