Pour des services publics universels

Publié le par Garrigues et Sentiers

Pour des services publics universels

Nous relayons cet appel du collevtif Nos services publics qui a été publié sur le site ami de l’Encyclopédie du changement de Cap (https://www.eccap.fr)

G & S

Avec plus de 400 intellectuel.le.s, artistes, syndicalistes, agent.e.s publics, notre collectif lance aujourd’hui un appel : la vocation universelle des services publics est aujourd’hui remise en cause, et il nous appartient d’organiser le débat sur ces questions.

Au pied du mur

Depuis plus d’un mois, des milliers d’enseignants, d’élèves et de parents de Seine-Saint-Denis sont mobilisés pour obtenir des recrutements en adéquation avec le nombre d’élèves, des chaises en état et des bâtiments sans fuites d’eau. Au Mans, c’est sur les urgences psychiatriques que la mobilisation réclame ni plus ni moins qu’un accueil décent. Dans le même temps, cheminots et militants écologistes font entendre leur voix pour la défense du fret ferroviaire. Un même sentiment se dégage de ces mobilisations : celui d’être au pied du mur.

Mais au-delà de leurs revendications, ces mobilisations impressionnent et disent l’attachement, partout en France, à la vocation universelle des services publics et le refus de la dualisation de la société en cours devant ce qu’il est en train de devenir : un service public pour les moins aisés, donc un moindre service public.

Un changement de nature

Ce changement de nature, les agents en éprouvent tous les jours les conséquences, à rebours de leur éthique professionnelle : tri des patients à l’hôpital, sélection des élèves par des “groupes de niveau”, recul des droits des usagers, etc. Ce glissement se fait d’abord sentir en Seine-Saint-Denis, dans les zones rurales, auprès des patients atteints de maladies psychiatriques ou parmi les personnes étrangères, mais ne nous y trompons pas : il concerne bien toute la société. Quand le service public se replie, il s’appauvrit.

En parallèle, un espace de plus en plus important pour le secteur privé se construit. Ecole, hôpital, transports, justice, Sécurité sociale : tous les secteurs sont concernés par cette évolution. Même le domaine régalien de la sécurité, que l’on pourrait penser sanctuarisé, voit se multiplier les emplois de vigiles privés. Lorsque la possibilité est donnée à une fraction de la population de faire sécession, c’est l’ensemble du service public qui change de nature.

Vocation universelle

Aujourd’hui, la vision de services publics à vocation universelle est largement remise en cause. Les gouvernements successifs y ont directement contribué : d’une main, en faisant de la   baisse des dépenses » l’horizon indépassable des services publics, et, de l’autre, en finançant sur les fonds publics les écoles sous contrat, les cliniques commerciales, ou en favorisant l’accroissement des assurances complémentaires, et parmi elles de celles à but lucratif.

Des décisions politiques, très concrètes, pourraient au contraire réaffirmer le caractère essentiel de services publics universels, à rebours des discours et des actes les plus récents : guichets de proximité, égalité face au logement social, mixité sociale et scolaire de l’école publique, droit à une alimentation et à une eau de qualité pour toutes et tous, refus des lois de préférence nationale, etc.

Revendiquer des services publics universels n’est pas une abstraction : c’est au contraire rendre, très concrètement, leurs droits aux citoyennes et aux citoyens, et leurs moyens de faire leur travail aux agents des services publics. Avec l’ensemble des signataires de cet appel, nous continuerons à porter cette ambition : rejoignez-nous !

Je signe l’appel

Je rejoins le collectif

Les événements du Printemps

Le coup d’envoi de notre festival a été donné mercredi 7 avril à Paris sur le thème de l’Europe et des services publics. Depuis les évènements se sont enchaînés à Saint-Ouen, Montpellier, Moret-Loing-et Orvanne… et la plupart reste à venir !

🎙️ À Orsay, le 23 avril : conférence débat sur l’état des services publics
 Salle de la conférence de Bouvêche, 71 rue de Paris

🏦 À Lyon, le jeudi 2 mai (mairie du 3e arrondissement), table ronde : “Une société en mauvaise santé : qu’est-ce que le service public a raté ?”
18 rue François Garcin, 69003 Lyon

🎞️ À Nantes, le mardi 21 mai, (cinéma Lutécia, Saint-Herblain) autour du film de Claire Laborey Les filles du bus
Cinéma Lutécia, 18 rue Calvaires, 44800 Saint Herblain

📚 À Clermont-Ferrand, le mardi 21 mai : conférence-discussion : qu’est-ce que l’état de nos services publics dit de la France ?
80 bd François Mitterrand, 63000 Clermont-Ferrand

Mais aussi en préparation à Mont-de-Marsan, à Strasbourg, et dans bien des villes encore ! Réservez vos dates, ne ratez pas nos prochaines infolettres.

Source : https://www.eccap.fr/article/pour-des-services-publics-universels

Publié dans Réflexions en chemin

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L
Saluons fortement l'initiative de publier cet cet appel du collectif Nos services publics. De ce que l'enjeu qu'expose cet appel sera ou non relevé dépend la possibilité de voir restaurée une cohésion sociétale suffisante. C'est à dire suffisante pour qu'on puisse de nouveau se représenter qu'on est en république - celle qui fut refondée sur le pacte économique social institué à la Libération dans le droit fil des idées issues de la Résistance, et continument développé sur les décennies qui ont suivi. Jusqu'à ce que l'idéologie du marché et de la toute concurrence, redevenue aussi hégémonique qu'au XX ème siècle, et désormais mondialisée, démantèle l'édifice social construit sur l'ambition du Bien public et étayé par tous les services du même nom.
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L
AVEC UNE CORRECTION DE MA PART (désolé !) :<br /> Saluons fortement l'initiative de publier cet appel du collectif Nos services publics. De ce que l'enjeu qu'expose cet appel sera ou non relevé dépend la possibilité de voir restaurée une cohésion sociétale suffisante. C'est à dire suffisante pour qu'on puisse de nouveau se représenter qu'on est en république - celle qui fut refondée sur le pacte économique social institué à la Libération dans le droit fil des idées issues de la Résistance, et continument développé sur les décennies qui ont suivi. Jusqu'à ce que l'idéologie du marché et de la toute concurrence, redevenue aussi hégémonique qu'au XIX ème siècle, et désormais mondialisée, démantèle l'édifice social construit sur l'ambition du Bien public et étayé par tous les services du même nom.
C
Je réfléchis à ce paradoxe habitante des Quartiers Nord de Marseille je constate une gratuité des Services publics qui s'étend à des domaines comme les sports, la culture... pour la majeure partie de la population: gratuité de l'école de la santé, de l'alimentation, des spectacles ( donnés par la mairie de secteur), des bibliothèques... Dans le même temps les services publics se détériorent que ce soit à l'école ou à l'hôpital mais pas les coûts, les coûts de l'hôpital public sont devenus extravagants.<br /> Je rappelle qu'une journée de réanimation vaut 5000e ( lorsque les anti-vax pendant l'épidémie de Covid ont abouti dans les services de réanimation, parfois pour des mois, ils ont été soignés et ils ont trouvé normal que la collectivité paye pour eux alors qu'un vaccin gratuit était à leur disposition...).<br /> Sommes-nous en fin d'un modèle social ? Les syndicats sont figés dans des revendications dogmatiques alors que le monde se transforme sous leurs yeux ( des enseignants harcelés par les islamistes n'ont jamais pu faire remonter leurs revendication car "ce n'était pas vrai", "ils exagéraient" etc..- des adolescents violents ne peuvent bénéficier de prise en charge car leurs parents sont dans le déni etc...)<br /> Je n'ai pas de réponse mais la fin des"trente glorieuses" semble acquise, regardons, observons, notons ce qui se passe avant d'amorcer des pistes politiques.
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