Voisins & Citoyens en Méditerranée
Nous pensons qu’il est de notre vocation de vous faire connaître des
organismes
œuvrant pour la promotion des solidarités entre les hommes.
Nous en profitons pour vous rappeler que nous avons publié
un dossier Pauvre(té)s qui est bien sûr toujours en ligne sur ce blog.
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Voisins & Citoyens en Méditerranée a été créé en 1995 à partir du constat des mutations qui affectaient le devenir de nos sociétés. L’évolution considérable et extrêmement rapide des modes de production et de distribution (mondialisation, nouvelles technologies de communication, financiarisation de l’économie,…) n’a pas été suivie d’une remise en question des organisations socio-politiques et des modes de régulation sensés orchestrer l’équilibrage entre développement économique et cohésion sociale. Nous continuons à évoluer dans un modèle sociétal centré sur l’emploi malgré une réduction significative et irréductible des contours de l’emploi. Les effets se traduisent par une dégradation de plus en plus marquée de la cohésion sociale : montée de la peur, de la solitude, de la violence, et surtout relégation dans l’oubli des marges de pauvreté qui enflent à la périphérie d’un système centré sur sa préservation.
VCM a pris appui sur le repérage d’initiatives de solidarité émergeant dans cette configuration : des regroupements spontanés de personnes, souvent précarisées, amenés à s’organiser entre elles et par elles-mêmes pour retrouver des marges d’autonomie, de dignité et d’activité positive dans un système économique qui les relègue souvent au déni. Leur objectif premier est l’amélioration des conditions de vie par l’accès aux biens et aux services indispensables à la vie quotidienne pour se nourrir, se loger, se déplacer, échanger, s’habiller, prendre soin de soi… L’une des caractéristiques principales de ces activités se joue dans leur rapport au droit. Leur passage à l’acte les amène très souvent à faire fi des normes qui les entravent ce qui les situe à la marge voire en dehors du droit. Leur existence interroge donc de fait l’adéquation et l’adaptation du droit aux réalités de terrain.
VCM a donc pris le parti de se positionner à l’intersection entre ces initiatives et des pouvoirs publics appréhendés sous l’angle de leurs difficultés à faire face à l’ampleur des situations constatées. La dégradation de la cohésion sociale interroge les fondements du modèle républicain dans sa capacité à tenir ses aspirations de liberté, d’égalité et de fraternité. La fondation du réseau s’est donc située à la croisée de personnalités issues de l’administration publique d’Etat, de représentants de mouvements de développement populaire et d’initiatives de terrain qui se reconnaissent dans les orientations dessinées. La dynamique du réseau prend appui sur une approche participative qui se traduit par l’organisation régulière de débats avec les initiatives pour produire collectivement des textes « Repères» permettant aux participants de se situer dans une dynamique collective et dans le contexte ambiant.
Le propre de VCM est donc de faire reconnaitre la légitimité, la pertinence et l’intérêt des initiatives populaires face à des administrations publiques souvent dépassées. Reconnaître ces initiatives revient à considérer leurs participants comme des citoyens acteurs de la société civile. Il s’agit avant tout de produire des avancées sociales en s’inspirant des innovations contenues dans ces expériences. Cette perspective prend appui sur des groupes de travail ou de recherche-action croisant des acteurs d’origine diverses : représentants des initiatives, responsables au sein des administrations, chercheurs, citoyens engagés, acteurs sociaux… Plusieurs groupes ont vu le jour au regard des grandes thématiques qui remontent du vécu : alimentation, habitat et lieux à vivre, assurances, mobilité, validation des acquis de l’expérience. Certains d’entre eux font l’objet d’une mobilisation nationale destinée à transformer les représentations politiques portées sur les questions de pauvreté : S’agit-il d’entériner la pauvreté en organisant son traitement ou de faire évoluer les cadres d’une société en décalage avec ses principes fondateurs ?
VCM travaille actuellement sur un statut de l’actif, une reconnaissance des lieux à vivre, la recherche de modalités de coopération alimentaire, … Ces chantiers œuvrent tous dans la même perspective : éviter de rabattre la question de la pauvreté à une vision purement pragmatique qui se résume au revenu, au pouvoir d’achat ou à une réponse aux seuls besoins matériels. Poser la question de la cohésion sociale induit la nécessité de replacer l’activité comme un moyen de participer à une dynamique collective qui soit porteuse de sens, créatrice de lien, vectrice de solidarité. La reconstruction d’une aspiration positive au « vivre ensemble » ne peut être déconnectée d’un contexte favorable au partage d’un « bien commun ». Malgré leur contribution à une amélioration des conditions matérielles, les mesures administratives de lutte contre la pauvreté telles que le RSA restent toujours en deçà de cet enjeu de cohésion sociale.
La nécessité de porter ces réflexions à connaissance et d’en partager l’expérience devient aujourd’hui l’un des enjeux forts de VCM. Cela se traduit par la maturation d’un projet de Conférence Régionale de Cohésion Sociale, par la participation à une Plateforme nationale regroupant dix grands réseaux ou fédérations de l’action sociale, par la constitution d’un pôle régional et interrégional de ressources pour aider à la naissance et au développement des initiatives de solidarité.
Composé d’un peu plus d’une centaine d’initiatives dans les régions PACA et Languedoc-Roussillon, l’action du réseau est visible via un site internet, la publication d’un journal et l’édition d’une lettre mensuelle. Son expérience se diffuse également par le biais de ses outils tels que les « Escarcelles », outil de mutualisation de moyens et de partage d’expérience, ou une action de formation collective d’encadrants en situation d’animation collective.
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Textes de référence, les « Repères » fondent l'action de VCM. Reflets de la spécificité de l'approche, ils sont construits à partir de l’analyse des situations concrètes liées à la pauvreté et à la précarité et affirment nos engagements. La première version écrite en 1995, a été réactualisée en 2002 pour répondre à l’évolution du contexte et des questions posées.
Mis en place dès la création de l’association, le Comité d'éthique anime une réflexion à partir des réalités vécues par les initiatives de solidarité. La richesse et l’autonomie de ses analyses sont garanties par la diversité d’appartenance philosophique, politique, religieuse, scientifique et sociale de ses membres. Le Comité d'éthique produit les textes de référence (Repères, charte des lieux à vivre, charte des épiceries sociales...). Il prépare et anime régulièrement un forum ouvert à tous les participants des initiatives de solidarité et aux instances publiques, il intervient, quand nécessaire, en appui aux divers groupes de travail.
Les travaux du comité éthique sont disponibles sur le site Internet : www.vcm.1901.org.
Le journal
Créé en 2000, le mensuel Voisins Citoyens Méditerranée est l'un des moyens de diffuser, de témoigner et de faire connaître notre approche de la question de la solidarité. Débats, Méditerranée, Associations, Portraits... chaque rubrique est le reflet des questions et des préoccupations des initiatives de solidarité du réseau. Distribué dans le réseau des associations, il est vendu par abonnement
Voisins & Citoyens en Méditerranée
80, rue Paradis
13006 Marseille
tél. 04 91 33 39 86
Site internet : www.vcm.1901.org
mail. v.c.m@wanadoo.fr