Homo Viator 6. Un si grand bonheur

Publié le par Garrigues et Sentiers

Avant de partir à vélo j'ai reçu la demande de France, elle voulait assister à la messe avec le Pape François et ne sachant à qui s'adresser elle le demandait à la présidente du CIQ que je suis ! J'aurais pu me dispenser d'y répondre mais elle s'exprimait si gentiment et d'une manière si touchante qu'après trois coups de fils j'ai pu lui expliquer comment procéder pour elle et son amie. Je suis partie sur leur enthousiasme mais mi - septembre elle me joint avec désespoir : elles n'ont pas reçu la confirmation de leurs inscriptions. En pleine campagne, sur les rives de la Charente je dénoue l'imbroglio, elles n'ont pas su donner des adresses numériques valides, à près de 80 ans cela se comprend. Coups de fils pour obtenir le soutien d'un ami informaticien, coup de fil à une amie de la paroisse Saint-Joseph, de coups de fils en coups de fils le problème trouve solution ! Et vogue la galère nous pouvons reprendre notre parcours journalier.

La messe a bien eu lieu avec France et son amie parmi les 57000 fidèles. " C'était magique, nous étions très bien placées, derrière le pape, nous avons participé avec lui dans une ambiance de gentillesse collective, ni bousculade, ni insultes tout le monde s'accordait pour que tout se déroule bien, le bonheur, j'ai vécu un si grand bonheur, je vous en remercie, c'est une expérience inoubliable. "

La voix de France communique son émotion et elle me questionne : moi qui ne discerne plus aucun avenir à notre sainte Église,et si j'avais tort ? Il est vrai qu'en cinq semaines de randonnée je n'ai vu aucune manifestation de vie religieuse dans la sphère publique, c'est tout juste si sur une place de village où se préparait une fête j'ai entendu parler d'une messe pour le lendemain dimanche. Mais brusquement il me revient en mémoire les groupes de pèlerins de Saint-Jacques que nous avons croisés sur le canal du midi, des ombres que nous avertissions de notre passage par le klaxon de nos sonnettes, des ombres mais des ombres de pèlerins, impossible de se tromper : ils portaient la coquille de Saint Jacques bien en évidence sur leurs sacs à dos.

Je réfléchis, d'une part le vide d'autre part des émotions qui transportent et des ombres qui se faufilent le long des rives des canaux et des écluses ; et si le peuple des fidèles avançait avec obstination orienté par la seule parole de Dieu, avec pour tous bagages les Écritures, la tradition et la ferveur de la foi ? 

Christiane Giraud-Barra

Publié dans Réflexions en chemin

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