Ranimons la pensée
Elle est étouffée par l’agitation, les slogans et les images…
Peut-être que des « Jeunes retraités » devraient abandonner les activités caritatives, ludiques ou strictement familiales (pourtant importantes) pour devenir des artisans avisés de la « pensée populaire » bien éloignée du populisme.
Les clubs, laboratoires, séminaires qu’ils susciteraient et animeraient seraient sans aucun doute d’une utilité majeure et sauveraient de la cachexie la pensée moribonde du peuple.
Qu’ils ne disent surtout pas qu’ils n’y arriveront pas, qu’ils sont incompétents ou que le temps leur manque.
Peut-être aussi que des jeunes hommes ou des jeunes femmes de plus ou moins quarante ans pourraient abandonner une vie professionnelle à plein temps et oser devenir des « oisifs à temps partiel » pour la réflexion et « prendre soin » des emblavures de la pensée.
Beaucoup de terre demeurent en friche parce que personne ne prend le souci de les « cultiver » pour qu’elles donnent des fruits nouveaux et vigoureux.
J’ai entendu dire à des jeunes femmes qu’elles n’avaient pas grand besoin d’un salaire « confortable » mais que, par contre, une vraie profession de haut niveau les valorisait et leur donnait un statut reconnu. J’ose penser que si quelques-unes devenaient des tisseuses de culture moderne, elles connaîtraient un véritable épanouissement et sauveraient la modernité d’une indigence aussi redoutable à la longue que le sous-développement et la faim.
Je n’ai aucune « autorité » pour tenir ce genre de propos.
Je suis simplement témoin impuissant d’un « naufrage ».
Je ne peux que crier « au secours la pensée se meurt, la pensée est morte ».
Je doute que les « assoiffés » de la vitesse s’octroient suffisamment de loisir pour lire mon propos et pour réfléchir à quelques-uns comment ils pourraient mettre en place un « Samu de la réflexion ».
Enfin, j’aurai toujours fait mon devoir de sonneur de tocsin…
Je ne sais pas si parmi les « baptisés-confessants » se trouvent des hommes et des femmes disponibles pour cette tâche élémentaire d’ouvrir l’ensemble d’une population à réfléchir et prendre une certaine hauteur, d’une part sur les enjeux et d’autre part sur les valeurs de notre époque !
À mon sens, en donnant une partie de leur temps ils « sauveraient » la laïcité et ainsi iraient dans le sens du mystère de l’Incarnation.
Christian Montfalcon