Ne confondons pas Psaume et saucisson !

Publié le par Garrigues et Sentiers

Chers amis internautes fidèles, je crois le temps venu de proposer à votre réflexion le coup de gueule que voici…

Soyons sans détour : je redoute dans nos églises le moment des Psaumes !

Ces textes sont souvent remarquables par leur qualité et sont Parole Divine au même titre que les textes bibliques des Deux Testaments ainsi que l’Évangile qu’on lit d’une seule traite, ce qui est naturel.
Mais je dois vous avouer que je suis incapable d’assister sans bouillir intérieurement au découpage systématique (l’arlésien que je suis dirait même : saucissonnage !) qui a pour pour but de chanter un "refrain" après chaque "couplet" de ces textes superbes venant des temps profonds de la croyance en un Dieu unique. Oui, je suis  réduit à maugréer in petto devant ce massacre !

D’ailleurs le hasard (mais est-ce bien un hasard ?) fait que le Psaume 84 de ce jour (15 juin 2017) est celui qui nous a mis en marche (eh, oui ! on n'a rien inventé !) mon épouse et moi au cours d’un week-end animé par la Communauté du Chemin Neuf et qui nous a amenés à nous mettre au service du Seigneur pendant près de 15 ans.

Si vous avez accès au texte, faites l’expérience : lisez ce texte sublime qu’est le Psaume 84 en intercalant toutes les 4 lignes le refrain La gloire de Dieu habitera notre terre
Notre découverte qu’Amour et Vérité se rencontrent aurait-elle résisté au massacre ce cette merveille de Dieu ?
Voilà ! À vous de dire ce que vous en pensez…

À vos claviers !

René Guyon

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R
Cher PETIT vous avez tout d'un grand "exégète" !<br /> "Chanson de variété" est quand même assez hard... Je dirais plutôt chanson cosmétique essayant de "faire passer la pilule" de ces textes qui n’intéressent personne car venant du Premier Testament !<br /> N'oubliant pas que jusqu'à une date encore proche les fidèles ne pouvaient lire que le Nouveau Testament... et encore... pas en entier !
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P
comme j'aime ce que vous ecrivez ! Il faut supprimer ce refrain qui n'a aucun rapport avec le psaume !<br /> cette manie de la chanson de variete dans la liturgie est insupportable.
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D
Il est exagéré de dire que le "refrain"n'a aucun rapport avec le psaume! Ce refrain est justement une des phrases du psaume...
C
La messe, avec toujours son même déroulement de « Seigneur prends pitié, de gloires à Dieu, de Sanctus est pire que le saucissonnage réservé aux psaumes dont les paroles des versets n'ont pas été enlevées et sont chaque fois différentes.<br /> La messe devrait se réduire au partage sur les textes (leur signification, leur interprétation, leur apport pour aujourd'hui), à l'Eucharistie et au Notre Père.<br /> La célébration de la Cène est beaucoup mieux vécue chez les protestants qui ne traînent pas tout ce fatras avec eux.
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L
Cette façon (parmi d'autres) de chanter les psaumes est dite "responsoriale". Elle remonte à la liturgie du temple hébreu. Normalement elle fait intervenir un soliste ou un petit chœur chargé de psalmodier les versets du psaume et l'assemblée (moins à même souvent de pratiquer la psalmodie) qui chante un refrain qui doit bien sûr cadrer avec l'esprit des versets psalmiques. En quelque sorte il y a alternance pour l'assemblée de méditation des versets chantés par un ou des solistes et d'adhésion sous forme de refrain. Rien de choquant à cette formule multiséculaire. Ce qui l'est plus c'est la mise en œuvre le plus souvent médiocre au plan musical.
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K
De mon côté, je me demande pourquoi tant de sévérité et vouloir tout ramener à une vision, une audition,, une sensibilité communes.<br /> Pour ma part, dans mes années de jeunesse et de pratique religieuse sans concessions, ce sont les Vêpres avec leur répétition des "Je vous salue Marie..." qui m'agaçaient et me semblaient même contraires aux mise en garde de Jésus sur les prières répétitives. <br /> Jusque ce qu!on m'explique que pour certains ce sont des séquences entre lesquelles chacun peut introduire une réflexion, unne brève méditation....<br /> De même, je trouvais ridicules ces Juifs qui se balancent d'arrière en avant durant leur prière...Jusque ce qu'on m'explique qu'il s'agit d'une méthode pour garder l'esprit éveillé à ce dialogue avec Dieu. <br /> Ne s'agit-il pas tout simplement de PÉDAGOGIES dans lesquelles chacun puise ce qui lui convient ?<br /> <br /> <br /> Je ne suis pas si sûr que si l'on débite un psaume sans interruption de silences ou de chants pour permettre une courte pause à l'esprit pour s'imprégner de la force de la phrase qu'on vient de lire...tout comme si l'on débite d'un trait nos prières universelles, sans un temps de prise de conscience de l'auditoire de l'enjeu du thème évoqué... on ferait oeuvre positive.<br /> <br /> Il y a la foi...la théologie...la méditation...les oeuvres...<br /> pourquoi ne pas laisser chacun, avec sa sensibilité propre, puiser ce qu'il ressent le mieux ?<br /> <br /> Robert Kaufmann
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L
Je vous suis tout naturellement, Robert Kaufmann, de par mon expérience personnelle où je retrouve des illustrations identiques ou comparables à celles que vous donnez. Ceci étant je ne vois pas de difficulté à concilier cette liberté que vous recommandez - je crois à très juste titre - de laisser chacun "avec sa sensibilité propre, puiser ce qu'il ressent le mieux", et l'apport pédagogique d'une intelligence des textes. Je verrais plutôt une interaction féconde entre les cheminements assortis à la sensibilité de chacun et l'avancement de ce chacun dans la perception du sens, des sens multiples, des textes. Je me risque dans cet avis en me tournant là encore vers mon expérience personnelle.
L
Coup de gueule oh combien bienvenu ! <br /> N'en faudrait-il pas un autre, aussi bien argumenté, pour appeler à ce que les textes de l'Ancien Testament – à titre tout à fait personnel, j'entends ici par "Ancien Testament" tous les textes qui imagent le récit de la foi jusqu'à la Pentecôte incluse, en ce qu’ils sont de genèse et d'imprégnation hébraïques - ne soient jamais lus sans être suivis de la mise en perspective exégétique qui permet de discerner leur sens, d'envisager la pluralité et la complémentarité de leurs sens possibles ? <br /> En bénéficiant au moins du minimum de cette approche qui est ouvert aux non spécialistes, au public des croyants qui ignore l'hébreu. Et qui serait également tellement profitable aux non croyants pour susciter un appétence intellectuelle de leur part pour des textes qui, dans l’état où ils sont livrés à la connaissance publique, ne peuvent leur paraître qu’aussi obscurément lointain que dépourvu présentement d’intérêt<br /> N'est-ce pas au reste, d’une certaine façon, ce que nous trouvons couramment dans les articles de René Guyon sur notre cher « Garrigues et Sentiers » ? <br /> En me référant encore à cette espèce de charnière spirituelle que constitue la Pentecôte, le peuple de l’élection au souffle et à la lumière qui, depuis, couvre le monde, n'a-t-il pas reçu suffisamment du partage des langues de feu – en se gardant d’’y lire, au pied de la lettre, le ‘’don des langues’’ que dément précisément notre méconnaissance de la langue hébraïque -, pour qu’il soit enfin temps de lui donner accès à l'intelligence des textes dans lesquels le croire s'est conformé ?
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A
Cher René Guyon,<br /> Je partage à 111 % ton «coup de gueule» contre le «saucissonnage» des psaumes. Ce sont des poèmes, ce sont des prières, comment en briser à la fois le sens et la mélodie par des refrains, au demeurant parfois insipides.<br /> Les fidèles ne pratiquent pas ou plus les chœurs alternés, comme le font habituellement les religieux. Ils avaient un triple intérêt : faire participer activement le peuple de Dieu, raviver l’attention des fidèles et, peut-être, reposer la voix des moines, qui assument les longues heures canoniales.<br /> Quand je dois dire les psaumes, pendant la messe, je négocie avec le maître des chants : on chante l’antienne au début et à la fin du texte lu d’une traite. Ça limite les dégâts.
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R
Bonjour,<br /> <br /> Je ne suis pas très orfèvre en la matière, mais je crois que la signification de certains Psaumes est loin d'être compréhensible pour tous, surtout, que la plupart du temps, le psaume est "découvert" lors de la messe. Alors, plus ou moins le saucissonner... Cela à, au moins le mérite de faire participer l'assemblée. <br /> Par contre, prendre un psaume, prendre le temps de le méditer et y introduire un "refrain" en gâcherait la continuité, sinon la signification. <br /> <br /> Fraternellement<br /> Rott
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