Où est Jésus ?

Publié le par Garrigues et Sentiers

Jésus sdf, œuvre en bronze du sculpteur canadien Timothy Schmalz exposée dans la cour Sant'Egidio du Vatican, près de l'entrée des services sociaux du Saint-Siège

Jésus sdf, œuvre en bronze du sculpteur canadien Timothy Schmalz exposée dans la cour Sant'Egidio du Vatican, près de l'entrée des services sociaux du Saint-Siège

Un de nos internautes, François Nugues, nous a envoyé ce billet que nous publions dans notre rubrique "Coups de cœur, coups de gueule".

G & S

C’est la bagarre dans l’Église catholique ! Chacun y va de ses envies de parler. Chacun critique, explique, sans convaincre… 

Pourtant la question est simple, élémentaire : où est Jésus ?

En 1962 ou 63 Jean XXIII, à peu près au moment de l’ouverture du concile Vatican II, disait en substance : « On a revêtu Jésus de tant de vêtements plus beaux les uns que les autres, qu’on ne voit plus Jésus. Il faut enlever tous ces vêtements, un à un, pour retrouver Jésus. »

Il serait bon de refaire les parcours imaginés par les savants et les Monseigneurs de toutes gloires.

 « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Ce commandement inclut toute la Loi et les Prophètes. »

Pas besoin de scribes et de pharisiens, pas besoin de prêtres. Pas besoin de purgatoire ni de glorification du supplice de la croix ; l’ouverture du passage vers le Père est essentielle, bien au-delà des supplices à la mode il y a deux mille ans. 

Besoin d’hommes et de femmes sincères dans leur humilité. Souvenons-nous que YHWH disait que le plus humble de ses serviteurs fut Moïse, l’immense Moïse, le rédacteur de la Loi, l’outil obéissant de la libération d’Égypte ; rien que ça !

En plus : « Malheur à vous les riches… » : calices en or comme le fameux veau, bagues et vêtements d’apparat pour des princes de l’Église aux titres inqualifiables… Mon Seigneur, Mon Père, Sa Sainteté, etc.

Je n’ai jamais entendu d’enseignement clair et net sur « Il est plus difficile à un riche d’entrer au Ciel qu’à un chameau de passer par… » L’Église caresse les riches dans le sens du poil pour avoir un peu de leur argent, pas seulement les trois piécettes de la pauvre veuve !

Quelle fut la première personne à rencontrer Jésus ressuscité ? Une femme, Marie-Madeleine.

Une femme, vous vous rendez compte, une femme ! Quelle ineptie !

Où est Jésus ? Mais, bon Dieu, où est Jésus ?

François Nugues

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V
Je me sens gêné d’intervenir une fois de plus car je répéterai encore ce qui n’est pour moi que banalités. PERSONNE ne sait QUOI QUE CE SOIT sur Jésus, pas plus le pape Jean XXIII que François Nugues. Dans une lettre magnifique à un ami pasteur, Élisée Reclus écrivait le 6 juin 1884: «Que votre idéal, celui de la bienveillance universelle, de la justice pour tous et de la paix, ait été de tout temps celui des hommes de bonne volonté, je me garde bien de le nier, et je serais malheureux qu’il en fût autrement. Que de devanciers nous avons eus, que de paroles émues et profondes ont été prononcées avant nous et prolongent leur écho d’âge en âge! Que de vérités une fois proclamées l’ont été pour toujours, de sorte qu’il nous reste seulement à les répéter et les répéter sans cesse. Mais c’est précisément parce que notre héritage de vérités est si précieux qu’il importe de le séparer jalousement de toutes les erreurs qu’on y mélange. Voyez ce que les bouddhistes ont fait du Bouddha, ce que les chrétiens ont fait du Christ, À SUPPOSER QUE L’UN ET L’AUTRE AIENT VÉCU, CE QUI IMPORTE PEU D’AILLEURS, CAR L’UN ET L’AUTRE NE SONT POUR NOUS QUE “DES VOIX” [c’est moi qui souligne]. De leurs paroles, essentiellement humaines, auxquelles se mêlaient par conséquent des erreurs et des faiblesses, les prêtres ont fait des paroles divines, indiscutables, et les interprétant à leur gré, ils les ont utilisées pour imposer au troupeau des hommes leurs propres erreurs et leurs folies. Toutefois, la trahison du Bouddha par les bouddhistes, du Christ par les chrétiens, ne nous empêche pas de reprendre les documents primitifs de leurs histoires et je me garderai bien de négliger par exemple tout ce que je trouve d’humain et de vrai dans les Évangiles. Mais dès qu’on me les apporte comme étant un ouvrage divin ou comme ayant je ne sais quelle “divinité”, quelle “sainteté” particulière, je n’en veux plus. Attribuer quoi que ce soit d’infaillible à une œuvre quelconque, je n’en veux plus, je proteste. C'EST DE LÀ QUE NOUS VIENDRA LE POISON [c’est moi qui souligne]. Il n’y a point de “livre” où s’épanche la vérité; on ne peut arriver à la connaître que par le travail extérieur, par le battement continuel du sang dans les artères, de la pensée dans le cerveau.» (Cité dans Paul Reclus, Les Frères Élie & Élisée Reclus, ou du Protestantisme à l’Anarchisme, Les Amis d’Élisée Reclus, 1964, p.114-115.)<br /> <br /> Armand Vulliet
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L
"Coups de cœur, coups de gueule". En l'occurrence, les seconds occupent toute la place - ou, en tout cas, toute la place qui leur revient.<br /> Ce sont exactement ceux, et dans une formulation et surtout un argumentaire identiques, que nous sommes si nombreux à ressentir et à exprimer. Et manifestement de plus en plus nombreux.<br /> Et à lui seul cet extrait-ci pointe le plus visible de ce qui rend l'Institution romaine inaudible : "... calices en or comme le fameux veau, bagues et vêtements d’apparat pour des princes de l’Église aux titres inqualifiables… Mon Seigneur, Mon Père, Sa Sainteté, etc."<br /> Ajoutons y la mention, si exemplairement signifiante, qui est faite de Marie de Magdala : que le sacrement consacrant la résurrection des corps ait été célébré par un femme suffit à anéantir la totalité du répétitif qui, depuis des millénaires, exclut le féminin du contact intime avec D.ieu. Et qui ne cesse de démontrer que tout est fait pour ce qu'il reste indéracinable.<br /> Au point que cette indéracinabilité de racines et de représentations archaïques, et d'un architecture mentale névrotique, est à elle seule une raison de se caler sur l'interpellation "Pas besoin de scribes (...), pas besoin de prêtres".<br /> Ce qui peut s'entendre comme la genèse d'une autre église, celle des cherchants D.ieu
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F
Jésus...Il dort.....du sommeil du juste..et nous? où sommes -nous?et où en sommes-nous?
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D
Pas si sûr que Jésus dorme du sommeil du Juste.<br /> Je le crois plutôt prisonnier dans les Tabernacles et parfois on le sort pour l'exposer dans un Ostensoir .