A l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

Assomption 2021

(Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab) (Ps 44 (45)) (1 Cor 15, 20-27a) (Lc 1, 39-56)

 

Ce texte de l’Apocalypse relate le premier des sept signes qui paraissent dans le ciel. La femme, auréolée d’étoiles, accouche dans la douleur d’un enfant, « celui qui sera le berger de toutes les nations ». Celui-ci est emporté auprès du trône de Dieu alors que l’archange Michel combat le Dragon. Ce dernier finit précipité sur la terre alors que la femme, elle, est emportée au désert pour l’en protéger. Commence alors la lutte de celui-ci et des « Bêtes » contre les hommes : ceux-ci sont sommés de les suivre pour blasphémer contre Dieu.

 

Les derniers des sept signes relatent la victoire de Dieu avec la glorification du « fils de l’homme », à la fin d’un combat qui a séparé les « bons » des « méchants ». La femme, figure de Marie, a non seulement accouché de l’enfant fils de Dieu, mais elle a donné vie au Corps du Christ, rassemblement des fils de Dieu, devenus fils par le « sang de l’agneau ». Ceci s’est passé au pied de la Croix, au moment où Marie a été faite mère de l’humanité : « Femme, voilà ton fils » puis « Voici ta mère ».

 

Marie, cette femme parmi nous, est donc accueillie dans la gloire du Père. Cette assomption est le signe de notre appel au même accueil, appel à tous puisque nous sommes le Corps du Christ dont elle est la mère. Saint Paul, dans le chapitre 15 de la première lettre aux Corinthiens, nous indique la voie : « Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner ». Nous sommes tous concernés par cette résurrection qui ne se limite pas à celle de Jésus et dont l’assomption de Marie est la garantie pour nous. Marie a triomphé et « vêtue d’étoffes d’or, on la conduit, toute parée, vers le roi». « Les plus riches du peuple, chargés de présents, quêteront [son] sourire. » Son triomphe annonce le nôtre, qui exige aussi le même combat, annoncé dans cette Apocalypse.

 

L’Apocalypse nous enseigne que la victoire finale n’apparaît qu’au prix d’un long combat. Ne nous laissons pas bercer par l’illusion d’un temps infini au bout duquel tout sera consommé. Si l’eschatologie nous indique la direction que nous prenons en permettant la lecture du temps présent à l’aide de l’avenir qui nous attend, elle ne doit pas nous endormir dans un sentiment d’évolution douce et intemporelle. La mort de chacun, mort physique et toutes nos morts quotidiennes, nous rappelle que nos jours sont comptés, le combat et les catastrophes décrits dans les apocalypses nous rappellent l’urgence dans laquelle nous vivons, tous et chacun. Trop souvent la théologie nous a endormis en nous renvoyant à la fin des temps, en misant sur un progrès continu de chacun et de l’humanité. Elle oubliait que notre foi est une rupture, rupture avec le temps qui s’écoule pour saisir l’urgence de notre conversion.

 

L’Assomption de Marie fait suite à son combat, auprès de son fils, sans attendre passivement la fin. Le programme en est donné dans le Magnificat que Luc place au début de son évangile pour annoncer la couleur, alors que c’est tout au long de sa vie que Marie a pu découvrir comment cet hymne était au cœur de sa vie et de l’action de son fils : « Il disperse les superbes. renverse les puissants de leurs trônes, élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. ».

 

Parce qu’elle a dit oui, parce qu’elle a été de « ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent »,
parce qu’elle a été fidèle jusqu’au bout dans le combat des hommes contre le mal et leur marche vers Dieu, Marie triomphe et nous pouvons la vénérer. Elle représente l’Église, communauté de tous les hommes qui reconnaissent le Christ, elle engendre le Corps du Christ comme elle a engendré Jésus. Cette vénération que nous proclamons doit nous inciter à ne plus attendre pour nous associer au combat mené contre le mal et à l’instauration du Royaume.

 

Marc Durand

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P
Quelle mythologie et quel délire sur Marie.
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