Face au coronavirus
« Nous sommes en guerre et nous devons lutter contre un ennemi invisible »
Ainsi s'est exprimé le président Macron pour inviter tous les Français à contrer la progression du coronavirus en limitant à l'extrême tous leurs déplacements.
Mais depuis le début des temps, l'Ennemi n'a-t-il pas toujours été invisible en commençant par se glisser dans le serpent du jardin d’Éden ?
Ainsi depuis des siècles il chemine non pas dans les poumons mais dans le cœur de tous les humains en prenant de multiples visages : racisme, guerres, génocides et plus près de chacun de nous rejet, mépris de l'autre, vengeance, assassinat, mensonge, adultère, pédophilie.
Là, il vient frapper fort se rendant plus invisible que jamais sous l'aspect d'un virus, de l'infiniment petit. Il vient encore pour enlever concrètement la liberté de l'homme le contraignant à rester enfermé chez lui.
C'est cela que tient à faire celui qu'on appelle démon, Satan, ou simplement le Mal avec un M majuscule ; non seulement à contraindre chacun au repli sur soi mais pire encore, pousser chacun à enfreindre la loi de ce confinement, en sortant et en infectant notre prochain par notre indifférence, notre égoïsme : « Je suis infecté alors peu m'importe d'infecter les autres » ou encore par notre orgueil : « Je n'ai aucun symptôme donc je ne suis pas infecté alors je peux me déplacer » tout en faisant semblant d'ignorer qu'il y a des porteurs sains pouvant infecter les autres sans le vouloir, l'homicide conscient ou par imprudence.
L'Ennemi a pris concrètement le corps d'un virus pour nous attaquer dans notre cœur et dans notre liberté niant le fait que la liberté, pour advenir, doit se nouer dans notre attention et notre respect dûs aux autres.
Lutter contre cet ennemi c'est lutter justement contre cet enfermement en nous-mêmes.
Des pistes ont été données à la radio, à la télévision mais nous pouvons en trouver d'autres :
Profiter de ce temps d'inoccupation où nous sommes livrés à nous-mêmes dans nos maisons, pour nous cultiver, approfondir nos lectures et nos connaissances, par exemple apprendre une langue.
Faire un retour sur nos vies trop souvent surchargées Pour les croyants nous avons la prière et certains peuvent commencer à lire la Bible, il n'est jamais trop tard pour s'y mettre.
Il y a encore le bricolage, ce que nous avons laissé en suspens faute de temps, le rangement de nos maisons.
L'art est d'une grande ressource. Si en nous il y avait le désir de se mettre à peindre dès notre départ en retraite, c'est le moment de se lancer avant que cette période n'arrive.
Il y a la musique à écouter et comme il a été dit il y a la grande chance, pour la plupart d'entre nous, de posséder internet.
Il y a encore le chant.
Pendant la période de confinement en Italie qui a commencé bien avant la nôtre, une chanteuse est allée sur son balcon et s'est mise à chanter une chanson connue. Aussitôt tous les voisins des immeubles aux alentours du sien sont allés sur leur propre balcon et se sont mis à l'accompagner dans sa chanson.
Et depuis chaque jour à la même heure, toutes ces personnes viennent chanter en chœur depuis leur balcon défiant le virus et ses méfaits.
Il y a tant de possibilités et de manières d'organiser la fraternité, la solidarité, le partage même si ce n'est que celui d'un chant, ceci sans sortir de chez soi.
Christiane Guès