Faire ce que l'on dit pour ce que l'on veut soit fait
La pétition pour un recours en justice contre l’inaction de l’État en matière écologique a réuni plus de 2 millions de signatures. Bravo ! Forte et urgente cause, résultats significatifs. Des dizaines de milliers de «marcheurs», pour la même cause, à travers le territoire national et à l’étranger le 27 janvier, c’est encourageant. Il y aurait donc un début de prise de conscience chez une partie des terriens de ce qui est et sera de plus en plus une question majeure, voire vitale, pour nos descendants : sauver l’humain sur terre.
Quelques questions indiscrètes, peut-être provocatrices : combien, parmi nous personnes de bonne volonté, pensent à fermer chaque fois le robinet de leur lavabo pendant qu’elles se lavent les dents ou se rasent ? Combien ont vérifié et réglé leur chauffage pour consommer moins, surtout la nuit ? Combien ont renoncé à acheter des fraises en hiver, ou plus simplement ont préféré acheter des pommes françaises, même un peu plus cher, plutôt que des pommes chiliennes à bas coût, les fruits et légumes venus par avion aggravant la production de CO2 ? Avons-nous passé des vacances dans le charmant Limousin ou les enchanteurs bords de mer bretons plutôt que de prendre des forfaits pour l’Orient mystérieux ou les plages Caraïbes, revenant parfois moins cher, il est vrai, qu’un séjour dans la campagne française ? Les voyages aériens pèsent lourd, là encore, en terme de dette CO2.
Quand quelques-uns des marcheurs ont acheté une voiture, ont-ils renoncé, quand ce n’était pas un instrument de travail plus ou moins obligatoire (médecins de campagne, agriculteurs de montagne, etc.) au 4 X 4, majestueux plus gros consommateur de carburant qu’une modeste berline. A ce propos, un jeu de solitaire : tapez «consommation des 4 X 4». J’ai essayé, me suis retombé de page en page, toujours sur les mêmes rubriques promettant les modèles plus économiques, mais sans jamais donner d’indications chiffrées. La consommation en carburant (indépendamment du dilemme essence /diesel) est plus difficile à trouver que la couleur des jantes.
Alors manifester pour l’environnement : oui, cent fois, mais après avoir fait soi-même quelque chose pour le respecter. Quant à s’en prendre au gouvernement, il est celui que le «peuple» a élu. Il faut mieux choisir. Mais il est vrai qu’en matière d’écologie, il n’y a pas beaucoup de partis crédibles, même lorsqu’ils en portent l’étiquette. Il leur faudrait être à la fois inventifs, prospectifs, courageux en prévision des contraintes qu’ils seraient amenés à proposer, et réalistes, en particulier en matière de financement des projets…
Marc Delîle
NB : Les feux de pneus sont hautement polluants en particules fines…