Le Pape François secoue l’Europe

Publié le par Garrigues et Sentiers

Rendant visite à la communauté Sant'Egidio ce dimanche à Rome, le pape François a une nouvelle fois déploré la “culture du rejet” qui touche à la fois jeunes et les personnes âgées. Il a surtout fustigé une “Europe fatiguée qui a renié ses racines”.

Bain de foule, témoignages poignants, prière recueillie et déclarations fracassantes sur l'Europe : voilà en somme le résumé de la visite qu'a rendue le pape à la communauté Sant'Egidio dimanche 15 juin en fin d'après-midi. Dans la basilique Sainte-Marie-en-Trastevere, le pape est allé à la rencontre des pauvres, des personnes âgées, des malades et des immigrés auxquels vient en aide la communauté Sant’Egidio (Saint Gilles) depuis sa fondation en 1968 dans le quartier populaire du Trastevere. « Quelques rescapés du drame de Lampedusa du 3 octobre dernier avaient également pris place dans l'église », ajoute Radio Vatican.

Le pape a d’abord salué le travail de la communauté internationale de médiation pour la paix, fondée par Andrea Riccardi, et dont cette église du centre de Rome est le cœur. Andrea Riccardi et le président de la communauté, Marco Impagliazzo, accompagnaient d'ailleurs le pape.

Après avoir écouté attentivement des témoignages de personnes vulnérables aidées par Sant'Egidio, le pape a rendu hommage au travail de la communauté. Un hommage doublé d'un appel vibrant au continent européen, le pape fustigeant à plusieurs reprises la “culture du rejet” qui touche à ses yeux les jeunes comme les personnes âgées. « Le traitement des personnes âgées comme celui des enfants est un indicateur de la qualité d’une société”, a affirmé le pape avant d’assurer que, “lorsque les personnes âgées sont écartées, isolées et s’éteignent parfois sans affection, c’est mauvais signe ».

« Un peuple qui ne protège pas ses personnes âgées, qui ne prend pas soin de ses enfants, est un peuple sans avenir, un peuple sans espérance, parce que les jeunes et les vieux font avancer l’histoire », a insisté François, vantant au contraire l’alliance entre jeunes et vieux. Et le pape d’ajouter : « Lorsqu’une société perd la mémoire, elle est finie. Qu’il est moche de voir une société, un peuple, un culture, qui a perdu la mémoire ».

« La crise est tellement grande que l’on rejette les jeunes, il suffit de penser aux 75 millions de jeunes de moins de 25 ans qui n’ont ni travail ni formation, cela se passe aujourd’hui dans cette Europe fatiguée », a encore martelé le pape, précisant que « l'Europe n'a pas vieilli, non, elle est fatiguée ».

Au cours de sa visite, le pape a aussi rencontré l'archevêque syriaque orthodoxe de Damas, Jean Kawak, qui a lancé un appel pour la paix en Syrie.

A.L., avec APIC
pour Lavie.fr sous le titre L'Europe n'a pas vieilli, elle est fatiguée

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