A l’écoute de la Parole de Dieu

29eme Dimanche du TO Année B 17/10/2021

Is 53, 10-11 ; Ps 32 ; He 4, 14-16 ; Mc 10, 35-45

Le texte d’Isaïe est une ouverture. Il introduit dans le premier testament le serviteur souffrant, la venue de Jésus offrant sa vie terrestre pour sauver les multitudes.

Nous savons que seul l'amour sauve et non la souffrance sauf celle que l'on consent à subir par amour. C'est seulement dans ce cas précis que la souffrance peut sauver. Le don de la vie de Jésus c'est bien ce qu'Isaïe avait prophétisé.

Les apôtres ne comprendront qu'après la résurrection de Jésus avec surtout la venue de l'Esprit-Saint la gouvernance du Royaume de Dieu.

La demande de Jacques et de Jean est centrée sur les hiérarchies des institutions de ce monde. Ils ne font que projeter ces hiérarchies dans le Royaume de Dieu. Ils n'ont pas encore compris cette inversion des valeurs qu'on ne peut trouver sur terre.

Les autres apôtres s'indignent de leur demande de siéger l'un à droite l'autre à gauche du Christ mais eux-mêmes ont-ils compris le non-sens de cette demande ?

Il y a peut-être un peu d'envie et de jalousie de leur part ce qui ne fait que les enfoncer davantage dans la même erreur. Aussi Jésus va donner à tous une explication.

Mais de même que Jacques et Jean, nous avons été éduqués dans ces mêmes valeurs terrestres. Aussi nous pouvons nous demander si cette façon de raisonner n'est pas aussi un peu la nôtre. Ce n'est pas par nos mérites ou à la force du poignet que nous allons entrer dans le Royaume de Dieu mais par le sentiment de notre petitesse devant Dieu : le plus grand sera le serviteur de tous.

Jésus nous dit que nous sommes dans le monde mais pas du monde. Mais nous sommes aussi souvent de ce monde car nous classons volontiers les gens en capacités, en performances, en niveaux de culture surtout dans le milieu scolaire et dans celui du travail et encore quand dans ce classement il n'y entre rien de racial. Quelquefois nous envions les plus riches, leur réussite, leur niveau de vie Jésus renverse ces façons de voir : « Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous ». C'est difficile à avaler car en chacun de nous sommeille un désir de pouvoir, un désir de passer devant l'autre, d'être plus fort que l'autre et même d'obtenir sa place. Jésus cite volontairement celui qui est au plus bas de l'échelle à son époque, l'esclave et de plus l'esclave de tous, une mission, un travail presque impossible à accomplir.

Dans sa lettre aux Hébreux Paul nous dit qu'il n'y a qu'un seul grand prêtre, un seul qui soit sans péché et toujours vivant c'est Jésus lui-même venu pour sauver le reste de l'humanité.

Avec le scandale de la pédophilie dans l’Église il est bon de rappeler que le seul vrai prêtre c'est Jésus. Comme il a été dit, on a trop sacralisé le prêtre simple commun des mortels, dans l’Église et ce dernier s'est souvent cru investi d'un pouvoir qui l'a amené à se prendre pour le Christ.

Un prêtre ne doit pas être mis dans une niche à part des autres humains. Il serait peut-être bon qu'il y ait dans l’Église d'abord un statut de diacres et de diaconesses avant celui de prêtre, des laïcs hommes, femmes qui se mettraient au service de Dieu et de l’Église qu'ils soient mariés ou non. Le mariage chez les premiers chrétiens n'entrait pas en ligne de compte quel que soit le service qui leur était demandé.

La hiérarchie de l’Église doit consentir à descendre de son piédestal pour se rapprocher des Évangiles. C'est un peu la leçon à tirer de ces textes de la liturgie. (A lire sur internet les 45 propositions de la CIASE remarquables par leurs détails et leurs précisions)

Le psaume est une bonne conclusion à ces textes : « Seul Dieu par son amour peut délivrer de la mort » et nous devons nous en remettre à lui seul pour être sauvé. « Nous attendons notre vie du Seigneur, il est pour nous un appui, un bouclier ».

N'oublions jamais : le Fils de Dieu est venu pour servir et non pour s'emparer d'un quelconque pouvoir.

Christiane Guès