A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

7ème dimanche de Pâques 12/05/2024

Ac 1, 15-17. 20a. 20c-26 ; Ps 102 (103) ; 1Jn 4, 11-16 ; Jn 17, 11b-19

 

« Père Saint, garde mes disciples unis dans ton Nom, le nom que tu m’as donné » (Jean 17,11)

Ce dimanche est centré sur l’unité des chrétiens. C’est un thème qui peut paraître évident, voire rabâché ; mais les textes nous en montrent différentes facettes.

Jésus n’a pas laissé de consignes concrètes sur l’organisation de la première communauté chrétienne (1). Il semble avoir plus été un prophète qu’un manager. La première communauté chrétienne a été traumatisée par deux départs, ceux de Jésus et de Judas, le traître. On imagine difficilement la détresse profonde des apôtres. Jésus, lui qu’on voyait comme le Messie, le libérateur d’Israël, avait été « supprimé », avec la mort la plus infamante, la crucifixion, réservée aux esclaves. Trahi par l’un des douze qui l’avait suivi depuis le début et qui, après sa trahison, s’était pendu. Le choc a été si dur que pour comprendre ces événements, il fallait prendre du recul. Pour cela rien de tel que faire appel à l’Écriture. Celle-ci annonçait la figure d’un Serviteur qui souffrirait, serait trahi et mis à mort, mais que Dieu n’abandonnerait pas.

 

Le texte des Actes éclaire deux éléments importants dans les communautés chrétiennes primitives : les conditions pour être reconnu apôtre et les modalités de choix. Pour être reconnu apôtre, il faut avoir accompagné Jésus depuis son baptême jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous. Le verbe choisi (enlevé) donne à penser qu’il s’agit de l’ascension (2). Pourquoi fallait-il remplacer Judas ? Les « apôtres » devaient être douze. Sans doute parce que ce nombre, choisi par Jésus, évoquait les 12 tribus d’Israël. Deux choses sont à remarquer : d’abord le recours au tirage au sort, fréquent dans la primitive Église. Il a disparu progressivement de la pratique des Églises chrétiennes : Pourquoi ? sans doute par évolution des mentalités (3). Deux candidats sont présentés. Le premier, probablement d’origine juive, Joseph, appelé Barsabbas puis surnommé Justus et Matthias (4). Malgré ses titres, Joseph n’est pas retenu. C’est une élection par tirage au sort. Comme les candidats ont nécessairement accompagné Jésus et les Douze,  on pourrait peut-être en retenir quelque chose pour le choix des ministres de nos communautés. Pourquoi la communauté ne pourrait-elle nommer et « ordonner »  des hommes – et des femmes – qui ont fait la preuve de leur aptitude à ces services et ministères d’Église ?

 

Le psaume 102 fait dans la louange, l’union du Dieu créateur, tout Puissant « comme le ciel domine la terre …, comme le ciel domine la terre » et le Dieu plus intime à mon cœur que moi-même.

 

Dans l’Évangile, avant son retour auprès du Père, Jésus prie pour ses disciples qu’il protégeait, tant qu’il était auprès d’eux. Sa mort, surtout dans les conditions dramatiques de la crucifixion va les plonger dans le désespoir, mais comme pour un accouchement, la résurrection est une naissance à une vie nouvelle, ils retrouveront une joie que personne ne pourra leur enlever.

Il s’agit du désespoir et de la joie vécus lors de la crucifixion et de la résurrection de Jésus par les apôtres et les premiers disciples qui ont connu Jésus de son vivant.
De quelle tristesse et de quelle joie s’agit-il pour nous qui n’avons pas vécu ces événements ? La tristesse vient de cette absence physique de Jésus et du refus ou de sa méconnaissance comme Fils de Dieu Sauveur. La joie vient de la présence de l’Esprit qui atteste la présence du Christ ressuscité en chacun de nous, signe de l’amour inouï du Père pour chacun des hommes. De cette joie, nous sommes missionnaires. En cette approche de la Pentecôte, laissons-la  nous envahir et faire résonner nos assemblées de rires joyeux.

 

Antoine Duprez

Notes :

1 Comme ils ont suivi Jésus, il n'est pas question de nombreuses années de séminaire !

2 Le modèle est celui d’Élie 2R2, 1-16.

3 Les communautés chrétiennes primitives étaient beaucoup plus sensibles aux manifestations de l'Esprit et de ses charismes.

4 Barabbas signifie en Araméen le fils du Père, le S introduit serait d'origine grecque, Matthias serait sans doute d'origine grecque.

 

 

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