A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

 

17ème dimanche du temps ordinaire 30/07/2023
1 Rois 3, 5.7-12 ; Ps 118 ; Rm 8, 28-30 ; Mt 13, 44-52

 

Après les évènements urbains violents que nous avons vécu comment ne pas être à l’écoute de ce dialogue entre Dieu et Salomon ?

Salomon s’effraie de la difficulté à gouverner « …c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter »

Il demande à Dieu le discernement, l’attention. Nous sommes loin des « premiers de la classe » qu’incarnent souvent les gouvernants de nos démocraties actuelles. Dans notre contexte de pensées matérialistes sous prégnance capitaliste ceux qui nous gouvernent possèdent un savoir bien réel en matière économique, ils connaissent les lois du marché et finissent par croire à l’importance des équations financières pour résoudre les difficultés du peuple mais les troubles de la chair sociale se limitent-il aux problèmes de revenus ? 

Salomon demande l’aide de Dieu car il ressent sa faiblesse devant l’ampleur de la tâche politique. Cette demande n’est pas « niaise » elle n’est pas disqualifiée dans notre actualité par la séparation entre le religieux et le politique. Que dans l’espace politique le principe de laïcité encadre la coexistence des religions entre elles, la coexistence entre les croyants et les non-croyants, nous ne pouvons pas éluder l’hypothèse que le fondement du pouvoir relève du théologico-politique.

Salomon s’incline devant un pouvoir supérieur, il peut prononcer les paroles du psaume « Mon partage… c’est d’observer tes paroles…  j’aime tes volontés plus que l’or le plus précieux». 

 

Pour Paul l’amour du Christ dépasse la loi de Moïse, grâce à cet amour dont les hommes témoignent ils deviennent des justes. C’est le dépassement de la loi par l’amour, la seule observance des lois ne suffit pas à la fraternité humaine, ne garantit pas la paix.

 

Les Évangiles sont le seul trésor à découvrir dans le champ terrestre non pas pour y établir le royaume des cieux mais pour demander de l’aide au « fils de l’Homme » pour que le temps de notre vie nous soyons en mesure de développer une fraternité qui fasse rempart à la guerre de tous contre tous. La fraternité n’empêche ni la jalousie ni la détestation ni même le meurtre mais elle permet la reconnaissance des liens entre les hommes, le partage de la même condition humaine, elle facilite le pardon après le conflit.

Le royaume des Cieux ou « la cité de Dieu » est incompatible avec le territoire terrestre, pourtant derrière tout projet politique peut se dissimuler un messianisme mais celui-ci pris au sens d’une application concrète n’est plus que la conséquence logique de la conquête du pouvoir avec sous les promesses d’un nouveau régime de nouvelles formes à-venir d’oppression sociale.

Pour les Chrétiens, le royaume des cieux fait signe vers l’immortalité mais dans notre époque où la vie sur terre paraît menacée, le salut collectif prend-il le pas sur le salut personnel ? Les chrétiens doivent-ils contribuer à la survie de l’humanité, à veiller au maintien de la vie sur terre ?

Une réflexion politique dépourvue de toute démarche spirituelle peut-elle répondre du tragique de l’existence ?

Christiane Giraud-Barra

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