La Circoncision de Jésus : une alliance cachée par l’Église !

Publié le par G&S

Chers amis Internautes, si j’écris aujourd’hui cet article c’est parce qu’en ouvrant mon mensuel Magnificat je viens d’être pris soudain d’une sainte colère à la vue d'un fait que j'avais oublié. Le voici…

Le 1er janvier, soit 8 jours après Noël dans le décompte ancien, l’Église Catholique Romaine célébrait jusqu’en 1974 la fête de la Circoncision de Jésus. Hélas, trois fois hélas, le pape Paul VI la remplaça alors par la célébration de Sainte Marie, Mère de Dieu 1.

Exit la manifestation fondamentale de la judéité de Jésus au profit d’une énième fête de la Vierge… 2

Circoncision-de-Jesus.jpgPourtant, Luc (seul évangéliste à le faire, hélas !) écrit dans son Évangile : « Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception », car les juifs ne donnaient – et ne donnent aujourd’hui encore – le nom à leur fils qu’au bout de ce délai de huit jours.

Paul de Tarse (saint Paul), juif aussi, parle plusieurs fois de la circoncision, sujet délicat et fort débattu dans les premiers temps de ce qui n’était pas encore l’Église, où les premiers païens convertis se faisaient circoncire. Il développe en particulier le concept de circoncision du cœur (Romains 2,29), mais il « clôt le débat » avec sa proclamation magnifique (Colossiens 3,11) : « Là, il n'est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d'incirconcision, de Barbare, de Scythe, d'esclave, d'homme libre ; il n'y a que le Christ, qui est tout et en tout. »

Un autre texte particulièrement important se trouve en Actes 15, 5…21s :

Certaines gens du parti des Pharisiens qui étaient devenus croyants intervinrent pour déclarer qu'il fallait circoncire les païens et leur enjoindre d'observer la Loi de Moïse. Alors les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette question. Après une longue discussion, Pierre se leva et dit : « Frères, vous le savez : dès les premiers jours, Dieu m'a choisi parmi vous pour que les païens entendent de ma bouche la parole de la Bonne Nouvelle et embrassent la foi. Et Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné en leur faveur, en leur donnant l'Esprit Saint tout comme à nous. Et il n'a fait aucune distinction entre eux et nous, puisqu'il a purifié leur cœur par la foi. Pourquoi donc maintenant tentez-vous Dieu en voulant imposer aux disciples un joug (la loi de Moïse - NDLR) que ni nos pères ni nous-mêmes n'avons eu la force de porter ? D'ailleurs, c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, exactement comme eux. » Alors toute l'assemblée fit silence. On écoutait Barnabé et Paul exposer tout ce que Dieu avait accompli par eux de signes et prodiges parmi les païens. Quand ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole et dit : « Frères, écoutez-moi (…) je juge, moi, qu'il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu. Qu'on leur demande seulement de s'abstenir de ce qui a été souillé par les idoles, des unions illégitimes, des chairs étouffées et du sang. Car depuis les temps anciens Moïse a dans chaque ville ses prédicateurs qui le lisent dans les synagogues tous les jours de sabbat. »

Mais pourquoi l’Église semble-t-elle vouloir tellement faire oublier aux catholiques que leur Messie est né, a vécu et est mort juif ?

Mais pourquoi, par surcroît, veut-elle solenniser à la place de cet événement la fête de Marie Mère de Dieu, un concept déclaré dogme par 150 évêques à Éphèse (un « bastion marial » où Marie est censée avoir vécu avec l’apôtre Jean) en 431 et parfaitement inadmissible pour un juif ?

Inadmissible pour la plupart des chrétiens protestants ce concept l’est aussi pour un certain nombre de catholiques inquiets de l’interminable enflure des qualificatifs mariaux depuis des siècles ; cf. l’article Tous les catholiques sont-ils monothéistes ?.

Cela étant posé, venons-en enfin à la « vision de Dieu » sur le sujet !

La circoncision apparaît en Genèse 17. Abram est âgé de 99 ans, le Seigneur lui apparaît et lui dit : « Je suis El Shaddaï, marche en ma présence et sois parfait. J'institue mon alliance entre moi et toi », puis il change son nom en Abraham (cf. l’article L’aventure du yod).

Viennent alors les versets 10-12, fondamentaux (au sens plein du terme !) : Dieu dit à Abraham : « Et toi, tu observeras mon alliance, toi et ta race après toi, de génération en génération. Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, c'est-à-dire ta race après toi : que tous vos mâles soient circoncis. Vous ferez circoncire la chair de votre prépuce, et ce sera le signe de l'alliance entre moi et vous. Quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis, de génération en génération. »

Tout homme juif est donc circoncis ! Mais tout homme circoncis n’est pas forcément juif, puisque dans bien des peuples on pratique la circoncision pour des raisons d’hygiène ou de tradition, en particulier chez les musulmans, les peuples d’Afrique (où sévit aussi l’excision des femmes qui n'est pas religieuse mais est, elle, une vraie mutilation) et bien d’autres sans doute… sans parler de la circoncision médicale en cas de phimosis.

Revenons à la circoncision juive, dont le nom est בְּרִית מִילָה  , beriyt miylah, littéralement : Alliance de la circoncision, expression où on entend le verbe barah, créer, du 1er verset de la Genèse

Dans la circoncision, Dieu fait alliance avec l’homme, crée un être nouveau.

 

Bien sûr il ne faut pas oublier la première alliance manifestée par l’arc-en-ciel à la fin du Déluge (Genèse 9,11-12), mais ici l’alliance implique infiniment plus l’homme que ne le fit le phénomène naturel, aussi beau fût-il !

Le symbole de cette alliance nouvelle est l’anneau de chair… Oui, j’ai dit anneau de chair… Anneau bénit du mariage de l’homme avec Dieu, comme est bénit dans nos églises l’anneau de mariage de l’homme avec la femme, appelés à faire chair une (Genèse 2,24). 

Anneau que l’Église ne fête plus…

Alliance devenue marginale dans la liturgie catholique…

Alliance brisée…

Après avoir, il y a très longtemps, supprimé le texte en grec et en hébreu du titulus de la croix du Christ (cf. l’article Du INRI de nos églises au titulus de YHWH-Dieu), quelques monsignori célibataires coincés du Vatican ont eu la peau, il y a 40 ans, d’une des dernières traces de la religion de Jésus dans la liturgie, et non la moindre !

C’est à pleurer !

René Guyon

1 – Le missel Magnificat a beau voler au secours de la hiérarchie catholique romaine en nous expliquant que « l’hommage rendu à Marie ne relègue pas dans l’ombre les autres aspects de ce jour [et que] la diversité des thèmes (Marie, Circoncision, Nouvel an, journée mondiale de la paix) n’est pas dispersion, tout nous ram[enant] au Christ et à sa mère », il n’en reste pas moins que l’année commence sous l’égide de Marie et non de Jésus, le Christ, enfant juif.

2 – Le site de l’Église catholique de France donne la liste des 14 fêtes mariales annuelles et rappelle que, de surcroît, tous les samedis de l’année sont consacrés à la Vierge Marie :

8 décembre : Solennité de l’Immaculée Conception de Marie
1er janvier : Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

11 février : Mémoire facultative de Notre Dame de Lourdes
25 mars : Solennité de l’Annonciation du Seigneur à Marie
31 mai : Fête de la Visitation de la Marie
Samedi de la troisième semaine après la Pentecôte : Mémoire facultative du Cœur Immaculé de Marie
16 juillet : Mémoire facultative de Notre Dame du Mont Carmel
5 août : Mémoire facultative de la dédicace de la basilique Sainte-Marie Majeure à Rome
15 août : Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie
22 août : Mémoire de la Vierge Marie, Reine
8 septembre : Fête de la Nativité de la Vierge
Marie
 15 septembre : Mémoire de Notre Dame des Douleurs
7 octobre : Mémoire de Notre Dame du Rosaire
21 novembre : Mémoire de la Présentation de la Vierge Marie…
Sans compter l’Annonciation et la Présentation de Jésus eu Temple qui ont été rattachées au cycle de fêtes du Seigneur (comme l’indique le journal La Croix) et les fêtes « typiquement françaises », comme Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse (rue du Bac, à Paris) le 27 novembre.

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P
J'y vois un des nombreux "résidus" d'une tendance dont l'institution catholique ne s'est pas complétement débarrassé : le marcionisme.<br /> <br /> A noter qu'un article récent de Marie-Armelle Beaulieu a repris la position de René Guyon : <br /> <br /> https://www.la-croix.com/Celebrer-brit-milah-petit-Jesus-2019-12-27-1101068635<br /> <br /> Bonne année à tous.
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S
Bonjour Bien-aimés,<br /> <br /> Quelques éléments que nous devrions garder à coeur dans tout débat "Chrétien". Je me limiterai ici au titre du post:<br /> <br /> 1- La circoncision de Jésus : Il faut au préalable connaître la différence entre la circoncision telle que pratiquée dans l'ancien testament et la circoncision EN ou PAR Christ et DE Christ. L'une ne vient pas contredire l'autre ou annuler l'autre: la circoncision de la chair (chez le peuple juif) est l'annonce du rachat de la chair par Christ (à travers sa crucifixion)<br /> <br /> 2- une alliance cachée: L'alliance faite par qui? Une chose devrait être claire pour le Chrétien. Une alliance de Dieu ne peut pas être cachée. L'Homme n'a ni le pouvoir ni la capacité nécessaire de cacher ce que Dieu rend public. Penser qu'une être humain ou une religion puisse cacher un édit Divin revient à limiter voire insulter Dieu.<br /> <br /> 3- par l'Eglise: Très clairement le terme église ici renvoie à la "religion catholique". je ne fais pas de procès ici, j'appartiens moi même à la communauté religieuse catholique. Cependant ne perdons pas de vue que l'Eglise selon Dieu renvoie à l'ensemble des Chrétiens (pas à une religion précise).<br /> <br /> Pour me résumer, je proposerais que nous suivions ce conseil de l'Apôtre Paul à Timothée, celui de ne pas s'épuiser dans des ébats stériles qui nous éloignent de ce qui compte vraiment: Comment être de bons Chrétiens selon le coeur de Dieu.<br /> <br /> Merci et glorieuse éternité en Christ
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K
Les mutilations qui sont faites aux enfants au nom des croyances barbares de leurs parents devraient être puni par de la prison ferme.<br /> Il est inadmissible que les ligues de protections de l'enfance soit muettes à ce sujet Il semble certain avec les outils de recherche de notre époque, que le fait de circonciser un enfant n'est pas anodin au niveau psychologique de l'enfant. Au niveau physique, la douleur est tellement atroce pour un bébé ou un enfant en bas âge que je n'ose même pas (plus) y penser tellement c'est horrible.<br /> La trahison que subit l'enfant qui es livré à ses bourreaux par sa mère le prédisposera à avoir diverses relations pathologiques avec les femmes, mysogines bien souvent, haineuses parfois.<br /> http://www.regardconscient.net/archi04/0405circoncision.html
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B
La circoncision dans la religion musulmane est une obligation religieuse et non pas une simple tradition.
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N
Je viens de découvrir ce triste fait... que les cathos de France n'ont plus de cette fête... cela diminue la "judéité" de Jésus... et coupe un lien d'avec les juifs...
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F
Je découvre votre article "concis" sur la circoncision, si je peux me permettre !<br /> <br /> Merci a vous
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P
Une petite intrusion sur votre blog pour un petit témoignage : âgé de 40 ans, j'ai été victime d'une circoncision pour un soi disant phimosis, enfant,. Toute ma vie en a été gâchée : traumatisme psychologique, haine et guerre contre mon père qui m'avait emmené au chirurgien, problèmes sexuels et notamment perte de l'érection. La circoncision est une ablation chirurgicale qui retire l'équivalent de 40 cm2 de muqueuse très riche en terminaisons nerveuses et qui ont un rôle certain dans le déroulement de l'acte sexuel entre un homme et une femme, notamment dans le coït. Cette ablation est une mutilation de même nature que l'excision, même si elle n'en est pas de même ampleur. Entre autre conséquence pour moi : fut une attirance homosexuelle. Je vous prie d'agréer le plus profond mépris que j'éprouve pour ceux, celles, et pour les courants d'idées ou de religions, qui continuent d'imposer cette mutilation à leurs enfants en dehors de toute raison médicale d'urgence. La mutilation produit des souffrance psychologiques, des névroses, et in fine de la violence. Notamment lorsque elle est pratiquée sous forme de rituel "traditionnels" particulièrement humiliant et effrayant pour les jeunes garçons musulmans (une des causes de la violence plus tard...?). Je remercie Saint Paul (qui était lui même un grand névrosé certainement de sa propre circoncision), d'avoir contribué au fondement chrétien du remplacement de ce rituel barbare et archaïque, par la circoncision "du coeur" et par l'intronisation du baptême.
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V
Opéré enfant d’un paraphimosis, je me souviens des hurlements que je poussais lorsqu’on m’a enlevé les pansements. Cette opération n’a pas provoqué chez moi des problèmes aussi graves que chez vous, mais j’en ai gardé toute ma vie un inconvénient, disons, qu’une blague juive expliquera. «Un homme entre dans les toilettes publiques de Grand Central Station à New York et se met à uriner. À côté de lui, un autre homme engage la conversation: “Vous êtes de Williamsburg à Brooklyn?” Le premier, étonné: “Oui, mais pourquoi vous me demandez ça? Comment vous le savez?” Le second poursuit: “Et vous êtes dans la communauté Satmar, pas vrai?” “Oui, oui, mais comment vous faites?” “Je vais vous dire, votre MOHEL [circonciseur] c’était le rabbin Mandelberg, n’est-ce pas?” “Incroyable, dites-moi comment vous avez deviné!” Et le second de répondre: “C’est pas dur, il coupe toujours en biais et depuis deux minutes vous pissez sur ma chaussure!”»[1]<br /> <br /> Le chapitre du livre d’où je tire cette blague est consacré aux Juifs qui s’opposent à la circoncision. Un de ces Juifs cite un extrait d’une déclaration de la National Organization of Circumcision Information Resource Centers (NOCIRC): «Nous reconnaissons que le prépuce, le clitoris et les lèvres vaginales sont des parties fonctionnelles normales du corps humain. Les parents ou tuteurs n’ont pas le droit de donner leur consentement à l’ablation chirurgicale ou à la modification des parties génitales normales de l’enfant. Les médecins et autres personnels de santé ont la responsabilité de refuser d’enlever ou mutiler des parties saines du corps.»[2] Le numéro de septembre 2012 de la revue juive berlinoise Golem, qui se définit comme un «magazine européen et juif», s’ouvre ainsi: «Qu’est-ce qui a motivé la première femme qui a circoncis son propre fils? Un enfant doit-il vraiment porter un signe physique rattaché à son origine? Comment une femme peut en venir à devenir MOHELET [«circonciseuse»]? Qu’est-ce que ça signifie de faire circoncire ses petits-fils après la Shoah, sachant qu’à l’époque nazie c’était un stigmate dont la découverte signifiait la mort? Pourquoi la tradition chrétienne a-t-elle ôté la circoncision de Jésus du calendrier liturgique? Qu’est-ce qui amène un père juif, marié à une femme non juive, à vouloir faire circoncire son fils?»[3]<br /> <br /> Vous invoquez à juste titre comme raison de votre dégoût de la circonsision cet argument: «La circoncision est une ablation chirurgicale qui retire l'équivalent de 40cm2 de muqueuse très riche en terminaisons nerveuses et qui ont un rôle certain dans le déroulement de l'acte sexuel entre un homme et une femme, notamment dans le coït. Cette ablation est une mutilation de même nature que l'excision, même si elle n'en est pas de même ampleur.» Mais savez-vous que cet argument, dans la pensée juive, précisément JUSTIFIAIT la circoncision? «Philon d’Alexandrie […] entendait avec la circoncision réduire “le désir superflu et excessif” […] Moïse Maïmonide […] mérite d’être cité: “Je crois […] que l’un des motifs de la circoncision, c’est de diminuer la cohabitation et d’affaiblir l’organe sexuel, afin d’en restreindre l’action et de le laisser en repos le plus possible […] Le véritable but, c’est la douleur à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires pour la conservation de l’individu, ni ne détruit la procréation, mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence. Que la circoncision affaiblisse la concupiscence et diminue quelquefois la volupté, c’est une chose dont on ne peut douter; car, si dès la naissance on fait saigner ce membre en lui ôtant sa couverture, il sera indubitablement affaibli.”»[4]<br /> <br /> Je ne me lasserai pas de seriner qu’aucun adulte (et encore moins une communauté) n’a le droit d’imposer à un enfant une croyance et, bien sûr, quelque atteinte physique que ce soit. Je considère comme le scandale absolu, avec Edmond Kaiser en son temps, les souffrances infligées à ce qu’il appelait ses «vulnérables».[5] Je viens de lire dans le dernier Télérama (n°3622, p.16): «Ablation partielle ou totale du clitoris, des petites et des grandes lèvres, voilà la barbarie que subissent chaque minute six fillettes dans le monde. En France, on estime à soixante mille le nombre de femmes qui vivent avec une excision. On ne se remet pas d’un tel traumatisme. Ni psychologiquement ni physiquement.»<br /> <br /> Armand Vulliet<br /> <br /> P.-S. Je sais bien que le propos de René Guyon est de souligner la judaïté de Jésus et l’évacuation, qui l’indigne, qu’en fait l’Église, mais le mérite du commentaire de Paul est de rappeler que le monde juif n’est peut-être pas le meilleur des mondes possibles. Et que le christianisme N’EST PAS le judaïsme.<br /> <br /> [1] Jérôme Segal, Athée & Juif. Fécondité d’un paradoxe apparent, 2016, p.65-66.<br /> [2] David Gollaher, Circumcision: A History Of The World’s Most Controversial Surgery, 2001, p.161.<br /> [3] Jérôme Segal, op.cit., p.87.<br /> [4] [Jérôme Segal, op.cit., p.70, 71.<br /> [5] Dans son livre atroce sur l’excision et l’infibulation, Le Viol des viols (1980), Pierre Leulliette rapporte : «[…]en juillet 1977 le Saint-Siège lui-même fait répondre par téléphone […] à Terre des Hommes qui lui demande […] ce qu’il compte faire désormais auprès de l’ONU [à propos de l’excision]:/“Officiellement, le Saint-Siège n’a pas le droit de présenter des requêtes. Il n’est qu’observateur, non vraiment accepté. Toléré. Est considéré un peu plus en tant qu’organisme gouvernemental, mais pas beaucoup plus. N’est pas membre de l’OMS. Pour être concerté, la majorité de tous les pays membres doivent voter pour donner leur accord concernant le Saint-Siège./“Les requêtes se font seulement dans les conversations privées. Le Saint-Siège doit être prudent./“D’autre part, les États membres ne tiennent pas à l’interroger sur les questions délicates./“Le Saint-Siège a parlé des mutilations sexuelles féminines à certaines personnalités de l’OMS, mais ce n’a été que des conversations de couloir./“Le Saint-Siège a déjà engagé une bataille sur l’avortement. Il lui est difficile d’en lancer une autre…”» (P.247.) Réponse de Kaiser: «“Excellence,/“De nos correspondants de rang, vous êtes le seul, Excellence, à répondre par secrétaire et par téléphone.” […] “Nous avons beaucoup admiré: ʻLes requêtes se font seulement dans les conversations privées. Le Saint-Siège doit être prudent.ʼ En effet, prudent depuis des siècles. Nous espérions pourtant que la souffrance infinie de ces millions d’enfants violées du pire des viols déplacerait un instant, et pour l’action, au lieu de la prudence, le Siège de Saint-Pierre./“En présentant nos vœux à Sa Sainteté pour l’heureuse issue de ʻla bataille engagée sur l’avortementʼ, je vous prie d’agréer, Excellence, l’assurance de mes sentiments respectueusement cordiaux.”» (P.247, 248.)
L
Oui, un commentaire très brutalement dérangeant - c'est le moins qu'on puisse en dire - qui conduit à partager pleinement le jugement qui le conclut : "Je remercie Saint Paul (qui était lui même un grand névrosé certainement de sa propre circoncision), d'avoir contribué au fondement chrétien du remplacement de ce rituel barbare et archaïque, par la circoncision "du coeur".
D
Je fais partie de ces croyants "un peu âgés" comme l'écrit René Guyon, qui sont bien convaincus de la judéité de Jésus, comme de sa mère et de toute sa famille. Autour de moi d'ailleurs personne n'en doute ! C'est pourquoi nous considérons les Juifs comme nos frères aînés dans la foi. Mais j'aurais une remarque à faire à propos de la circoncision comme signe de l'alliance, car cette pratique, instaurée par Abraham d'après l'Ecriture, ne concerne que les hommes et me semble le reflet de la civilisation patriarcale de l'époque (comme d'ailleurs le fait de mettre la transgression de l'interdit sur le dos d'Eve). Où nous, les femmes, sommes-nous dans cette affaire ? On pourrait dire aussi que cette pratique, peut-être à l'origine ayant eu un but de prophylaxie, a été ensuite ritualisée à l'époque (mais est-elle datée ?) d'Abraham (l'interdiction de manger de la viande de porc aurait aussi des raisons d'ordre sanitaire). Bref, il y aurait à discuter à ce propos !
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A
Bonjour,<br /> Vous écrivez "Inadmissible pour la plupart des chrétiens protestants ce concept [Marie mède de Dieu] l’est aussi pour un certain nombre de catholiques inquiets de l’interminable enflure des qualificatifs mariaux depuis des siècles". Je crains que vous ne fassiez une étrange confusion.La définition conciliaire d'Ephèse, affirmant que Marie est "Théotokos" ("celle qui a enfanté Dieu", et par extension "mère de Dieu") est une définition christologique, et non (malgré les apparences) mariale. Il s'agissait de savoir si "celui" qui est né de Marie est "un simple humain que la divinité est venue investir par la suite" ou "Celui qui est Dieu par lui-même, seconde personne de la Trinité, est qui s'est fait chair". Le débat et l'enjeu était de taille, et a finalement abouti à la définition de Chalcédoine "le Christ qui est véritablement Dieu ET véritablement homme". Or, la majorité des protestants confessent précisément cette foi. Ce qu'ils rejettent, c'est bien sûr une interprétation (totalement étrangère à l'esprit du concile d'Ephèse) qui voit en Marie non pas la "Mère de Celui qui est Dieu par lui-même", mais une sorte de "déesse-mère"... ce que rejettent aussi les orthodoxes, et aussi (enfin, je crois) les catholiques...
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V
jésus s'il y en eut un, était contre la circoncision, relis les évangiles, la circoncision est une mutilation, créant des pathologies
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T
UN TRES BEAU TEXTE BIEN REFERENCIE.<br /> TRES BONNE ANALYSE!
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M
<br /> Merci pour cet éclairage....je ne suis pas aussi formée liturgiquement que vous.....je vais transmettre cette information à tous ceux qui sont sensibles à nos racines juives<br />
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P
<br /> Bonjour.<br /> <br /> <br /> AU merci que ce rappel de la circoncision de Jésus (et donc de la judéité de Jésus) suscite, j'ajouterai ceci: <br /> <br /> <br /> plus j'avance dans l'étude des textes et l'observation des faits religieux ET plus j'en viens à questionner cette "religion" qui ne cesse de transformer (et parfois de gommer) des<br /> faits à ce point essentiels pour la compréhension même du christianisme... Un questionnement qui ne remet pas en cause l'être ou le message initial de Jésus, mais plutôt ce qu'on semble en<br /> faire, dans l'église dite 'catholique" entre autre chose.<br /> <br /> <br /> EXEMPLE: quand nous a-t-on dit que l'enseignement de Jésus s'inscrivait en continuité du message de HILLEL? ... Le message de Jésus n'est-il pas présenté comme issu d'une sorte de<br /> "génération spontanée de la pensée", comme s'il fallait faire oublier que Jésus était juif et que ses positions se sont inscrites DANS des controverses d'écoles semblables à celles qui<br /> agitent, aujourd'hui encore,  différentes écoles de pensée  le monde catholique n'a-t-il pas en son sein ses propres controverses opposant doifférents "courants de pensée"<br /> (concilaires, traditionnels, etc.): de même le monde juif avec les courants traditionnels, libéral, massorti, etc.; même chose dans le monde scientifique, et dans tous les mondes<br /> où se développent une pensée.<br /> <br /> <br /> DEMAIn, ils nous diront (comme cette conférencière "accréditée" par ses diplômes), que "Jésus n'était pas juif mais palestinien, et donc arabe" (pourquoi pas musulman, pendant qu'on y<br /> est?)...  Ben oui! Suffisait d'y penser : suffisait d'oublier de rappeler des versets comme ceux-ci, pourtant lus au cours de la liturgie du Noel chrétien : "et toi, Bethléem, terre de<br /> Juda,  ... de toi sortira un chef..."; ou encore: "au 6e mois, l'ange Gabriel fut envoyé ... dans une ville de Galilée, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David" (Luc<br /> 1,20)... alors DEMAIN, ils diront que la maison de DAVID descend de qui?<br />
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L
Juste magnifique ! Magnifique à la mesure de ce que rappel est juste - et salutaire : "Le message de Jésus n'est-il pas présenté comme issu d'une sorte de<br /> "génération spontanée de la pensée", comme s'il fallait faire oublier que Jésus était juif et que ses positions se sont inscrites DANS des controverses d'écoles semblables à celles qui (nous) agitent, aujourd'hui". Peut-on comprendre quoique ce soit - ne parlons même pas de l'enseignement, mais seulement du contexte par rapport auquel et au sein duquel la Parole s'exprime - à l'histoire du Messie en méconnaissant cette évidence aveuglante (dans les deux sens du qualificatif ...) : oui, le rabbi Jesus était juif (stupéfiant qu'il faille y revenir !), et il parlait aux Juifs de son temps, il polémiquait avec les courants de pensée du judaïsme de ce temps en s'inscrivant comme eux dans conceptualisation du monothéisme juif mis en contact avec le monde hellénisé. Celle configurée initialement par le contact des élites juives de Babylone avec le dualisme perse, puis nourrie des échanges intellectuels entre les deux pôles de la pensée juive, Babylone et Jérusalem. Un Rabbi Jésus que son positionnement place le plus vraisemblablement à la fois en opposition frontale aux Scribes et du côté du casuisme pharisien - vis à vis duquel il va se positionner en "dissident du parti". Autant d'hypothèses qui certes se contestent, qui font débat, mais un débat qui est le seul à faire sens en ce qu'il se fonde sur la judéité du Fils de l'homme.C'est bien une très grande gratitude qu'on doit à ce commentaire !
P
<br />  <br /> <br /> <br /> Pour en revenir au deuxième volet (très peu commenté) du sujet abordé par René GUYON, à savoir le remplacement de la fête<br /> de la Circoncision par une fête de « Marie Mère de Dieu », on ne peut que recommander la lecture d'une théologienne lyonnaise Michèle MARTIN-GRUNENWALD qui a consacré un<br /> article à l'évolution de la théologie mariale. On peut y lire ceci :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Au moment où le Concile d’Ephèseen 431, choisit le terme de mère de<br /> Dieu (Theotokos)pour désigner Marie, on perçoit un certain déplacement imaginaire dans la piété des croyants.<br /> Dans ce nouveau champ d’images, le lien significatif existant entre Marie et son fils s’estompe au profit du rapport que celle-ci entretient avec Dieu : on voit alors Marie, épouse de Dieu<br /> le Père, haussée à une sorte de parité avec Dieu. »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le malaise est bien mis en évidence dans la dernière expression : Marie l'égale de<br /> Dieu. L’auteure suggère de façon assez claire que les Pères d’Éphèse sont allés trop loin, même s'ils ont voulu souligner la divinité du Fils, comme l'indique<br /> massaliotés.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, elle fait référence aux travaux du groupe des Dombes (groupe interconfessionnel), qui ont repris le Credo en y situant Marie par rapport à la révélation<br /> chrétienne :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> - Le 1er article confesse Dieu, le Père tout-puissant et Créateur de toutes choses ; Marie est l’une de ses créatures.<br /> <br /> <br /> - Le 2e article est consacré à l’itinéraire humain de Jésus Christ, le Fils de Dieu, venu<br /> « pour nous les hommes et pour notre salut ». Cet article mentionne Marie comme sa mère.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> - Le 3e article traite du Saint-Esprit et de l’Église qu’il sanctifie. Marie est un membre de cette Église et elle appartient à la communion des saints.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il me semble que ces extraits constituent une approche raisonnable du sujet susceptible de limiter les excès que dénonce à<br /> juste titre René GUYON : le concept de Marie mère de Dieu n'est plus à retenir.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pierre Locher<br />
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R
<br /> J'avais dit que je ne reviendrai pas sur le fond de la question; mais j'ai envie, malgré tout, de remercier Hélène de s'y intéresser et la féliciter d'appartenir à un diocèse dans lequel on<br /> enseigne aux enfants l'héritage du Judaïsme.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de Marseille (où 10 % de la population est de culture juive) il n'en est pas de même; car, lors d'une réunion avec le délégué diocésain aux Relations avec le Judaïsme qui avait<br /> invité la responsable diocésaine de la Catéchèse, celle-ci avait admis qu'il est bien difficile d'enseigner des rudiments de Judaïsme dans la mesure où les catéchistes elles-mêmes ne savent<br /> pratiquement rien sur le sujet.                                              <br />                        Ceci nous a conduit à constituer, en accord avec le Délégué, des "commandos" judéo-chrétiens capables<br /> d'intervenir dans telle paroisse ou telle école qui en ferait la demande, pour proposer des rudiments de Judaïsme.  René Guyon les connait bien.  Les réunions avec les adultes ont été<br /> très positives et riches en questions. Pour les écoles, par contre, ce fut souvent décevant. A l'école de Provence par exemple ( sous tutelle jésuite), d'où sortent tant d'élites (dont le<br /> président de la région PACA), aux questionx posées par l'enseignant, seuls les enfants juifs étaient en situation de répondre...au-delà, c'était le grand silence.<br /> <br /> <br /> Vous avez dû rencontrer, chère Hélène, comme nous, (aussi stupéfiant que ce soit) des catholiques pratiquants surpris de s'entendre rappeler que Jésus était Juif et bien plus encore de découvrir<br /> que Marie,"mère de Dieu",était juive également ! L'expérience que vous avez vécue dimanche doit vous rappeler que l'Eglise n'est pas Une. Et si vous aviez été à N.D.de Paris il y a 3 ans vous<br /> auriez entendu le chahut d'une minorité durant 1/2 heure, empêchant le Rabbin Rivon Krygier de prendre la parole à la demande de l'Archevêque de Paris.<br /> <br /> <br /> Dans mes rencontres passées avec l'Archevêque de Marseille, lorsque je me permettais de lui rappeler que le Conseil des Evêques de France demande depuis des décennies aux paroisses au moins un<br /> dimanche de sensibilisation au Judaïsme dans l'année, je m'entendais répondre :  On ne peut mieux dire que certains membres de la hièrarchie ne semblent pas attacher davantage d'importance à l'héritage de nos "frères ainés dans la foi",<br /> comme disait Jean Paul II, qu'aux Conférences St Vincent par exemple.         Ajoutons à cela que dans une autre grande ville du Sud Est, l'Archevêque se refuse obstinément à<br /> nommer un Délégué aux relations avec le Judaïsme, malgré des démarches répétées.<br /> <br /> <br /> Pour ceux qui semblent douter du neo anti-sémitisme montant, il suffit de prendre attention aux interventions des plus hauts responsables de l'Etat français au cours des dernières heures, qu'on<br /> ne peut pourtant soupçonner de cléricalisme.   On peut songer aussi à l'intervention récente de Mme Joissains, maire d'Aix en Provence, devant les enfants des écoles, au Camp des Milles :<br /> < ...soyons vigilants la barbarie est toujours à notre porte.....><br /> <br /> <br /> Tout cela nous éloigne un peu de la liturgie de la Circoncision de Jésus qui était fêtée depuis le 4ème siècle, plaçant aujourd'hui Marie," Mère de Dieu ", pour ouvrir l'année.   Ni le Pape,<br /> ni l'Archevêque, ni Jean Guyon, ni moi ne sommes l'Eglise. Ou plutôt, nous sommes tous l'Eglise, dans sa diversité, comme Dieu l'a voulu.  Et il n'est besoin d'être paranoïaque ou de faire<br /> preuve de beaucoup d'imagination pour établir un certain nombre de liens historiques entre tous ces événements et penser aussi que Nostra Aetate n'aie fait le bonheur de l'ensemble des cardinaux<br /> de la Curie romaine. Et de là à se poser la question= falait-il donner satisfaction à certains pour calmer la grogne?....=<br /> <br /> <br /> Robert Kaufmann<br />
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H
<br />  Merci de ce billet que j'ai lu avec plaisir et bonheur, au point de l'avoir tranféré à certains amis, accompagné de petits commentaires perso, parce que tout de même votre (sainte?) colère<br /> me semble un peu exagérée.<br /> <br /> <br /> oui, c 'est regrettable que la fête de la circoncision ait été retirée du calendrier; et oui aussi il y a surabondance de fêtes mariales et trop c'est trop .Dire que la 1ère , supprimée, est une<br /> alliance que l'Eglise nous cache supposerait une volonté délibérée de l'Eglise d'effacer la judéité du Christ et le dessein  express de faire une croix (sic) sur nos origines. Est -il<br /> raisonnable de faire ce procès aujourd'hui à notre Eglise?<br /> <br /> <br /> pour avoir capitalisé un certain nombre d'année de service au KT et en aumônerie, je connais  bien le contenu des "enseignements" où il est fait large part au juif Jésus, au Jésus juif, à<br /> tout ce que nous avons reçu en héritage qui est finalement comme la dote de l'Eglise, le trésor auquel  elle continue de puiser, quotidiennement  . Et puis, parceque mon propos n'est<br /> pas d'argumenter, mais de montrer au regard simplement:il se trouve que j'ai eu à vivre ce dimanche   une eucharistie selon le rite extraordinaire, donc d'avant VaticanII. Et<br /> qu'entendis-je? une épitre de Paul + un évangile. pas de Psaume ni de lecture du corpus AT, rien qui rappelle l'alliance et rien non plus dans la liturgie qui puisse la suggérer, tout tombant de<br /> haut sur des fidèles  transportés par le sacré . Quand même, il suffit d'aller aujourd'hui à la messe dans le rite communément et heureusement déployé pour baigner tout entier dans<br /> l'alliance, dans le dévoilement de Dieu au fil des alliances successives qui jalonnent notre histoire. Alors, dire que l'on cache celle-ci au bon peuple de Dieu sous prétexte que la circoncision<br /> n'est plus la fête qu'elle a été , je trouve que c'est beaucoup. Et quand je lis  certains  contenus des commentaires, j'ai un peu de mal ; merci le Voyageur de pointer les sentiers de<br /> nos guarrigues. Pour moi: ne devons -nous pas tacher d'éviter de  nous égarer dans les broussailles de nos colères pour regarder avec bienveillance quand même l'Eglise dont nous sommes.Cette<br /> bienveillance ne  pourrait-elle faire que nos colère deviennent... saintes? :)<br /> <br /> <br /> hélène m<br />
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M
<br /> « Il semble que tout ait été dit », écrit Rober Kaufmann… mais c’est pour ajouter dix lignes dont je ne comprends guère la finalité.<br /> <br /> <br /> <br /> Car s’il juge que le texte de J.-M. Aveline est un exemple de la « résurgence endémique au sein de l’Église de l’anti judaïsme », l’extrait cité me paraît au contraire faire preuve<br /> d’une justesse dans l’analyse historique et d’un salutaire sentiment de « repentance » auxquels on ne peut qu’adhérer. Et si ce sont les faits rapportés par l’auteur qu’il vise, les<br /> plus récents datent de près de soixante-quinze ans, ce qui n’est pas rien : l’espace de trois générations…<br /> <br /> <br /> Or, avec des hauts et des bas certes – songer à la malheureuse « affaire » du carmel d’Auschwitz ou aux divers « pas de clerc » de Benoît XVI dans ses infructueuses tentatives<br /> de réconciliation des Lefebvristes – le regard que les catholiques portent sur les Juifs en qui ils reconnaissent des « Pères dans la Foi » (comme l’a dit Benoît XVI, sur ce point<br /> mieux inspiré) et l’attention qu’ils portent aux racines juives de leur foi n’ont cessé depuis de gagner en profondeur et en sympathie, grâce notamment aux Amitiés judéo-chrétiennes – notamment<br /> mais non exclusivement : songer, pour ne citer que cet exemple, à la rubrique « D’une Alliance à l’autre » de ce blog.<br /> <br /> <br /> C’est cela surtout qu’il aurait fallu mettre en évidence et c’est à quoi visaient mes interventions dans ce débat, dont je ne comprends toujours pas… qu’elles aient été aussi mal comprises !<br /> <br /> <br />  Massialotès<br /> <br />
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R
<br /> Et bien, il semble que tout aie été dit. Il revient maintenant à chacun de tirer ses propres conclusions. Il est un point sur lequel l'accord peut se faire facilement, c'est qu'il est aujourd'hui<br /> d'autres urgences que ces querelles de mots. Il est vrai aussi qu'il revient à chacun d'assumer ses responsabilités à la place où il se trouve.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne la "résurgence endémique au sein de l'Eglise de l'anti-Judaïsme", les très multiples écrits de théologiens chrétiens ne manquent pas. N'en citons qu'un exemple, celui du Père<br /> Jean Marc Aveline, directeur de l'Institut Catholique de la Méditerranée, qui vient d'être nommé Evêque auxiliaire de Marseille; bref extrait des 18 pages consacrées à la question dans<br /> n°37 (2011) =<br /> <br /> <br /> "A l'égard du Judaïsme, l'Eglise semble avoir été habitée par deux sentiments contradictoires : le TRIOMPHALISME d'une part, au sens où l'abaissement, la servitude et l'humiliation du peuple juif<br /> étaient considérés comme une preuve de sa victoire; l'INQUIETUDE d'autre part vis à vis d'une différence perçue comme tenace, irréductible et potentiellement dangereuse. Bien des écrits des Pères<br /> de l'Eglise trahissent cette ambivalence. Il n'est pas étonnant que le crypto-marcionisme, avec son refus de l'Ancien Testament, son rejet du Dieu des Juifs et son soucis d'épurer la loi<br /> chrétienne de toutes les provenant du Judaïsme ait rongé de l'intérieur et pour longtemps la relation judéo-chrétienne. Le regain d'intérêt pour Marcion soulevé par les<br /> travaux d'Adolf von Harnack à l'aube du XXe siècle en Allemagne fut l'un des signes avant-coureurs de ce qui devait bientôt se déployer sous la forme du dont<br /> Emmanuel HIrsch et Ludwig Müller furent les principaux artisans.........................                       Très vite des voix<br /> s'élevèrent au sein du Protestantisme en Allemagne pour dénoncer cette nouvelle dérive et organiser une résistance spirituelle, théologique et<br /> politique...............................................................................  En France, c'est le relatif mais pesant silence de la hiérarchie catholique, surtout après la<br /> promulgation en Octobre 1940 des par le gouvernement de Vichy................................"<br /> <br /> <br /> Robert Kaufmann<br />
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F
<br /> A (M)massialotès,<br /> <br /> <br /> "Le loup et l'agneau"fable de Jean de La Fontaine ou "le petit chaperon rouge"<br /> <br /> <br /> conte version  Charles Perrault, contemporain du premier cité...?<br /> <br /> <br /> Ceci écrit sans vouloir d'aucune sorte chercher querelle à qui que ce soit(sens<br /> <br /> <br /> médiéval du terme) et en précisant aussi  que côté de se pencher "activement"<br /> <br /> <br /> sur celles et ceux qui crèvent dans la rue , je réponds présente.<br /> <br /> <br /> fanfan<br />
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M
<br /> Le Voyageur a raison de nous interpeller en nous rappelant qu’il est d’autres urgences que nos querelles (au sens médiéval du terme) qui peuvent paraître bien « byzantines » (au sens<br /> moderne du terme cette fois).<br /> <br /> <br /> Mais puisque Robert Kaufmann me lance, et en capitales qui plus est, cette interpellation : « Mais qu’est-ce qui vous gêne tant que Jésus soit né, ait vécu et soit mort en<br /> Juif ? », je me bornerai à lui demander : « Où a t-il lu cela sous ma plume ? »<br /> <br /> <br /> Juger, comme je l’ai fait, que la substitution de la solennité de « Marie, mère de Dieu » à celle la Circoncision est un « pas de clerc », avoir loué la « sainte<br /> colère » que René Guyon a éprouvée à cause de cela sont autant d’éléments qui montrent que je ratifie mot pour mot la proposition que « Jésus est né, a vécu et est mort en Juif. »<br /> Supposer et, pis encore, écrire le contraire est au mieux – pesons les termes – un procès d’intention.<br /> <br /> <br /> Comme est un procès intention – et sur ce point je persiste et signe – le fait d’écrire que la suppression de la solennité de la Circoncision relève d’une quelconque « résurgence<br /> endémique au sein de l’Église de l’anti-judaïsme », qui serait due selon Robert Kaufmann, non à Paul VI (dont acte sur ce point : pour faire bref,  j’avais procédé à un<br /> raccourci !) mais au « bouillon de culture de la Curie romaine qui a su longtemps exercer ses pressions sur les souverains pontifes. » Pour ma part, je verrais plutôt dans ce<br /> « pas de clerc » une preuve de l’inculture scripturaire qui a longtemps été (et reste sans doute encore pour partie le lot) non des seuls fidèles, mais aussi de clercs au sein de<br /> l’Église romaine.<br /> <br /> <br /> <br /> Que les Amitiés Judéo-chrétiennes se montrent vigilantes devant tout regain possible de l’anti-judaïsme dans l’Église romaine, on ne peut que s’en féliciter et les en féliciter. Mais de grâce,<br /> qu’elles usent d’autres méthodes, car descendre ainsi dans la chaîne des responsabilités fait irrésistiblement penser au « Loup et l’Agneau » de la Fontaine : « Si ce n’est<br /> toi, c’est donc ton frère – Je n’en ai point – C’est donc quelqu’un des tiens ! » Sans compter, pour citer cette fois Ésope, qu’ « À trop crier au loup… »<br /> <br /> <br />  Massialotès<br /> <br />
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F
<br /> Bonjour Robert,<br /> <br /> <br /> Pour répondre à votre interrogation de fin, je vous copie/colle:<br /> <br /> <br /> ": MAIS QU'EST-CE QUI VOUS GÊNE TANT QUE JÉSUS SOIT NÉ, AIT VÉCU ET SOIT<br /> <br /> <br /> MORT EN JUIF ??"<br /> <br /> <br /> Peut-être certain-e-s auraient préféré que Jésus meure dans un four crématoire<br /> <br /> <br /> plutôt que sur une croix, pour assumer complètement sa judéité!!!!Enfin ce que<br /> <br /> <br /> j'en dis n'est pas parole d'Evangile....Mais je suis révoltée et écoeurée par cet<br /> <br /> <br /> antisémitismequi ressurgit sans cesse, comme l'Hydride de Lerne, et qui voudrait<br /> <br /> <br /> aller jusqu'à dénier l'appartenance de Jésus au peuple juif!...quelle honte!!!<br /> <br /> <br /> fanfan<br />
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R
<br /> Mon interlocuteur me fait douter de ma plume et m'oblige à revenir sur mon texte dans lequel je n'ai à aucun moment cité Paul VI.                  <br />                                                    Pour le reste<br /> et l'attitude de l'Eglise envers les Juifs durant 16 siècles, l'Histoire est là pour en témoigner et, s'il en était autrement, pourquoi Benoît XVI lui même aurait-il éprouvé le besoin d'affirmer<br /> avec force, après ses prédécesseurs du XXe siècle, dans son ouvrage "Jésus de Nazaret"    Les nombreux Chrétiens qui fréquentent les rencontres de l'AJC ne s'y trompent pas.  <br /> <br /> <br />   Quant au mouvement AJCFrance que je représente localement, je n'ai aucun état d'âme  car ses statuts précisent
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L
<br /> Pendant que certains se tirlipotent avec des concepts aussi étranges (Avant Dieu il y a sa mère qui lui préexiste.... ) qu'incompréhensibles (la mutilation d'enfants pour une croyance)  et<br /> s'entremèlent les  pinceaux dans des querelles de boutiquiers du Vatican...<br /> <br /> <br /> d'autres, les pauvres, crèvent dans les rues....<br /> <br /> <br /> Jésus !<br /> <br /> <br /> au secours ! <br />
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M
<br /> Que répondre à Robert Kaufmann sinon que, dans son commentaire, il a bien écrit et signé en sa qualité de président de l'Amitié Judéo-chrétienne de Marseille – ce qui est une façon d'engager<br /> l'ensemble de cette association – que le "pas de clerc" par lequel Paul VI a placé sous l'invocation de "Marie, mère de Dieu" les célébrations liturgiques du 1er janvier de l'Église romaine (tout<br /> en maintenant cependant les lectures de la messe qui ont trait à la Circoncision) constitue "une résurgence endémique au sein de l'Église du sentiment anti-judaïque" ? <br /> <br /> <br /> Comme certains voient partout un "complot judéo-maçonnique", d'autres, de peur de ne pas être à temps, sont prompts à déceler partout à contre-temps de l'"anti-judaïsme"; ainsi va notre<br /> époque... <br /> <br /> <br /> Massaliotès<br />
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R
<br /> Je me réjouis de l'importante suite de commentaires que l'article a suscitée.‹ Ce qui démontre que le sujet n'est pas anodin.<br /> <br /> <br /> Je ne résiste pas à l'envie de répondre à celui de massialottès, dans lequel je salue les rappels historiques. Néanmoins : il ne m'avait pas échappé que Paul VI a signé la déclaration Nostra<br /> Aetate, même si l'essentiel du travail a été mené par le cardinal allemand Bea. Il ne m'est jamais venu à l'esprit de soupçonner le Pape d'anti-Judaïsme. Mais il n'incarne pas à lui seul<br /> l'Eglise. Et nous savons tous que l'anti-Judaïsme, pour ne pas dire plus, a si longtemps imprégné l'église catholique et provoqué tant de seïsmes, que l'on en ressent encore aujourd'hui les<br /> répliques; et pas seulement dans le petit peuple mais aussi dans la hiérarchie, et à plus forte raison dans le bouillon de culture de la curie romaine, qui a su longtemps exercer ses pressions<br /> sur les souverains pontifes.<br /> <br /> <br /> Robert Kaufmann<br />
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R
<br /> Merci René pour cette mise au point !<br /> <br /> <br /> Je ne commente pas le nombre de fêtes de Marie, je savais qu'il y en avait beaucoup mais là je suis impressionnée par le nombre !<br /> <br /> <br /> Michel Remaud dit la même chose, cf http://www.ajcf.fr/spip.php?article1154 ainsi que des profs à la Grégorienne http://www.ajcf.fr/spip.php?article1863 ! Tu es donc en bonne compagnie mais tu touches un autre public et c'est bien de le marteler : je<br /> renverrai à ton texte !<br />
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P
<br />  <br /> <br /> <br /> Question toute simple : comment passe-t-on (Cyrille d'Alexandrie) de :<br /> <br /> <br /> elle a engendré le Verbe de Dieu fait chair  <br /> <br /> <br />   à  Marie Mère de Dieu ?<br /> <br /> <br /> Saint-Jean n'a pas écrit : elle a engendré Dieu...Est-ce que le Verbe de Dieu fait chair est<br /> synonyme de Dieu ? Cyrille d’Alexandrie était un grand polémiste (peut-être aussi un peu manipulateur quand il décrétait l'ouverture d'un concile décidé par l'empereur, avant que<br /> tous les évêques convoqués aient eu le temps d'arriver ...) , mais il avait des raccourcis un peu...rapides ! Ses pairs ne l'ont d'ailleurs pas suivi sur ses 12 demandes d'anathèmes<br /> …<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il faut dire aussi pour compléter, que les pères conciliaires « aimaient » se disputer non pas sur des virgules,<br /> mais parfois sur une seule lettre donnant aux mots des significations différentes. A Nicée en 325, on s'est battu entre partisans de homeousios (semblable) et homoousios<br /> (consubstantiel) et à Éphèse entre partisans de Theotokos (Mère de Dieu) et Theodokos (celle qui a reçu Dieu). Dire que l'Esprit-saint a tranché à chacun des conciles serait lui<br /> attribuer des compétences grammaticales qu'Il n'avait peut-être pas envie d'avoir... <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quand le dogme catholique dépend d'une lettre en plus ou en moins, je relativise ...non pas la révélation chrétienne, mais<br /> son expression dans une culture et à une époque qui n'est pas la notre. Pour répondre à Fanfan, c'est ce que j'en retiens.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pierre Locher<br />
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F
<br /> A lire les différents commentaires actuels  se rapportant au sujet présenté par<br /> <br /> <br /> RenéGuyon:<br /> <br /> <br /> "La Circoncisionde Jésus: une alliance cachée par l'Eglise!", je me dis qu'il y a des<br /> <br /> <br /> "savant-e-s"  avec les pieds sur terre et des "funambules" avec la tête dans les<br /> <br /> <br /> étoiles qui se penchent sur le berceau du Fils de Dieu et les langes de cet enfant<br /> <br /> <br /> circoncis...Mais quel est le message final?<br /> <br /> <br /> fanfan<br />
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M
<br /> Merci à Pierre Locher de nous avoir rappelé le contexte historique de l’appellation « Marie mère de Dieu » au concile d’Éphèse de 431.<br /> Effectivement, elle tient aux derniers soubresauts de la querelle arienne. Car à Nestorius qui lui avait écrit « En tout lieu de la divine Écriture,<br /> quand elle fait mention de l’Économie du Seigneur, la génération et la passion qui sont présentées ne sont pas celles de la divinité, mais de<br /> l’humanité du Christ, en sorte que la Sainte Vierge doive être appelée d’une dénomination plus exacte Mère du Christ et non Mère de Dieu », Cyrille d’Alexandrie, répondit<br /> « Si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est Dieu en vérité et que pour cette raison la sainte<br /> Vierge est Mère de Dieu (car elle a engendré charnellement le Verbe de Dieu fait chair : Jn 1, 14), qu’il soit anathème » et cette proposition fut avalisée par les Pères du concile d’Éphèse. Mais on voit bien que c’était non pour « qu’une déesse leur permette de vivre<br /> leur célibat » mais afin d’affirmer que Jésus est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme qu’ils ont ainsi tranché.<br /> <br /> <br /> Quant à l’inflation, par la suite, de la piété mariale, c’est une autre affaire… Elle a culminé (provisoirement ?) par la proclamation de « Marie Mère de l’Église » par Paul VI<br /> dans son discours de clôture du concile de Vatican II, allant ainsi plus loin que les pères du concile ne l’avaient fait dans la constitution Lumen<br /> gentium. La proposition avait fait débat en effet et cette proclamation ne fut pas unanimement accueillie avec enthousiasme. Est-ce pour cela que Paul VI a ensuite institué une fête, non de<br /> « Marie, Mère de l’Église », mais de « Marie, mère de Dieu » à la formulation plus « œcuménique » ? Je n’en sais rien, ce serait à des vaticanistes de le dire.<br /> En tout cas, on ne peut pas sérieusement soutenir, comme le fait Robert Kaufmann, qu’en choisissant de substituer cette fête à celle de la Circoncision du Seigneur, il a agi par « sentiment<br /> anti-judaïque », lui qui avait promulgué en 1965 la déclaration Nostra aetate dont on sait le retentissement qu’elle a eu – et continue à<br /> avoir – pour les relations judéo-chrétiennes. Songer qu’il a pris cette décision onze ans avant la sortie en salle de Shoah de Lanzmann, en des<br /> temps où nul n’aurait songé à voir en elle une façon d’occulter les crimes commis contre les Juifs ou l’horreur absolue de la « solution finale ». Il convient donc de remettre les<br /> choses en perspective, afin de ne pas tomber dans « le péché des péchés, le péché entre tous irrémissible [pour l’historien] : l’anachronisme », comme l’écrivait L. Febvre.<br /> <br /> <br /> Il reste que pour des raisons bien plus fondamentales que la lutte contre un supposé anti-judaïsme dans l’Église catholique d’aujourd’hui, la décision de Paul VI a été pour le moins malvenue et<br /> que René Guyon a eu mille fois raison de nous faire partager une de ces « saintes colères » qui donnent tant de sel à ses chroniques.<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Effectivement, ce matin, je me suis<br /> fait la même réflexion. <br /> Moins poussée certes, mais "exit"<br /> cet événement qui rétablit une justesse (justice) dans les rapports entre chrétiens et juifs d'aujourd'hui. <br /> Au seuil de cette nouvelle année,<br /> voici un rappel (un ai-guyon ?) pour continuer d'approfondir nos racines et dont une des récompenses (ou salaire) est l'amitié et la fraternité des enfants d'Abraham.<br />
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M
<br /> Il faut absolument tout faire pour que l'on revienne, comme c'est toujours le cas dans les églises d'orient, à la fête du saint prépuce. Ca n'a rien d'une coquetterie ou à une querelle<br /> d'exégètes, c'est essentiel et fondamental ! Sinon notre foi est vaine, sinon le verbe ne s'est pas fait chair, sinon il n'y a pas eu de Révélation au Sinaï, sinon il n'y a pas d'Alliance et<br /> sinon il n'y a pas de Jésus-Yehoshua, Machiah' (messie), fils de David, roi des Juifs. Quoi, Jésus-Yehoshua n'aurait-il pas d'ascendance ? Venu dans le sein de Miryam-Marie comme un<br /> extra-terrestre, venant d'on ne sait quelle galaxie ou d'une terre vierge de toute histoire ? Et non Jésus-Yehoshua n'est pas né en Inde ou indien d'Amérique... Désolée, mais le Seigneur a<br /> choisi UN peuple pour porter la responsabilité de la Torah aux peuples du monde, et ce peuple c'est le peuple Juif (peuple UN en DOUZE tribus). Pas parce que ce peuple est meilleur que les<br /> autres, plus beau, plus grandiose, plus savant... C'est l'épouse. Pourquoi celle-là ? Parce que c'est celle-là et pas une autre. Et cette Alliance est sans repantance ! Le Seigneur ne<br /> divorce pas au gré des évènements de l'histoire. Et l'Eglise doit apprendre à RECEVOIR le DON. Nous devons apprendre à nous recevoir d'un autre. Marie-Myriam est Israël, c'est l'épouse. Ce DON<br /> nous vient par la voie/voix humaine, selon la volonté du Père, par le peuple de l'Alliance, le peuple juif. Le Seigneur enfante en Israël et continue d'enfanter, de mettre au monde la Torah. Les<br /> linges de l'enfant couché dans la mangeoire, sont les linges qui entoure le sefer Torah à la synagogue. Et il y a un lien : c'est le linge qui a reçu le prépuce d'un fils circoncis au 8ème<br /> jour... Jour éminament messianique, au-delà de l'Histoire qui est aussi le JOUR UN, le jour de la LUMIERE, celle qui ne vient pas des astres ou du soleil, celle de la Torah. C'est au 8ème jour<br /> que l'enfant mâle reçoit son NOM, ce nom qui l'inscrit dans l'Alliance, dans une famille, dans une lignée, dans l'histoire concrète du Peuple que Dieu s'est choisi.<br />
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F
<br /> Puis-je me permettre ce "jeu de mots":<br /> <br /> <br /> On a circonscrit la  circonsision du Fils ...à la fête  de Marie qui est sainte<br /> <br /> <br /> et mère de ...Dieu..!!!!!!!!!!!!belle démonstration  franchement oedipienne à<br /> <br /> <br /> l'envers !!!!. Voyons :<br /> <br /> <br /> d'après Freud,  le fils rêve que  sa mère soit son épouse, mais<br /> <br /> <br /> là, la mère du Fils, "épouse de Dieu" , devient   aussi mère  du Père, ce qui fait<br /> <br /> <br /> que le Fils devient le Père de son père et sa mère qui est...et puis...et<br /> <br /> <br /> puis...STOP!<br /> <br /> <br /> Que diable, qu'est-ce que ce glissement de sens, qui n'en ont pas...!<br /> <br /> <br /> Nous voilà sens dessus dessous avec ces non-sens!un vrai salmigondis...<br /> <br /> <br /> L'Eglise Catholique Romaine ne sait plus où donner de la tête...Le plus grave<br /> <br /> <br /> c'est qu'elle s'est mise en tête de "gommer" grâce à La Mère l'identité humaine<br /> <br /> <br /> du Fils, c'est un comble... Au final quelle triste et funeste ignorance de Celle qui<br /> <br /> <br /> se dit, sur notre Terre, investie pour annoncer la Bonne Nouvelle !!!<br /> <br /> <br /> fanfan<br />
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P
<br />  <br /> <br /> <br /> Effectivement, à la lecture de La Croix : 1er janvier , sainte Marie Mère de Dieu, j'ai un peu sursauté en me<br /> disant : tiens , la circoncision de notre enfance a été rangée au placard ? Et je ne savais pas que la modification datait de... Paul VI (çà<br /> fait quand même pas mal d'années)  : merci René GUYON !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Sur la surabondance des fêtes mariales, je suis pleinement d'accord, mais d'où vient cette enflure ? Sinon du concile<br /> d’Éphèse qui a donné le titre de Mère de Dieu à une jeune juive qui a eu l'humilité et le courage (sans un certain effroi on suppose) d'accueillir la parole divine et une mère qui a eu<br /> l’immense douleur de voir mourir son fils.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans n'importe quelle religion, la mère d'un dieu est plus ou moins une déesse : les pères du concile d’Éphèse<br /> avaient-ils besoin d’une déesse pour vivre leur célibat ? On peut se poser la question....Plus sérieusement, il est à craindre que l'on y ait assisté aux derniers remous du conflit commencé<br /> à Nicée entre opposants et partisans d'Arius. Il faut noter que Nestorius excommunié à Éphèse était évêque d'Antioche et qu’aujourd’hui perdurent en Orient des églises nestoriennes qui<br /> entretiennent d'excellents rapport avec Rome...Comme quoi ce qui était hérésie au 5° siècle ne l'est plus vraiment aujourd'hui : on ferait bien de relativiser ces dogmes entérinés pour des<br /> raisons autant politiques que théologiques. J'ajouterai que cette décision prise à Éphèse ajoute de la confusion dans la théologie suffisamment délicate du Dieu trinitaire : Mère du fils de<br /> Dieu, bien sûr , mais on a retenu Mère de Dieu tout court, et Dieu le Père dans tout cela ? Celui qui est au tout début du Credo : Je crois en un seul Dieu, le<br /> Père...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce qui est plus inquiétant, c'est que cette dévotion excessive a perduré au cours des siècles : il suffit d'assister<br /> aux défilés sans fin confinant à la superstition devant les statues de la Vierge dans certains pays du sud de l’Europe ou ailleurs. Comme le fait remarquer René GUYON, le monothéisme en<br /> « prend un coup », mais les pasteurs découragent-ils ces pratiques ? Je n'en ai pas l'impression, alors qui est responsable de cette « panthéonisation » de la révélation<br /> chrétienne, certains catholiques ou le catholicisme ? Je serais tenté de dire, les deux mon général...surtout, comme le faisait remarquer récemment Christine PEDOTTI, depuis que le dogme de<br /> l'infaillibilité empêche toute réévaluation des erreurs passées.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pierre Locher<br />
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R
<br /> Un grand merci à René Guyon pour cette "sainte colère" en forme de mise au point.<br /> <br /> <br /> Pourquoi, malgré les événements du XXe siècle, ces résurgences endémiques au sein de l'Eglise du sentiment anti-judaïque ??<br /> <br /> <br /> Et aussi, comment expliquer que l'Europe, dont la quasi totalité des Etats (en dehors de la France) aiment à proclamer leurs racines judéo-chrétiennes votent des directives contre la<br /> circoncision, oubliant volontiers que le< Fils de Dieu> était circoncis ?<br /> <br /> <br /> "Plus jamais ça", affimait-on en 1945. Attention à ne pas faire resurgir les démons qui ont conduit à tant de crimes au cours des siècles passés et ont encouragé le plus grand crime de l'histoire<br /> de l'humanité: la "solution finale"<br /> <br /> <br /> Robert Kaufmann                                                  <br />                                        Président de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Marseille<br /> <br /> <br />  <br />
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