À l'écoute de la Parole de Dieu

Publié le par Garrigues et Sentiers

4ème dimanche de Carême 22/3/2020 A

1 S. 16 , 1b.6-7. 10-13a ; Ps 22 ; Ep. 5, 8-14 ; Jn. 9, 1-41

 

 

La liturgie trace trois itinéraires de foi :

Le 1er récit raconte l’élection de David : Dieu, à la différence des hommes ne regarde pas à l’apparence, mais le cœur de l’homme.

 

Le psaume 22 chante que Dieu est le berger du croyant, comme il le fut pour David.

 

Paul rappelle aux Éphésiens (5,8-14) que d'êtres ténébreux, nous sommes devenus lumière : toi qui dors, il est l’heure de te réveiller.

 

Dans l’évangile, avec le récit de la guérison de l’aveugle né, Jean décrit l’amour guérisseur de Jésus et les réactions devant un événement qui bouscule la vie quotidienne d’un homme et de son entourage.

 

Ce texte riche décrit, à travers différents acteurs un bel itinéraire de foi, ainsi que des stratégies variées de « non-foi ». 

 

Ceux qui « savent tout d’avance » : les pharisiens avec leur univers mental bien colmaté. Ils ont les réponses à toutes les situations ; rien ne peut les déloger de leurs certitudes : « Il est impossible que Jésus ait fait un miracle puisqu’il n’observe pas le sabbat. C’est donc un pécheur.  Moise, on le connaît  mais pas cet inconnu ». Tout savants qu’ils soient, ils s’enferment dans une série de manœuvres ridicules pour ne pas interroger leurs principes. Avec la certitude des butés, ils vont passer aux insultes et à l’exclusion du seul homme qui garde un peu de bon sens. Les disciples sont dans ce registre quand ils demandent une réponse claire à Jésus : « qui a péché, lui ou ses parents » ?

 

Ceux qui se « posent des questions », sans aller jusqu’au bout : les voisins : « Est-ce celui qui mendiait ? ». Les réponses sont diverses : « c’est lui,... non ce n’est pas lui ». De toute façon, il faut être prudent ; on ne préfère pas savoir par crainte des autorités ; une réponse personnelle demanderait un engagement. Interrogés, les parents sont un modèle de lâche diplomatie : « c’est bien notre fils, mais interrogez- le, il a l’âge ».

 

Seul, l’ex-aveugle garde son bon sens. Il s’en tient à son expérience et ne se laisse pas acheter, tout en refusant de s’engager dans de vaines querelles théologiques : « je ne sais pas si c’est un pécheur, mais je sais une chose… » Il se moque d’eux : « voulez-vous devenir ses disciples ? » Le « voir » va se changer en « croire » dans la rencontre avec Jésus. Ce dernier lui pose la question de confiance : « Crois-tu dans le Fils de l’homme ? C’est lui qui te parle. ». Il n’y a pas à attendre un nouvel Élie à la fin des temps. Finies les tergiversations. C’est l’heure du « Qui est-il ? … Je crois Seigneur » « et il se prosterna devant lui ».

 

En ce dimanche de carême, entendons les questions du Christ à travers l’Évangile :

Dans quel camp sommes-nous ? Ceux qui savent ?.. Ceux qui ne se mouillent pas ?... Ceux qui disent leur foi au travers de leur expérience ?

 

Antoine Duprez

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