Babel : une petite tour et puis s'en vont...
Babel et le Totalitarisme
L’article de Benoît Lambert, dans ce dossier, rappelle que Dieu ne fait pas de politique partisane, et on sait qu’à chaque élection le vote des chrétiens recouvre une grande partie de l’échiquier politique.
Mais le but du présent article est de donner un exemple, pris dans la Bible, où l’on voit Dieu prendre parti ! pas pour tel ou tel roi de la Terre, mais contre une conduite collective – une politique – qui déshumanise l’homme : le totalitarisme qui démolit l’unicité de chaque humain…
Tout le monde connaît le mythe de la Tour de Babel et le magnifique tableau de Jérôme Bosch ; mais tout le monde ne mesure pas forcément la portée – qu’on peut qualifier de politique – de cet épisode du livre de la Genèse (11,1-9).
Cliquez ICI pour ouvrir une fenêtre contenant le texte de cet épisode dans la traduction de la Bible de Jérusalem.
Nous sommes à la fin du récit du Déluge, qui a occupé les cinq chapitres précédents : Noé, choisi par Dieu pour sauvegarder la Création lors de son ensevelissement sous les eaux, est revenu sur la terre ferme, a planté de la vigne et a découvert les effets du vin… Il est mort à 950 ans ; ses trois fils ont eu des descendants énumérés au chapitre 10, chaque énumération se terminant par : tels sont les fils de… selon leurs familles et leurs langages, selon leurs territoires et leurs peuplades.
Le récit se termine par : et c’est là que les nations se sont distribuées sur la terre après le Déluge(10,32).
Mais, curieusement, tout de suite après, la Genèse nous dit, littéralement : il arriva que toute la terre une langue une et des paroles unes (11,1).
Cette incohérence apparente s’explique par le fait que ce récit provient sans doute d’une autre source (yahviste disent certaines bibles), qui délivre un message d’une importance primordiale, sans doute inspiré de la vie au sein de la grande Babylone. On verra à la fin de cet article que le récit de Babel sera suivi d’une autre liste, celle des patriarches d’après le Déluge.
LA PENSÉE UNIQUE
Trois remarques vont expliquer cet intertitre :
- Ce que nous venons de traduire par il arriva que est le mot hébreu vayehyi, la troisième personne du verbe être à la forme inaccomplie inversée (pour éclaircir ce point reportez-vous à l’article Je ne suis pas ce que je suis), ce qui apporte une connotation définitive à l’accomplissement du fait décrit par le texte, comme en Genèse 1,2 : Élohim dit « que la lumière soit » et il arriva la lumière, lumière éternelle créée par Dieu.
- La langue est ici le mot hébreu saphah, qui signifie également lèvre, mais aussi bord (ce que sont les lèvres pour la bouche, dont le nom péh est inclus dans saphah).
- Nous trouvons ici la première occurrence du substantif davar, parole (cf. l’article La parole dans le Premier Testament) même si Dieu a beaucoup parlé depuis le 1er verset de la Genèse et si son Fils sera appelé Parole… Ici la parole est d’homme, curieusement une et plurielle à la fois. Curieuses paroles unes !
Qu’en conclure ? Peut-être une traduction-interprétation du genre : (les habitants de) la terre étai(en)t définitivement d’un seul bord et d’une seule parole.
Puis voici un deuxième vayehyi et donc une deuxième fixation au verset 11,2 : dans leur marche hors de l’orient ils atteignirent une vallée dans le pays de Shinear et ils demeurèrent là, définitivement.
Plusieurs bibles parlent de se déplacer à l’Orient, ce qui est (littéralement !) un contresens total.
Le mot traduit par vallée est issu de la racine signifiant fendre, percer. On peut donc dire que ces descendants de Noé ont fait très vite leur trou à Shinear, ce qui n’était pas leur vocation première, eux à qui Dieu a redit de remplir la Terre (au verset 9,1) et qui sont les futurs Hébreux dont le nom vient du verbe traverser !
Un bord, une parole, un lieu, cela ne vous rappelle rien ?
Voilà en deux versets le tableau dressé : il ne reste plus qu’à s’installer entre soi et à montrer sa puissance pour ne pas être dérangé par tous ces gens, anciens cousins devenus des étrangers, qui grouillent tout autour.
UNE ARMÉE DU TRAVAIL
Ils dirent chacun à son voisin : « Donne ! Nous briquetterons des briques et nous enfournerons au four ».
Bien sûr, vous avez dû sursauter en lisant cette interjection bizarre : donne ! que les bibles traduisent en général par allons ! Pourtant il s’agit bien de l’impératif hav du verbe yiahav, donner, amplifié par un hé paragogique, ce qui donne havah.
Pour comprendre la profondeur de cette interjection rendue anodine par les traductions, il faut se reporter au verset 30,11 du livre des Proverbes où on trouve deux fois le mot hav : la sangsue a deux filles, Hav et Hav !
Les filles de l’insatiable sangsue assoiffée de sang ne peuvent que s’appeler Donne et Donne… Les fils de la Pensée Unique ne peuvent que dire donne, donne, donne encore ; mais ils ne peuvent aussi que donner, donner, donner encore.
Alors on peut ajouter que le mot voisin est en hébreu ro’eh, de la racine ra’, le mal. Il serait trop long d’entrer ici dans la hiéroglyphie des lettres hébraïques (étude du sens des mots par la forme des lettres ; nous en parlerons un jour), mais on peut grâce à elle entrevoir comment le mot mal a pu donner naissance, par ajout de voyelles et de vocalisations, à des mots aussi surprenants que pasteur (imaginez ce que donne en hébreu le Bon Pasteur !), voisin et même ami.
Ici on touche au summum du paradoxe de ce mot, car chacun s’adresse à l’autre, voisin ? ami ?, pour le faire entrer dans la machine à broyer la personnalité. On entend le bruit de la machine : nilebenah levenim venisserephah lisserephah, que j’essaie de traduire au mieux par nous briquetterons des briques et nous enfournerons au four. La Bible de Jérusalem écrit : faisons des briques et cuisons-les au feu… Pour sa part, Chouraqui écrit : briquetons des briques ! flambons-les à la flambée !
Fut pour eux la brique comme pierre et le bitume fut pour eux comme mortier.
On entre dans un monde où tout est rengaine, mensonge et faux-semblant ; il suffit d’écouter : vatehi lahem halevenah (levénah, brique) le’aven (aven, pierre) ; vehah'emar (h’émar, bitume) hayah lahem lah'omer (h’omer, mortier).
On entend dans cette phrase la dérive subtile de la sémantique qui fait supplanter :
- la pierre, ’éven, c’est-à-dire aleph-beith, soit ’av : père et beith-noun, soit ben : fils. (l’alphabet hébreu peut être consulté et téléchargé ICI) par la brique, levénah, qui contient seulement beith-noun, soit ben : fils.
Exit le Père !
- le mortier par le bitume, deux mots qui ont exactement les mêmes voyelles, ce qui rend la dérive invisible à celui qui lit car elle n’a pu être transmise que par la tradition orale jusqu’à la fixation de la vocalisation par les massorètes, au VIe siècle de notre ère.
Ce glissement sémantique subtil traduit le glissement physique subtil qui consiste à remplacer les matières naturelles par des matières artificielles. Pour un observateur extérieur, il n’y a apparemment rien de mal à cela : ces hommes ne font que dominer la nature, suivant le désir de Dieu.
Sauf qu’ils fabriquent des briques sans savoir à quoi elles vont servir et apparemment sans même se poser la question… Ils ont eux-mêmes autant de vie personnelle que les briques qu’ils fabriquent ! Ils ont eux-mêmes doucement glissé vers une non-existence en tant qu’être, pour devenir des hommes-rouages dans l’armée du travail qui s’est mise en place.
LA TOUR INFERNALE
Mais à ce moment – sans doute quand les matériaux sont en quantité suffisante – est énoncé le but ultime : Ils dirent : « Donne ! Nous construirons pour nous une ville et une tour et sa tête dans les cieux et nous ferons pour nous un nom de peur que nous nous dispersions sur la face de toute la terre ».
Eh, oui ! Tu as déjà donné, voisin, et tu vas continuer, maintenant que tu as fabriqué les briques et le bitume ; tu ne peux plus t’arrêter… Et puis, au grand soir du dernier jour de la construction de cette tour paradisiaque, TU VAS TE FAIRE UN NOM ET NOUS RESTERONS UNIS !
Curieusement, le mot ville est ’yir, qui reprend les deux lettres du mal, reith-’ayin, mais à l’envers et en y ajoutant au milieu un yod, minuscule lettre considérée comme le germe divin de toute la création (et de valeur 10 dans l’alphabet).
Construire une ville, là encore, n’est ni bien ni mal. Mais on a vu que Dieu a déjà commencé à être chassé du projet… et le minuscule yod risque bien de l’être aussi ; alors restera le mot ’ar, ’ayin-reith, qui signifie ennemi (génie de la langue hébraïque, où le mal et l’ennemi ont le même nom écrit en sens inverses et voisin, c’est le cas de le dire, de celui de l’ami).
Il est temps de noter que Shinéar, le nom de la vallée où ils se sont installés, peut se lire redevenir ennemi !
Évidemment, l’ennemi est partout…
Voici donc la tour ! Migdal ! De la racine gadol, GRAND ! Tout commentaire serait superflu car les bâtisseurs précisent : et sa tête dans les cieux… Chez Dieu ! Un projet qui ne peut qu’enthousiasmer un peuple déjà bien conditionné par les travaux de briquetage et de bitumage…
Mais ce n’est pas tout : nous ferons pour nous un nom… Shem… Quand on sait que pour les juifs Dieu est Hashem, le Nom, on saisit le but suprême.
Une ville, une tour, un nom, cela ne vous rappelle rien ?
Et tout le monde se met à rêver tout haut de puissance surnaturelle, de bonheur absolu : nous serons unis comme jamais personne n’a été uni et nous ne serons dispersés par personne ; même pas par Dieu, qui pourtant le désire…
Grâce à notre Tour, nous serons comme Dieu…
Mais…
LE PETIT SOIR…
Mais… Et Dieu descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils de l’adam !
Dieu descendit (vayiéred) vers la tour qui montait. Dieu descend pour la première fois ; la suivante sera en Exode 19, pour sceller l’alliance avec Moïse au Sinaï (cf. l’article Dieu et son peuple : une triple alliance).
Mais ces hommes, qui ont évacué de la substance de leur vie leur état de fils de Dieu (la brique-pierre), qui veulent monter jusqu’à lui et se faire un nom pour eux seuls, sont à juste titre appelés fils de l’adam (et non pas fils d’Adam), fils de la seule poussière du sol, puisqu’ils renient leur part divine en voulant devenir par eux-mêmes Le Nom.
Et Dieu se dit : Voici un peuple unique et une langue unique pour eux tous ; et cela est leur commencer pour faire ! Et maintenant rien ne sera impossible pour eux de tout ce qu’ils penseront pour faire.
Leur commencer pour faire ! Il est fou, dites-vous ; en parlant de moi bien sûr, pas de Dieu ! Mais non, car cela évoque bien mieux le récit de la Création (Genèse 1,1-2,3) que : le début de leur entreprise ! Rappelez-vous, ce récit commence par ber’éshyit (dans un commencement) et se termine par la’asot (pour faire, en général traduit autrement par les bibles, sauf la Chouraqui).
Dieu voit dans la nouvelle création que les hommes de Babel commencent à faire une oeuvre qui va à la catastrophe. Car il sait bien, lui, le Créateur, qu’il a bien fait de créer le jour, la nuit, le ciel, la terre, la mer, les deux luminaires du ciel et toutes les espèces diverses qui peuplent la création… Que cela était bon. Car il sait bien, lui, le Créateur, qui a découvert après coup qu’il n’était pas bon que l’être humain soit seul, qu’il n’est pas meilleur qu’un peuple soit seul !
Rien ne sera impossible pour eux de tout ce qu’ils penseront pour faire ! Autre hébraïsme… Mais, surtout, on pense à Genèse 3,22 où Dieu s’inquiète de la possibilité pour l’homme de manger de l’arbre de vie et de devenir immortel (ce qui prouve, en passant, qu’il ne l’était pas !).
Et donc, aux mêmes maux les mêmes remèdes : Dieu a chassé Adam et Ève du jardin d’Éden pour qu’ils accomplissent ses commandements : soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la (Genèse 1,28) ; ici il va brouiller les langues des hommes et les disperser sur la terre, car il leur a dit : soyez féconds, multipliez, pullulez sur la terre et dominez-la (Genèse 9,7).
Dieu dit : Donne ! Nous descendrons et nous mélangerons là leur langue pour que chacun n’entende pas la langue de son voisin. Dieu les dispersa de là sur la face de toute la terre ; ils arrêtèrent de construire la ville.
Donne ! Je ne sais pas à qui Dieu s’adresse, mais il semble bien qu’il n’ait pas l’intention de descendre et de mélanger tout seul ! D’ailleurs la suite du texte montre Dieu seulement en train de disperser les hommes…
Se poser vraiment la question serait trop long ici (et un peu hors du thème qui nous occupe) ; on fera seulement remarquer qu’en Genèse 1 Dieu dit : faisons l’être humain à notre image, comme à notre ressemblance, puis Dieu créa l’être humain à son image (seulement !). On y reviendra un jour…
Cela dit, il n’est pas exclu qu’il y ait là une pointe d’humour très biblique, Dieu montrant que, en regard du « nous totalitaire » des humains de Babel, son « nous divin » (trinitaire ?) est d’une autre efficacité !
Il est important de remarquer que le texte ne parle pas de comprendre, mais d’entendre (hébreu shma’ ) la langue de son voisin. Or, en hébreu comme en français provençal, une mère dit : ce petit, il ne m’écoute pas pour dire qu’il n’est pas obéissant...
Il s’agit donc avant tout de faire que ces hommes-là ne n’obéissent plus systématiquement aux instructions de la Pensée Unique transmise des uns aux autres ; et aussi, bien sûr, qu’ils aient des difficultés à se comprendre pour être obligés de s’écouter vraiment.
C’est pourquoi on appela son nom Bavel (ici le beith se prononce v) car là Dieu mélangea la langue de toute la terre et de là Dieu les dispersa sur la face de toute la terre.
Babel est un nom accadien, Bab-Ili, qui signifie Porte des dieux. Et on pense bien sûr à Babylone ! Comme cela arrive quelquefois dans la Bible, l’étymologie de la ville paraît assez bizarre car mélanger se dit balal, ce qui ne cadre pas vraiment avec le nom Babel ! Approximation linguistique (mélange des langues ?!) ? Ou humour hébreu qui détourne et déforme le mot païen, comme les grecs qui appelaient barbaroï ceux qui pour eux avaient une langue qui faisait barr, barr… des borborygmes, quoi !
La conséquence est un véritablement éclatement et des langues et des peuples : le verbe phouts est un verbe fort, qui évoque les ennemis dispersés (Nb 10,35), le marteau qui disperse les éclats d’un rocher (Jr 23,39), d’une montagne qui semblait éternelle et qui se brise (Jr 25,34)…
Dieu n’y va pas de main morte ! Le Grand Soir n’est pas ce qu’on pouvait attendre…
Mais très importante est la leçon que Dieu donne à l’humanité – nous donne – à travers ce court épisode :
- la vie naît de la diversité car chaque être qu’il crée est absolument unique : c’est toi qui as façonné mes reins, tu m’as pétri dans le sein de ma mère. Je te bénis de m’avoir si merveilleusement distingué, dit le psalmiste (Psaume 139,13-14).
- tout ce qui essaie de briser cette unicité de l’être humain – de l’individu, au sens étymologique – est parfaitement contraire à la vocation de l’homme créé par Dieu.
- même si le Dieu du Premier Testament est aussi le Dieu de « son » peuple, le peuple élu par lui, il est toujours le Dieu de l’humanité tout entière, comme on va l’évoquer maintenant…
PARS POUR TOI !
Le récit de Babel est suivi de la suite de la liste des patriarches d’après le Déluge, qui a été interrompue à la fin du chapitre 10, ce qui montre que ce récit est une incise provenant sans doute d’une autre source. Ainsi Babel est devenu un phare au milieu de la mer des généalogies, peut-être pour rappeler que Dieu a toujours veillé à faire des hommes dont on nous donne les noms des êtres uniques au service de la diversité de son peuple.
C’est sans doute pourquoi arrive alors soudainement un épisode radicalement différent.
Le Seigneur dit à Abram : Pars pour toi hors de ton pays, de ta parenté et de la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom ; sois une bénédiction ! Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. Par toi se béniront tous les clans de la terre. (Genèse 12,1-3)
L’irruption soudaine de cette interpellation de Dieu n’a apparemment aucun lien avec ce qui précède ; pourtant un simple tableau montre le renversement total entre Babel et l’appel d’Abram :
Babel (Genèse 11,1-9)
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Appel d’Abram (Genèse 12,1-3)
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(v. 1-4) tout le monde parle la même langue et s’installe au même endroit : peuple monolithique et hommes sans nom. Les hommes se parlent comme s’ils se parlaient à eux-mêmes |
Se terminent de longues généalogies où les humains croissent et multiplient |
(v. 5) Dieu surveille l’activité de la masse des hommes | (v. 1a) Dieu repère un homme à qui parler : Abram |
(v. 6-7) Dieu se parle à lui-même en voyant (v. 4a) ces hommes nomades décider de s’établir |
(v. 1b) Dieu parle à Abram et lui dit de partir pour lui, de quitter son pays, lui, un homme bien établi, et de devenir un nomade |
(v. 4b) les hommes veulent se faire un nom par eux-mêmes et pour eux seuls |
(v. 2b) Dieu dit à Abram : je magnifierai ton nom… je ferai de toi un grand peuple |
(v. 8) entrave divine à l’action des hommes | (v. 2a.c) Dieu dit à Abram : je te bénirai… je bénirai ceux qui te béniront |
(v. 9) ‘éclatement’ des langues et des habitants qui sont dispersés sur toute la surface de la terre |
(v. 3) Dieu dit à Abram : par toi seront bénis tous les clans de la terre… et (v. 4) Abram part… |
Pars pour toi… le maintenant fameux ler-lera dit bien qu’Abram, en répondant à sa vocation de partir, est appelé à se découvrir lui-même, à devenir complètement lui-même… cela lui prendra jusqu’à 99 ans, nombre qui est pour les cabbalistes chrétiens celui de la Résurrection.
Alors, et alors seulement (Genèse 17,1-8), Dieu lui donnera un autre nom, Abraham (sur lequel nous reviendrons un jour !), car, dit Dieu, je te fais père d’une multitude de nations. Je te rendrai extrêmement fécond, de toi je ferai des nations, et des rois sortiront de toi… À toi et à ta race après toi je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan en possession à perpétuité, et je serai votre Dieu.
SOYONS TOTAL(itair)EMENT UNIQUES !
Voilà ce que fait Dieu quand on accepte de partir avec lui sans savoir où l’on va. Ce n’est pas pour rien que Jésus a proclamé : Dieu vous dit : « Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ! » Ce n'est pas de morts mais de vivants qu'il est le Dieu ! (Matthieu 22,31)
Dieu veut faire des humains des êtres debout, responsables de leur vie et de leurs pensées, des êtres uniques qui – pour devenir pleinement ce qu’ils sont – acceptent de faire un chemin vers eux-mêmes en compagnie de Dieu et des autres humains.
Pas des bouchons agités à la surface de l’eau, pas des clones de leurs maîtres à penser, qu’ils soient parents, enseignants, gouvernants ou gourous.
Alors ces humains-là pourront faire de grandes choses, pour eux-mêmes et pour les autres (sans se servir d’eux).
C’est tout le bien que je vous souhaite, amis internautes, en vous recommandant de toujours lire, avant les nouveaux articles, l’exergue de votre blog, qui fut écrite par un homme unique et libre :
Nous qui sommes des voyageurs en ce siècle,
nous devons nous rappeler
continuellement
que nous ne sommes pas encore
arrivés chez nous.
(Saint Césaire d'Arles)
nous devons nous rappeler
continuellement
que nous ne sommes pas encore
arrivés chez nous.
(Saint Césaire d'Arles)