Pourquoi quitter l’Église ?
Oui, pourquoi quitter l’Église ?
D’abord de quelle Église parle-t-on ?
Si on parle de l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique on parle de ce que le Christ a institué il y a 2000 ans. Si on parle de l’Église dont le siège social est à Rome, on parle de l’une des nombreuses chapelles qui au fil des siècles se sont autorisées à proclamer qu’elles seules étaient la véritable héritière du Christ. Et ça n’a rien à voir.
Il semblerait que dans sa contribution Et pourtant, je sors de l’Église catholique, Pierre Castaner, avec tout le respect que je lui dois, se mélange un peu dans sa diatribe contre l’Église dont le siège est à Rome.
Quand il dit : « J'aurais dû le faire plus tôt mais j'ai cru que l'Église allait évoluer depuis le Concile Vatican II. Me pardonneras-tu, cher auteur, l'idéal de ma jeunesse trempé de naïveté jusqu'aux os », pourtant en 1968 (55 ans déjà) Humanae Vitae évoquait la discrimination fondée sur le sexe comme contraire au dessein de Dieu. Et si Paul VI magnifie la femme, il la resitue dans son rôle traditionnel d’épouse, de mère, d’éducatrice et de gardienne de la foi.
Et pourquoi ne pas avoir réagi lors de la sortie mondiale en 1991 de l’opus de M. J.-P II intitulé sobrement Catéchisme pour adultes ? Tous les éléments de révolte de Piere Castaner y sont consignés :
- Les divorcés remariés exclus des sacrements ;
- Les Homosexuels ;
- La place des femmes dans l’Église… et leur non-place à l’église ;
- La place du clergé dans l’Église
Alors on parle de trucs qui datent, mais qui datent et qui ont été réaffirmés avec virulence par des papes qui n’ont pas trop envie de voir leur « chapelle » se scinder en 2 ou 3 « sous-chapelles ».
Là où je suis beaucoup plus interrogatif sur cette brusque montée de fièvre, c’est quand Pierre Castaner dit :« Mais il y a pire. Dans ma dernière communauté de Paris, Saint-Merry, qui fut assassinée par le Seigneur archi-évêque du coin, des censeurs refusèrent mon article en me disant : « Pierre, tu vas trop loin, c'est trop violent ». Les censeurs ont refusé mon article où je dénonçais avec virulence l'évêque totalitaire qui, d'un coup de plume, mit fin à nos messes fraternelles, innovantes et respirables. Je disais tout haut ce que tous pensaient tout bas. Étonnant. Les censeurs eux-mêmes frappés et censurés par un évêque violent censurent à leur tour un de leurs membres parce qu'il ose clamer sa révolte face à l'assassinat d'une communauté que j'ai tant aimée.
Que veut-il dire exactement ? Aurait-il lui-même été tout récemment censuré par cette Communauté de Saint-Merry ? Alors ne serait-ce pas cette Église ou plutôt cette « Chapelle » qu’il veut quitter ?
Quand je lis :« Lors des prières universelles prononcées par des gens très généreux et très impliqués dans leurs paroisses, on ne cesse d'accabler Dieu de demandes comme le firent les romains, les grecs, les égyptiens envers leurs dieux », il me revient en mémoire une seule et unique intention de Prière Universelle lue dans une toute petite « chapelle » de Marseille :
Aujourd’hui les occasions de prières ne manquent pas, tant s’en faut.
Tout dernièrement les espoirs de voir le conflit en Ukraine enrayé par la volonté de l’Europe d’avancer vers la paix non plus avec des arrangements commerciaux comme elle a su si bien montrer sa grande aptitude et son appétence, mais en décidant de dire NON à la guerre en s’opposant.
Ensuite une longue complainte pour les victimes du séisme touchant l’Asie Mineure et tous ceux qui leur portent secours.Alors ne sachant quelle prière adresser à Notre Père je ne trouve rien de mieux que de lui adresser celle qui nous a été enseignée par le Christ et que je vous invite à écouter tout en la méditant ensemble maintenant.
Suivait tout simplement le Notre Père.
Alors j’ai envie de dire simplement : Pierrot, faut sortir de chez toi, car nous aussi nous connaissons plein de gens merveilleux, homosexuels, divorcés remariés, prêtres défroqués, non croyants de toutes sortes et certainement ces personnes, même si elles n’ont jamais rencontré le Christ, ont toutes entendu parler de l’abbé Pierre, de Joseph Wresinski ou de Mgr Jacques Gaillot. Ces gens-là font partie de l’Église voulue par le Christ, celle que je ne quitterai pas.
Denis Pophillat