URGENT : Questionnaire du Synode sur la famille
Le synode des évêques sur la famille que le pape François réunira à Rome à l’automne prochain a fait l’objet d’un questionnaire préalable adressé, non aux seuls évêques, mais aux fidèles, dont Garrigues & Sentiers ne s’est pas fait l’écho en son temps. Nos lecteurs, avons-nous pensé, sont gens suffisamment informés et ils auront assez à faire pour répondre aux consultations ouvertes dans leurs diocèses sur le sujet ; inutile donc de les solliciter aussi pour nourrir un débat dans notre blog.
À l’usage, il apparaît cependant que les délais pour cette consultation étaient si brefs que peu ont répondu. La Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF), ainsi, a reçu seulement 400 contributions dont elle a tiré une synthèse que nous reproduisons ci-dessous.
Nous remercions le pape François d’avoir demandé à tout chrétien de répondre au questionnaire sur le synode. Á cette fin, nous avons sollicité les commentaires libres de nos sympathisants. Voici la synthèse de près de quatre cents contributions écrites reçues à ce jour, en attendant les suivantes…
C’est d’abord un cri qu’exprime cette synthèse : il y a urgence à entendre le peuple de Dieu, car sa pratique dans le domaine sexuel est en désaccord complet avec l’enseignement du magistère. Depuis 50 ans, le peuple le refuse, l’ignore, ou s’en va. Une parole audible est une parole de son temps, quelle qu’elle soit. La famille reste le lieu privilégié des apprentissages, de l’éducation, de la vie en commun, de l’acceptation des différences, de l’exercice de la liberté et de l’initiation à la foi. C’est un malheur pour notre Église de ne plus y être aussi présente qu’elle le pourrait.
Les baptisés attendent une parole qui ne juge ni ne condamne, mais qui, dans la complexité des vies, des choix, des ambivalences, aide à vivre. Il ne s’agit pas d’édulcorer l’Évangile mais de le vivre.
C’est donc un vrai défi pour l’Église que d’abandonner son rôle de douanier et de notaire du sexe, de ne plus se dire experte en humanité mais de le devenir. Sans oublier que le Christ n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les malades. Notre Église doit se convertir à cette parole miséricordieuse.
Il est urgent de poser des actes concrets :
1. De bienveillance envers notre monde. Que le synode tienne compte des progrès médicaux, de l’allongement de l’espérance de vie, d’une démographie mondiale qui explose. Le concubinage « expérimental » est devenu la règle, les unions libres sont de plus en plus fréquentes, les divorces de plus en plus nombreux. La loi naturelle (notion incomprise et incompréhensible) ne peut plus et ne doit plus être une référence.
2. D’humilité envers les couples. Qu’il se laisse enseigner par eux, qu’il s’arrête au seuil du lit conjugal, leur laissant les choix d’une parentalité responsable et heureuse qui permette l’épanouissement du couple et des enfants sans en fixer les modalités, ni en contraception ni en infertilité. Qu’il jette un regard positif sur toute famille car c’est sur ce terreau que la Parole de Dieu pourra s’enraciner.
3. D’accueil envers les « sans papiers » de l’Église, en commençant par bannir l’expression « situations irrégulières ».
Il s’agit :
- Des divorcés remariés. Que toute l’Église se réjouisse, tout simplement, quand un homme ou une femme se remet debout après un échec, fut-il celui du mariage. Que le magistère n’envisage pas de le faire au prix d’une demande en nullité qui serait inhumaine et injurieuse, autant pour le premier conjoint que pour les enfants. Qu’il les accueille sans restriction au sacrement de réconciliation et à la Table Eucharistique. Ce refus actuel est un scandale, car le Pardon est un don de Dieu pour tous.
- Des personnes homosexuelles, qui sont des baptisés à part entière.
- Des candidats sincères, au baptême ou à d’autres sacrements, quel que soit leur état de vie.
4. De bénédiction envers tout ce qui met l’être humain debout, en lien avec l’autre, aussi différent soit-il, qu’il bénisse tout amour sincère.
5. De justice, en instaurant la parité hommes-femmes dans toutes les instances décisionnaires de l’Église.
La CCBF ajoute :
Il est proposé à chaque baptisé-e d'approuver en conscience ce document de synthèse personnellement, même et surtout si vous y avez déjà apporté votre contribution.
Nous vous invitons donc à le co-signer sur le site de la CCBF http://www.baptises.fr/?p=8887.
Nous vous confions aussi la mission de faire suivre ce mail et d'inviter le plus de personnes possible autour de vous, famille, ami-e-s, membres de votre paroisse, à soutenir et co-signer ce document qui nous semble primordial pour l'avenir de notre Eglise.
Nous vous invitons également à partager cette information sur les réseaux sociaux, facebook, twitter, etc...
Ce document de synthèse sera envoyé le 14 janvier prochain aux
organisateurs du Synode à Rome, avec l'indication du nombre d'approbations que ce texte aura reçues, que nous espérons aussi importantes que possible pour que notre contribution pèse dans les
débats à venir.
Nous nous faisons volontiers l’écho de cette initiative, mais nous invitons aussi nos lecteurs à adresser à la fois à la CCBF et à notre blog leurs réactions à ce synthèse et, le cas échéant, le texte des contributions qu’eux-mêmes ou des groupes de fidèles aux travaux desquels ils sont participé ont adressés à leurs évêques.
G & S