Et pourtant, je sors de l’Église catholique

Publié le par Garrigues et Sentiers

L’article d’Antoine Duprez Et pourtant, je continue à appartenir à l’Église catholique mis le feu aux poudres et m'a fait sortir de ma tanière où coulent le lait et le miel de mes douces lectures spirituelles. 
Permets-moi de te tutoyer, cher auteur, et de réagir à ton article.
Tu continues à appartenir à l'Église catholique.
Tous tes arguments louables, je n'ai pas cessé de me les dire et redire pour me convaincre d'y rester.
Comme toi, je n'ai pas cessé d'y appartenir, d'y travailler, d'animer messes, catéchèse, aumônerie, baptêmes, confirmations, conférences, partages d'évangile, actions solidaires etc.
Et après cette très longue appartenance active dans l'Église, je décide enfin d'en sortir.
J'ai mis beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps pour en sortir.
Que de fois ai-je remis le couvert. C'est dire si j'ai beaucoup hésité.

Pourquoi en suis-je sorti ?

Tout d'abord, l'Église est dirigée par une caste d’hommes qui refuse de partager les décisions avec les femmes, à savoir plus de la moitié de l'humanité.

Ne serait-ce que pour cela, je sors de l'Église. J'aurais dû le faire plus tôt mais j'ai cru que l'Église allait évoluer depuis le Concile Vatican II. Me pardonneras-tu, cher auteur, l'idéal de ma jeunesse trempé de naïveté jusqu'aux os ? Ainsi, seul le prêtre a pouvoir de faire tomber Jésus dans l'hostie. Expression triviale qui dit que trop ce pouvoir sacerdotal absolu et magique. Absolu car seul le prêtre en a le monopole et magique pour cette hostie appelée « présence réelle ». Il y aurait donc des présences non réelles ?

Nous sommes devant le plus grand mensonge de l'histoire : le sacerdoce.

Statut du sacré que Jésus n'a jamais institué. Mais je m'empresse très vite de dire au lecteur mon frère, que j'ai eu des amis prêtres merveilleux. Je retiens chez eux leur foi, leur énergie, leur créativité et leur amitié mais je ne reconnais en rien leur pouvoir sacerdotal. Ceci dit, ce sont des prêtres hors du rail, si tu vois ce que je veux dire ?

Il nous faut quelques fois sortir du ronron catho de sacristie qui rouille pour retrouver la foi qui bouge. Comment puis-je être solidaire d'une Église aussi féodale de par ses seigneurs évêques, aussi monarchique de par ses papes et aussi totalitaire ?

Il y va de mon honneur et de ma santé d'esprit et de cœur de ne plus en faire partie.
Je sors donc de l’Église catholique.

Comment ai-je pu supporter et cautionner une telle Église qui interdit l'amour des homosexuels, qui refuse la communion aux divorcés remariés, qui nie aux prêtres le désir d'affection et de tendresse ? J'en ai honte. Ces interdits castrateurs ont fait des ravages et des horreurs qui ont explosé lors des colossales révélations. Et puis ces milliers de prêtres tous généreux qui ont quitté le ministère. C'est terrible. Du jour au lendemain, ils n'existent plus. Quel rejet et quelle blessure. Là encore, l'Église totalitaire fait son œuvre sinistre et insupportable. Une telle Église qui exclut ne peut plus annoncer l'Évangile. Et je continuerai à appartenir à cette Église ?

Mais ce serait trahir l'évangile et me trahir moi-même.
Par solidarité, je sors donc de l'Église.

Les princes de l'Église auto-proclamés « gardiens de la foi » se targuent de garder le « dépôt de la foi ». La foi est tout sauf un dépôt. La foi ne se garde surtout pas, elle se donne, déclare le célèbre dominicain rebelle Jean Cardonnel, Cardo pour les intimes. Pas question d'être des gardiens figés d'un dépôt presque oublié dans un placard de sacristie. Un jour, Cardo fut interpellé par une femme : « Je n'arrive pas à partager ma foi avec mon mari ». Réponse cinglante « Ah bon vous ne partagez pas votre foi ? Et donc vous la stockez ? À la banque ?

La foi ne se dépose pas, elle est mouvement. L'évangile est jaillissement qui rend libre, joyeux, contagieux et inventif. Quand je m'attarde à écouter prêcher des prêtres qui parlent « de Dieu » ou mieux encore, qui font parler Dieu, je suis tétanisé, effrayé. Quel orgueil, quelle dinguerie et quelle prétention. Parler de Jésus d'accord, tenter de saisir ce que cet homme, au parcours exceptionnel, peut me dire et m'inspirer, oui d'accord, mais dire « Dieu veut que blablabla…Dieu nous demande que blablabla… la loi de Dieu, c'est blablabla …». Terrible envie de dire à ce prêtre « mais pour qui tu te prends ? » Je suis terrorisé par leur savoir omniscient et omnipotent à coup d'affirmations à l'emporte-pièces mensongères, impudiques, ridicules, aussi dérisoires que péremtoires.

La vie spirituelle est tout autre.
Du coup, je sors de l'Église.

Il me vient à l'esprit cette parole de Bernard Feillet, disciple de Marcel Légaut, qui déclarait : « De Dieu, je ne peux rien dire, mais j'en ai la trace »

Quelle merveille, voilà une parole qui me nourrit. Il parlait de la trace biblique mais aussi de la trace dans les autres traditions et celle de ses rencontres. Bernard, accessoirement prêtre, mais si éloigné de la machine cléricale, fut appelé un jour à remplacer un curé pour célébrer une messe de la fête votive d'un village. Chaque ville a son saint patron. Et la messe se célébra en plein air sur un stade communal. L'assemblée occupait la moitié du stade et des jeunes jouaient au ballon sur l'autre moitié non loin. Le choc des cultures. Deux religions se croisent. Fallait-il coloniser le stade et chasser les jeunes ? Surtout pas. Bernard se mit à commenter l'évangile à voix très haute, en inventant une parabole sur le ballon et les jeux du foot. Ce qui devait arriver arriva. Les jeunes s'arrêtèrent de taper dans la balle et l'écoutèrent.

Qu'avait-il fait Bernard ?

A-t-il répété les interminables prières qui accablent Dieu et les formules répétitives du prêt à porter, du prêt à penser et du prêt à croire de la messe ?

Non, il a inventé une parabole comme le fit Jésus en s'appuyant sur la vie de ces jeunes footeux. Il les avait rejoints. Jésus n'a pas cessé de rejoindre ses contemporains dans leurs réalités et non pas dans les brumes des discours vaseux, gazeux et fumeux des religieux. Les prêtres et les pharisiens du temple de Jérusalem ont senti le danger. Ils se sont vus menacés dans leur pouvoir et leur savoir. La guerre était déclarée. On connaît la suite....

On a fait de la religion une répétition de codes, de dogmes et de rites. Avec Jésus, rien de tout ça. L'évangile est une suite de rencontres où le fils de l'homme est à la recherche de son humanité, dirait Marcel Légaut. Être disciple de Jésus, c'est non pas répéter comme des perroquets mais c'est inventer, créer, voire transgresser. Si Évangile veut dire « bonne nouvelle » en grec, elle devrait donc me surprendre et me réjouir, et la messe ne me surprend guère sauf dans certaines communautés vivantes et inventives que je ne nommerai pas pour ne pas les faire rougir de fierté et de joie. Bobin ose sussurer : « J'ai trouvé Dieu dans les flaques d'eau, dans le parfum du chèvrefeuille, dans la pureté de certains livres et même chez les athées. Je ne l'ai presque jamais trouvé chez ceux dont le métier est d'en parler »
Je sors fatigué de l'Église.

J'ai banni depuis fort longtemps les trois mots en S : sacrement, sacerdoce, sacrifice.

Sacrement dans la doctrine catholique, c'est un rite où l'homme s'engage certes mais où Dieu s'engage et intervient. Je ne crois pas en un dieu interventionniste. Il y a un silence de Dieu, une absence qui m'impressionne. Je ne m'autorise pas à parler à sa place comme le font allègrement et pompeusement curés, imams et rabbins. Je trouve cela vulgaire. Je n'appelle pas son intervention magique. Je suis plongé dans le silence de mon Dieu intérieur et trempé d'espérance dans le clair-obscur d'une bougie qui pleure des larmes de cire. Du coup, je ne dis pas sacrement de l'eucharistie mais le geste eucharistique. Je ne dis pas sacrement du baptême mais le geste du baptême. Ces gestes porteurs de sens n'en perdent pas pour autant leur profondeur. Mais ils ne sont plus sacrés, consacrés et sacralisés par des prêtres. Ces gestes doivent rester sobres et signifiants, baignés de beauté et de simplicité fraternelle. J'attends avec impatience que des disciples d'aujourd'hui dressent la table de la foi et osent ces gestes beaux, forts, dépouillés et désarmés du sacerdoce.

Je ne supporte plus d'être dans une église, rangés les uns derrière les autres avec le prêtre assis sur son trône devant son autel à cinq ou dix marches plus haut. Je ne supporte plus cette séparation des hommes sacrés et les autres bien rangés qui écoutent sagement les détenteurs de la vérité, drapés dans leurs chasubles dorées. Quelle contradiction avec l'homme de Nazareth qui nous invite à la fraternité, à égalité, dans le partage du pain et du vin. Non à l'autel qui signifie le lieu du sacrifice. Désormais je n'accepte de célébrer qu'autour de la table, là où se mêlent le pain du nécessaire, le vin de la fête et le feu de l'évangile partagés avec mes frères et sœurs en liberté.
De toute urgence, je sors de l'Église.

Lors des prières universelles prononcées par des gens très généreux et très impliqués dans leurs paroisses, on ne cesse d'accabler Dieu de demandes comme le firent les romains, les grecs, les égyptiens envers leurs dieux. Mais de quel Dieu s'agit-il ?

Je ne suis plus dans cette croyance d'un dieu tout puissant qu'il faut supplier d'intervenir dans les malheurs de ce monde. Je préfère les profondeurs d'un silence qui nous met en communion invisible avec nos frères ukrainiens, turcs et améniens. La seule prière que j'ose dire non pas à Dieu, mais à Jésus « inspire moi ce que j'ai à faire et à être »

As-tu vraiment entendu cher lecteur, les prières officielles du prêtre lues dans le gros missel ?

C'est un régal. J'en ai cueilli ici ou là : « O Dieu tout puissant, nous te prions… Seigneur nous te supplions... Daigne nous accorder les bienfaits du sacrement… Daigne recevoir nos offrandes… ». Mais quel est donc ce dieu monarque tout puissant qu'il faut « supplier » et qui « daignerait » peut-être nous accorder des faveurs ? On est dans un rapport de soumission dominant/ dominé. Et la prière qui conclue l'offertoire : « Prions au moment d'offrir le sacrifice de toute l'Église. »

Quelle horreur. Quel sacrifice ? Il fallait donc que le Christ mourût en sacrifice sur une croix pour le rachat de nos péchés ? Une mythologie qui n'a pas à jalouser celles des religions antiques. Non Jésus n'est pas mort en sacrifice mais en don de soi. Il est allé jusqu'au bout de l'amour et de son combat. Et puis la fameuse litanie « prions pour l'Église, le pape, les évêques, les prêtres, les diacres etc ... » Et en bout de course de cette longue hiérarchie si contraire à l'esprit de fraternité, nous sommes enfin nommés nous pauvres laïcs, « peuple de rachetés ».

Rachetés ? Nous étions donc à vendre ?

Il m'a fallu beaucoup, beaucoup de temps pour prendre conscience de ces archaïsmes délirants et cueillir enfin le feu de l'évangile étouffé et écrasé sous les énormes gravats poussiéreux d'une mythologie déguisée en théologie. Travail de la foi.

Pour toutes ces raisons, je sors plus que jamais de l’Église catholique.

Et si du religieux pompeux et péremptoire, on passait à la douce vie spirituelle ?

Il ne s'agit pas de raisonner mais de « résonner » et donc de laisser monter en moi, en toi, en nous, la résonnance, la musique de l'âme. Je suis sommé d'accorder le piano de mon âme au violon de Dieu. Voilà pourquoi la poésie mystique me parle dans les profondeurs de mon être le plus intime. Ne jamais perdre l'esprit critique pour ne pas tomber dans la secte mais raisonner ne suffit pas, il s'agit de résonner. « Le cœur a ses raisons que la raison ignore » Pascal, Blaise pour les intimes.

Le Nazaréen a sans aucun doute, entendu « résonner » en lui la musique de l'âme et le jaillissement du divin. Ah si dans les messes paroissiales, on pouvait entendre du Bobin ou du Légaut ou du Feillet ou du Musset ou du Cassingena-Trévedy et tant d'autres, on respirerait, on s'éveillerait, on serait nourri, on vivrait la multiplication des pains sur la table de la foi et non pas une répétition de formules figées, martelées et sclérosées. J'enrage de voir l'Église et ses clercs si fermés sur leur avoir, savoir et pouvoir, et qui n'osent toujours pas ouvrir à la messe, portes et fenêtres à ces poètes et prophètes des temps modernes. Quel gâchis.
Je sors révolté de l’Église catholique.

Je lis dans ce même article de G & S ceci : « la communauté que Jésus Christ a voulu fonder… Jésus fondateur… ». Non il n'a rien fondé, il a semé.

Comment ne pas évoquer Alfred Loisy, ce prêtre qui osa dire dans un humour délicieux et devant un parterre de séminaristes :« Jésus est venu nous annoncer le Royaume et nous avons eu l'Église, hélas ». Tout est dit. J'ai failli dire « La messe est dite ». Le poète Bobin dans son sublime livre L'homme qui marchefait dire à Jésus ceci : « Ne me regardez pas moi. Regardez le premier venu et ça suffira ». Regarder à la porte de l'humain. Il nous invite surtout à ne pas l'adorer lui Jésus mais à nous regarder nous, les uns les autres. C'est une tout autre théologie.

Bobin murmure encore dans un autre livre « Pour voir Dieu, il suffit de regarder dans l’Homme ce qu’il y a de plus profond ». La religion est d'abord relation, ce qui me fait dire que hors église, je devine le divin sur les trottoirs de mes rencontres.
Je peux donc sortir de l'Église.

L'auteur de l'article poursuit : « C’est par cette Église que j’ai reçu, à travers mes parents et tous ceux qui m’ont permis de se développer, cette foi en Jésus-Christ et par elle de découvrir la bonne nouvelle de l’Évangile ». Il est vrai que je l'ai reçu de cette église, je te le confesse frère auteur. Oui mais Cardo appelait ça le « chantage à la mère ». J'ai reçu l'évangile de l'Église donc j'y reste fidèle. Un peu court comme idée. Je me sens piégé. L'Église n'est pas ma mère, elle est, tout au plus, assemblée de baptisés. Nuance. Et si cette organisation, ce système « Église » me pèse et s'avère contraire à l'évangile, je me dois de la réformer avec d'autres, ce que j'ai tenté mille fois avec des chrétiens progressistes, avec les réseaux du Parvis entre autre, mais en vain. La machine est redoutable et indéboulonnable. Découragé et écœuré, je me dois donc de la quitter pour respirer et relationner ailleurs. J'en paie quelques fois le prix de la solitude et de l'amertume mais je trouve ici ou là des disciples en liberté. C'est une joie immense. Plus loin, l'auteur de l'article ajoute : « Ils m’ont communiqué une parole de vie que je n’ai jamais trouvée ailleurs » Alors là, je tombe de ma chaise. Il n'y a donc pas de parole de vie ailleurs ?

Je ne cesse de rencontrer des gens ailleurs, ici ou là, dans la rue, dans les cafés, dans les manifs, les associations qui ont une parole de vie en actes et qui pourtant n'ont jamais été nourris au biberon par l'Église. As-tu remarqué cher auteur et lecteur, que Jésus est ébloui par la foi et la vie de ceux qui ne sont pas dans le sérail du judaïsme ? « Je n'ai jamais vu autant de foi dans la maison d'Israël ». Oserai-je te dire : je n'ai jamais vu autant de foi et de vie dans la maison Église. Le fils de l'homme nous invite à voir la foi, l'amour et la vie ailleurs au cœur de notre humanité.
Je sors de toute urgence de l'Église.

Mais il y a pire. Dans ma dernière communauté de Paris, Saint-Merry, qui fut assassinée par le Seigneur archi-évêque du coin, des censeurs refusèrent mon article en me disant « Pierre, tu vas trop loin, c'est trop violent ». Les censeurs ont refusé mon article où je dénonçais avec virulence l'évêque totalitaire qui, d'un coup de plume, mit fin à nos messes fraternelles, innovantes et respirables.
Je disais tout haut ce que tous pensaient tout bas. Étonnant.
Les censeurs eux-mêmes frappés et censurés par un évêque violent censurent à leur tour un de leurs membres parce qu'il ose clamer sa révolte face à l'assassinat d'une communauté que j'ai tant aimée. Blessure.

Lors du fameux renversement des tables du temple, prêtres, pharisiens et scribes ont dû s'empresser comme ces mêmes censeurs de déclarer à Jésus : « Tu vas trop loin, c'est trop violent ». Refrain de soumission que j'entends si souvent chez de bons cathos à tel point que même les dalles et les colonnes des églises me le chuchotent en écho.  Ils ont juste oublié que Jésus renverse les tables du temple. Ils ont juste oublié qu'il proclame haut et fort « serpents, races de vipères ! » Mais ce Jésus-là, ils n'en veulent pas. Ils ont fait de « Jésus un sucre d'orge », aimait à dire Cardo, le dominicain rebelle. Ils confondent l'amour de la violence et la violence de l'amour.

Quand l'amour est bafoué, quand la justice est piétinée, amour et justice s'embrassent et deviennent révolte. Alors là, la coupe est pleine, je considérais cette communauté tant aimée comme un des derniers remparts de chrétiens en liberté. Étais-je naïf à ce point ?
Une blessure de plus.
Je sors vraiment de l'Église.

Je rêve d'écrire un livre intitulé « Poussière sous le tapis »
Que de clercs et sous-clercs de sacristie qui ont l'art de mettre la poussière sous le tapis.
Que de fois, je me suis-je tu, que de fois, ai-je avalé des couleuvres, que de fois ai-je accepté compromis et laisser faire ?Et je suis encore et toujours revenu dans cette Église pour y donner le meilleur de moi-même. Toujours les coups de crosse, toujours les coups de massue. Et toujours la poussière sous le tapis. Trop, c'est trop. J'étouffe.
Je sors exaspéré de cette Église.

Mais au fond du fond, peut-on mettre du vin nouveau dans de vieilles outres ? s'interroge le fils de l'homme qui sortant d'une taverne mal fréquentée de Jérusalem traîne quelques fois au temple et dans les synagogues pour oser une parole de vie, mais en vain. Le vin de l'évangile ne peut plus couler dans les outres de sa propre tradition judaïque. De même, le vin de l'évangile est difficilement tenu et retenu dans les vieilles outres de l'Église qui ne veut toujours pas se réformer pour laisser exploser les saveurs, le sel et la lumière.

Force est de constater que Jésus de Nazareth est entré en conflit avec les prêtres du temple et on connaît la suite. Mon travail de la foi est désormais de me désencombrer de ces tonnes de gravats qui écrasent l'évangile. Se décencombrer, se dépouiller, voilà l'appel de Jésus et de Bouddha et de bien d'autres maîtres spirituels. La prière n'est-elle pas cela ?

Se désencombrer pour goûter le sel de la fête intérieure.
Bobin mon frère et ami murmure ceci :
« J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie,
et Dieu s'est approché pour voir ce qui se passait »

Puissions-nous, hors de l'autoroute des croyances figées et prédigérées,
oser l'aventure sur des sentiers de garrigues écrasés de soleil
où chantent le thym et le laurier,
là où l’invisible semble donner sens à toute chose.
Et si jamais les chemins d'évangile étaient trempés de boue et de pluie,
j'aimerais avec Baudelaire, te dire cher lecteur, mon frère :
« De la boue, j'en ferai de l'or ».

J'ai donc choisi de m'évader de l'Église pour entrer en liberté
sur le chant des possibles, tel un aventurier de la foi
à la recherche de frères et sœurs libres.

Pierre Castaner,
disciple de Jésus le transgresseur

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J
Bonjour frère CASTANER, Votre "envoi" raisonne dans mon âme comme un "appel" salutaire. Je ne suis ni Catholique, ni Protestant, ni Evangélique, ni Millénariste. Je ne fais partie d'aucun groupe Chrétien et je considère que tous les hommes de bonne volonté peuvent parler de Dieu, évoquer le ministère de Jésus-Christ, rechercher la présence du Saint Esprit (Quand vous serez trois réunis, je serai au milieu de vous...) <br /> Je discute très souvent sur certains réseaux sociaux avec de jeunes prêtres (ils ont été évoqués) qui établissent le "sacerdoce" au rang de dogme principal. <br /> Oui, les disciples de Jésus ont été appelés, ils ont officié de nombreuses années avant de périr pour la plupart de façon tragique...Ils ont nommé des "compagnons", des successeurs, dont certains ont marqué les débuts de l'évangélisation. On sait ce que pense l'Eglise Catholique Romaine établie de façon institutionnelle par un empereur romain, certes converti, mais qui trouvait aussi un merveilleux moyen d'unir ses peuples. Pierre est-il le premier évêque de Rome ? très probablement, lui qui souffrait de sa trahison à chaque fois qu'il entendait un coq chanter dans la ville éternelle. Nomma t-il un successeur pour prendre sa suite, ou fût-il choisi par un Conseil, une assemblée de frères, toujours est-il qu'autour de 100 après Jésus-Christ, on avait à la tête des fidèles un cinquième Pape ! <br /> ...Et pourtant Jean, fils de Zébédée, l'Apôtre, le révélateur, celui qui nous laissait l'Apocalypse, en nous assurant d'une parole révélée, Jean était toujours vivant. Lui aussi travaillait avec des "assistants" puisque le plus illustre Polycarpe de Smyrne, (il fut nommé évêque autour de 113) , rencontra d'ailleurs le Pape Anicet de l'époque vers 160.<br /> Les débuts de l'Eglise Catholique (non encore nommée ainsi) furent parfaitement animés. Qui détenait le pouvoir d'agir au nom du Christ sinon ces hommes appelés, alors que comme vous le soulignez le sacerdoce est tout à fait autre chose.<br /> Alors, j'ai évidemment été Catholique, puis Protestant, puis Millénariste. Et puis j'ai simplement lu la Bible (j'ai aussi lu le Coran, la Baghavad Gita et quelques autres pour mieux la comprendre) et puis j'ai prié, j'ai appris à reconnaître Dieu dans chaque étoile, chaque fleur et chaque caillou et j'ai tenté comme Jacques nous le dit dans J1:5 : "Si l'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée"<br /> Merveilleuse promesse qui m'a ouvert les yeux ! <br /> Qu'avons-nous besoin d'une Eglise qui n'est pas instituée (car elle ne le fut !) Lisons les écritures avec notre âme, laissons le Saint Esprit éclairer notre compréhension !<br /> Regardons les "vrais" dogmes et les promesses du Christ et soyons frères dans la foi.<br /> J'aime mes frères qu'ils soient Catholiques ou membres d'un quelconque groupe Chrétien. Nous pouvons relire ensemble Jacques 1:5 !
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J
Cher Monsieur,<br /> <br /> Croyez bien que je n'ai aucunement l'intention de vous manquer de respect. Cependant, je dois avouer que ne commentant que très peu souvent sur G&S, je n'avais pas jusqu'alors lu vos précédents commentaires sur d'autres articles, ni compris vos idées, même si je l'avoue, je les trouvait parfois un peu "extrêmes".<br /> <br /> Puissè-je, doublé d'un chrétien, essayer d'être également (en toute humilité), prophète et, vous annoncer que je sens dans votre âme - combattant cependant certaines idées - un véritable désir de "croire" que nous ne sommes pas le fruit du hasard (Vous savez certainement aussi que de nombreux scientifiques ne peuvent réfuter l'existence de Dieu - Darwin lui-même, en exposant sa théorie de l'évolution des espèces, expliquait que bien que cette idée s'imposa à lui, elle ne lui plaisait pas et qu'il préférait la notion d'existence d'un créateur.).<br /> <br /> Je le sais, vous êtes un athée "endurci", mais vous ne l'êtes qu'en fonction de votre compréhension, fût-elle étayée par de nombreuses recherches. <br /> Croyez-moi, un jour, la mission de Jésus-Christ s'imposera à vous comme un plan divin dans lequel vous êtes intégré, fils de Dieu. <br /> <br /> Je ne chercherai pas à vous convaincre, car vous savez très bien que l'esprit fait son oeuvre, mais vous n'aurez pas besoin comme Saul de Tarse de vivre l'épisode que nous connaissons, à l'origine de son changement de coeur. Nous en reparlerons un jour.<br /> <br /> Pour ce qui concerne la connaissance de la vérité, vous me prêtez deux sentiments possibles, persuadé que la première est mon "crédo" - Eh bien, soyez surpris, c'est bien la deuxième que je crois juste. En effet, le sacrifice de Jésus ne "remets" pas seulement nos responsabilités dans la façon dont le monde à tourné - Il offre également à tout être, la vie éternelle !<br /> <br /> Certes, pour aller plus loin, nous connaîtrons effectivement la vérité, car sa connaissance a seulement été occultée, afin de nous permettre de "faire nos choix", de garder notre "libre arbitre". c'est d'ailleurs selon cette règle que l'on peut écouter vos idées.<br /> <br /> Quant à Robert Joly, je pense qu'il aurait dû intituler son livre : "Dieu vous interpelle ?, moi, JE l'évite !"<br /> Laissez moi juste finir ce débat enrichissant, en vous laissant simplement une pensée à méditer :<br /> Si la vérité s'impose à vous, puissante, claire et incontestable, vous détournerez vous d'elle ?<br /> Non, vous ne le pouvez, car, vous savez !
A
Monsieur,<br /> <br /> Je me demande si votre réponse est du lard ou du cochon et si vous vous fichez de moi. Si vous pensez vraiment que je suis chrétien, c’est que vous n’avez jamais lu mes articles et que vous n’avez pas compris mes réponses (peut-être insuffisamment claires). Je suis un athée endurci, et irréductible jusqu’alors, qui écrit sur ce site parce que je le trouve remarquable par la qualité de ses articles, et d’autant plus remarquable qu’il publie sans problème mes commentaires, parfois très violents.<br /> <br /> Je ferai juste deux dernières remarques (que cette fois vous comprendrez, j’espère) sur votre précédente réponse (je les avais écrites sans savoir si j’allais les envoyer avant de lire cette ultime réponse que vous me faites, et c’est ce qui me décide à les faire connaître).<br /> <br /> Lorsque vous écrivez: «Ces combats de traducteurs ne seront solutionnés que par le Seigneur lui-même, qui, nous ayant affranchis de la damnation, nous fera enfin connaître toutes vérités», êtes-vous simplement en train de réciter le Credo (les chrétiens seront sauvés, les autres seront damnés), ou êtes-vous en train de dire que TOUS les hommes connaîtront la vérité dans la vie éternelle, après avoir été TOUS «affranchis de la damnation»? Vu votre profonde orthodoxie, j’opte pour la première hypothèse. Autrement dit, si c’est le cas, vous ne me répondez pas et m’ignorez royalement car les athées ne vous concernent en rien et vous n’avez pas de temps à perdre avec eux. «L’impie, arrogant, ne cherche point: “Pas de Dieu!” voilà toute sa pensée.» (Ps 10, 4 [BJ 1998].)<br /> <br /> Et je réponds à la question que je posais: «je me demande à quoi sert la Bible». Pour vous, manifestement, elle ne sert à rien, puisque vous écrivez: «Peu importe, Dieu nous répond et nous parle, nous éclaire et nous guide - Et cela est plus puissant et plus juste que n'importe quelle dissertation.» Autrement dit, le moyen infaillible qu’utilise Dieu pour nous faire part de ses volontés, c’est de s’adresser directement à notre conscience. Le problème, c’est que ce n’est pas vrai. Robert Joly a intitulé un de ses livres: DIEU VOUS INTERPELLE? MOI, IL M'ÉVITE… C’est tellement évident que, si vous disiez vrai, tout le monde aurait été chrétien dès le début de l’humanité. À moins que vous ne parliez que des chrétiens (c’est ce que je pense). Le «nous» de votre phrase serait un nous de modestie. Je vous envierais, alors: heureux homme qui a toujours réponse à tout puisqu’il est toujours directement en ligne avec Dieu! Il semble cependant que ce ne soit pas le cas. Vous vous posez des questions. Vous n’en avez donc pas la réponse. Il faut croire que, si Dieu vous répond (assistance de l’Esprit saint), c’est de manière bien obscure. Et à quoi peut bien servir une réponse qu’on ne comprend pas?<br /> <br /> Armand Vulliet
J
Merci Monsieur Vulliet.<br /> Nos approches se rassemblent dans notre foi en Dieu et dans notre compréhension réciproque du ministère de Jésus. n'est-ce pas l'essentiel ?<br /> Pour ce qui concerne le livre sacré, donné relativement tard au commun des mortels, dans des langues compréhensibles; on peut le taxer d'erreurs ou de lacunes, il reste un fondement de notre foi, je vous l'accorde. Ce que je tentais de démontrer, c'est qu'il nous apprend si souvent combien nous pouvons être vraiment proches de Dieu. Profitons de cette capacité que nous offre le Saint Esprit pour explorer la parole grâce à cette compréhension supplémentaire et si précieuse que nous donne le père.
A
Monsieur, merci de votre réponse si rapide. Juste quelques précisions:<br /> <br /> – Vous dites n’être pas sûr de me suivre quand j’ai écrit: «Qu'aurait-ce été si vous aviez été chrétien!» Je pensais que la phrase qui suit ôtait tout doute: «Car tout votre commentaire, relativement long, n’est qu’une déclaration d’amour éperdue à Jésus.» Votre «orthodoxie irréprochable», je l’ai reconnue tout de suite et non, «enfin», à la fin de ma réponse.<br /> Moi, par contre, je ne vous suis pas du tout quand vous écrivez à propos du baptême: «Aucune histoire, aucune communauté, aucun prêtre ou Pasteur "non appelé" ne peut l'affirmer.» Affirmer quoi? Quel est le complément d’objet direct du verbe?<br /> <br /> – J’ai bien compris que vous vous fichiez pas mal des problèmes de traduction, mais ce n’est pas de ça que je parlais. Je disais simplement que l’usage de certaines expressions en apprenait beaucoup sur la personne qui les emploie. Personnellement, je n’emploierai jamais l’expression «homme de bonne volonté», qui sent trop son homme politique et ne mange pas de pain dans l’air du temps, «démocratique» et «respectueux» au possible.<br /> <br /> – Si vous cherchez une méthode «bien plus puissante que des mots ou les écrits», je me demande à quoi sert la Bible. Pourquoi Dieu a-t-il choisi justement ce moyen-là?. «Les moyens sont proportionnés aux qualités de celui qui les emploie. Dieu veut faire savoir ses volontés, il est infiniment sage, il a vu les meilleurs moyens; il est infiniment puissant, il a pu les prendre; il est infiniment juste, il les a donc effectivement pris. Voyons si des livres, des paroles et des discours, et des décisions par les hommes, sont les meilleurs moyens, et si ces moyens ont un juste rapport avec les attributs divins./Des livres et des discours de la bouche des hommes ne sont pas des moyens dignes de la sagesse de Dieu. Les moyens sont sûrs à proportion de la sagesse de celui qui les choisit, ainsi une sagesse infinie ne peut prendre que des moyens infaillibles. Il est évident à la raison qu’un livre ne peut parvenir aux mains de tout le monde, qu’il peut être perdu, corrompu, que chaque particulier ne l’entend pas, et que chaque particulier ne sait pas lire, qu’il y a même plusieurs particuliers aveugles dans l’absolue impossibilité d’apprendre à lire, ce n’est donc point un moyen général ni sûr pour instruire.» (Robert Challe, Difficultés sur la religion proposées au Père Malebranche, Droz, 2000, p.194.)
J
Merci de votre commentaire. Hélas, je n'ai Monsieur pas votre science. Ces combats de traducteurs ne seront solutionnés que par le Seigneur lui même, qui, nous ayant affranchis de la damnation, nous fera enfin connaître toutes vérités.<br /> Je ne suis pas sûr de vous suivre quand vous dîtes au début "Qu'aurait-ce été si vous aviez été chrétien", alors qu'à la fin, vous me taxez "d'une orthodoxie irréprochable" et donc me reconnaissez enfin comme chrétien. J'ai surtout essayé de vous convaincre qu'être chrétien est bien plus que prendre le nom du Christ, suivre les commandements et sans doute participer à répandre la bonne nouvelle. C'est surtout (peut-être n'est-ce pas si clair dans mon approche), d'établir avec notre père (par l'intermédiaire de son fils Jésus-Christ,) une relation privilégiée, qui quoi que tout "théologien" puisse réfuter, sera bien plus puissante (grâce au Saint Esprit) et s'affranchira des batailles de versions, finalement stériles (car il y a, vous le savez de nombreuses écoles, nous pourrions presque dire "chapelles"). Au final, au risque de vous paraître un peu cru, je me fiche de savoir si telle expression a bien été traduite, comprise ou reste fidèle à la tradition... (serions nous alors des pharisiens ?)...<br /> Je veux comprendre les écritures et le chemin que je dois mener par une relation bien plus puissante que des mots ou les écrits. Je comprends que nous avons selon nos cheminements parfois, des compréhensions pas forcément différentes, mais nous dirons "différemment teintées" Peut importe, Dieu nous répond et nous parle, nous éclaire et nous guide - Et cela est plus puissant et plus juste que n'importe quelle dissertation.<br /> Il reste un point primordial à entendre : Prendre le nom du Christ, nécessite d'être baptisé. Que se passe t-il si aucune Eglise chrétienne n'a véritablement aujourd'hui, ce sacerdoce ?<br /> Il nous faut interroger le Seigneur sur ce point. Aucune histoire, aucune communauté, aucun prêtre ou Pasteur "non appelé", ne peut l'affirmer. <br /> C'est probablement là le point le plus épineux de notre "pseudo statut" de chrétien.
A
Heureusement que vous n’êtes «ni Catholique, ni Protestant, ni Évangélique, ni Millénariste» et que vous ne faites «partie d'aucun groupe Chrétien»! Qu’aurait-ce été si vous aviez été chrétien! Car tout votre commentaire, relativement long, n’est qu’une déclaration d’amour éperdue à Jésus. La suite de votre phrase aurait pourtant dû me mettre la puce à l’oreille: «je considère que tous les hommes de bonne volonté peuvent parler de Dieu». Employer l’expression «les hommes de bonne volonté» n’est pas anodin du tout. «Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté» (Lc 2,14) n’est que la traduction incorrecte, reprise de la Vulgate, d’une proposition qui signifie «Paix sur la terre aux élus de Dieu», c’est-à-dire encore et toujours les chrétiens, et un exemple parfait d’onctuosité ecclésiastique: insister sans le dire sur l’universalisme de l’amour de Dieu (puisque «ouvert à tous les  hommes de bonne volonté»), sans parler du revers qui l'accompagne: la damnation (car le salut ne s’adresse pas aux «hommes de bonne volonté» en tant que tels, mais en tant que convertis, c'est-à-dire en tant que CHRÉTIENS).<br /> BIBLE OSTY (Seuil, 1973): «sur terre paix aux hommes, qui ont sa faveur (1) ». Note: «Le sens de l’expression, inspirée de l’AT et qui paraît à plusieurs reprises dans les écrits de Qumrân, n’est pas douteux. Il s’agit de la faveur, de la bienveillance divine (cf Ti 2,11 ; 3,4) qui s’étend à tous les hommes (1 Tm 2,4) (2); le sens est déclaratif, non restrictif.» TRADUCTION ŒCUMÉNIQUE (Cerf/Les Bergers et les Mages, 1972: «sur la terre paix pour les hommes, ses bien-aimés». Note: «la formule LES HOMMES QUI SONT L'OBJET DE LA BIENVEILLANCE DIVINE se retrouve dans les textes de Qumrân. Elle désigne les privilégiés de Dieu; mais, pour Lc comme pour tout le NT, la grâce de Dieu est offerte à tous les hommes (cf Lc 3,6).» (Et alors? Avant le jugement, tout accusé est présumé innocent. Et de nouveau du bon usage de la virgule indue.)<br /> Votre dernière phrase est d’une orthodoxie irréprochable. Vous ne vous sentez bien qu’avec vos «frères», c’est-à-dire les chrétiens. Comme le dit Paul (1 Co 5, 12-13: «Ce n’est mon affaire […] de juger ceux qui n’appartiennent pas au Christ [litt. “ceux du dehors”]. Dieu les jugera.» (Bible Nouvelle Français courant.)<br /> <br /> Armand Vulliet<br /> <br /> (1) Du bon usage de la virgule indue. Comme chacun le sait, la phrase: «les hommes qui croient hériteront du royaume de Dieu» équivaut rigoureusement à la phrase:  «les hommes, qui croient, hériteront du royaume de Dieu».<br /> (2) Les écrits de Qumrân universalistes! L’«universalisme» des textes de Qumrân, le voici, exprimé en clair: «Ils [les membres de la communauté] sont les témoins de la vérité en vue du Jugement et les élus de la Bienveillance [divine] chargés d’expier pour la terre ET DE FAIRE RETOMBER LES SANCTIONS SUR LES IMPIES [c'est moi qui souligne].» (Règle de la Communauté VIII, 6-7 [Écrits intertestamentaires, NRF/Gallimard, 1987, p. 310].) Le membre de la communauté «s’engage lui-même, par l’Alliance, à se séparer de tous les hommes pervers qui sont dans la voie de l’impiété. Car ceux-là n’ont pas été comptés dans Son Alliance: car ils n’ont pas enquêté et ils ne L’ont pas recherché en ce qui concerne Ses préceptes en vue de connaître les choses cachées dans lesquelles ils s’étaient égarés de façon coupable; et les choses révélées, ils les ont traitées avec insolence, afin que montât la Colère en vue du Jugement et que s’exerçât la Vengeance par les malédictions de l’Alliance ET QUE S'ACCOMPLISSENT CONTRE EUX DES JUGEMENTS GRANDIOSES POUR L'EXTERMINATION ÉTERNELLE, SANS QU'IL Y AIT UN RESTE! [c'est moi qui souligne]» (Ibid., V,10-13 [id., p.23].)
P
Amen !
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P
Il y a un ange qui dit : "Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain". J'ai l'impression qu'ici on jette l'eau du bain et que l'on garde le bébé.<br /> Je pose alors la question, je me la pose aussi : "Comment aurait-on pu connaitre le bébé - l'homme de Nazareth et sa Bonne Nouvelle, s'il n'y avait eu une "institution" - appelons-là comme cela - qui avait gardé cette parole ? <br /> Alors la question pour aujourd'hui et surtout pour demain : comment réformer de l'intérieur cette Eglise. Le pape François me semble avoir mis le doigt sur le mal : le cléricalisme qui a réduit le peuple de Dieu à l'état d'ilotisme.
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G
Le problème c'est que l'eau du bain doit être recyclée. Or, on y rebaigne sans cesse le bébé sans se préoccuper que ça rend le bébé malade et que les générations qui viendront ne verront plus qu'un bébé en fin de vie.<br /> La question est donc:Comment sauver le bébé d'une eau qui essaie de le tuer ? A mon avis on ne peut que l'enlever du bain et le faire vivre autrement peut-être dans de petites fraternités comme ça a été dit ou par des visio-conférences ou par tout autre moyen qui le ferait revivre et redonner du sens à ce monde
D
La lecture du texte de Pierre Castaner me donne l’impression qu’il ne voit que les ombres et je suis convaincu qu’elles existent, Mais il y a aussi de la lumière et c’est cette lumière que je dois contribuer à epanouir . La ”petite Esperance ” de Peguy je l’acceuille .<br /> Ps: je ne condamne pas la réaction de Pierre Castaner, il a sans doute souffert dans notre eglise’, Mais on peut voir auutrement.
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F
Moi aussi, je suis sorti. J'ai essayé d'y retourner mais je n'ai pas pu!<br /> <br /> Voilà où j'en suis <br /> <br /> La gloire de Dieu n’a rien à voir avec le veau d’or, les calices en or, les cathédrales, les chasubles dorées, les alléluia chantés par des « religieux » comblés d’applaudissements, par des orgueilleux qui profitent d’une fausse gloire sensée plaire à Dieu, par des prêtres qui se prennent pour l’incarnation même du Christ : « in persona Christi » : abominations. <br /> La gloire de Dieu c’est la joie, la paix d’un peuple qui partage tous ses biens, ses toits, ses frigos et réserves, sa nourriture, ses hôpitaux et ses écoles ; dès que je vois le sourire de Jésus sur une face abimée par une souffrance ou une autre, alors, je sais que je suis en face de la gloire de Jésus et je suis enfin bien dans ma peau d’homme…<br /> Il reste la honte ! quelle honte ? celle que vit chaque pauvre qui a dû accepter d’être aidé… En public, personne ne reconnait avoir honte de sa, de ses pauvretés, mais en privé, dans le secret de l’intimité, toute pauvreté subie engendre une honte silencieuse… « je n’ai pas pu, je n’ai pas su, qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça? »<br /> Dans la gloire de Dieu, où sont nos hontes ? <br /> Là, il roule quelques larmes bienfaisantes…
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P
François<br /> Je vois comme toi la gloire de Dieu dans le sourire retrouvé d'un homme blessé par la vie.<br /> "Gloriam Dei vivens homo " déclare Irénée de Lyon<br /> La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant<br /> donc l'homme debout, libéré, réalisé ...
D
Ces réflexions sur quitter ou rester dans l'Eglise catholique ne sont pour moi que des spéculations intellectuelles stériles .Pour ma part , je suis disciple de J.C. Les disciples de J.C. se sont rassemblés et organisés dans une Eglise et en conséquence ,j'en suis. Le comportement des membres de cette Eglise, l'organisation des institutions ecclésiales ne sont pas souvent en accord avec l'Evangile. La question qui se pose est : que puis-je faire pour répondre à ce défit, faire rentrer la Bonne Nouvelle dans l'Eglise? Et pour ma part, cela ne peut pas être la fuite ou la désertion. Soyons lucides ; courageux et plein d'Espérance
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P
Albert ?<br /> Tu dis "spéculations intellectuelles stériles".<br /> J'ai passé les trois quart de ma vie à être dans l'action concrète dans l'Eglise <br /> et non pas dans la spéculation.<br /> Je t'invite à lire mon article "Et pourtant je sors de l'Eglise"
A
Bravo mon Frère . C'est pour moi aussi une joie immense de trouver en toi : un disciple en liberté !
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P
Merci Anleo<br /> Il serait bon qu'on soit reliés en petites fraternités
C
qui est pierre castaner?
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P
Que répondre à votre question ?<br /> Je pourrais dire "qui est Clain ?
M
Merci,Pierre Castaner
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P
Merci Paule<br /> Soyons positifs et créons des petites fraternités baignées d'évangile
P
Serais ravi si vous pouviez vous aussi exprimer un commentaire ?<br /> Un grand merci d'avance.
P
Bien,mais de quelle, Église parle. donc M Castaner?<br /> Pour ma part je pense que j'appartiens bien à l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique en gros celle qu'a institue le Christ et je me permets de critiquer ce que les clercs ont pu inventer depuis des lustres .<br /> Je suis cette Eglise et M Castaner aurait pu très bien se réveiller quand M JP II a sorti son best seller au titre révélateur de Nouveau Cathechisme c'était en 1988 je crois, autant dire au siècle dernier ,35 ans de réflexion...
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A
Merci Pierre, pour cette colère. Nous en avons tellement besoin. Je la sens au fond de moi, sans trop savoir l'exprimer aux amis chrétiens que je rencontre. Je me sens sur le parvis d'une Eglise dans laquelle il ne m'est plus possible d'entrer. Je ressens toute cette fatigue des paroles, des bonnes intentions, du sacré, des manières. Quelque chose qui enterre l'essentiel, toute cette Tendresse première sans jugement, qui croit en nous, êtres de chair qui avons faim et nous permet de traverser toute notre détresse humaine jusqu'à "la fête intérieure".<br /> Votre voix est essentielle dans ce chaos que nous vivons. Parce que nous sommes sur un "chemin sans chemin", comme dirait Maurice Bellet, et nous avons tant besoin de nous épauler dans cette étrange communauté.<br /> Encore merci.
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A
Oui Pierre, soyons positifs et créatifs. Sans retenir notre parole toutefois. Exercice difficile..<br /> Je m'y attelle, mais souvent au détriment de ce que je pense, par peur d'offenser l'autre et de l'affrontement.
P
Merci Agathe<br /> Et oui, vous et moi et tant d'autres vivons un chemin sans chemin <br /> selon cette magnifique parole de Maurice Bellet <br /> qui a ouvert des brèches de liberté <br /> comme Légaut, Musset, Feillet, Bobin et tant d'autres...<br /> Mais soyons positifs et créatifs comme nous y invite Jésus.<br /> Participons sur des sites de foi et de liberté comme Garrigues <br /> et soyons en liens les uns les autres