Patience

Publié le par G&S

Pour moi la patience est une forme permanente de notre être puisque nous sommes pendant tout notre trajet humain sur terre en devenir de ce que nous sommes.

Être patient c'est être humain et devenir de plus en plus humain.

C’est compter avec le temps qui court, qui stagne, qui grignote, qui accomplit.

La patience parle d’inachèvement, d'un parcours qui va son bonhomme de chemin, d'une route où l'on avance sans perdre de vue le but... mais sans y être encore, sans être certain d'y parvenir, peut-être en étant sûr qu'au jour de la mort qui clôturera le parcours, il manquera encore quelque chose que la bonté de Dieu comblera.

Nous sommes battis sur un manque que nous cherchons à remplir, c'est à la fois souffrance et dynamisme.

La patience avec soi, avec les autres, avec la science, avec les découvertes… La PATIENCE EST ESSENTIELLE, c'est-à-dire de l'essence de l'homme réel.

Paradoxe : Dieu n'est pas patient, en revanche le Christ l'est.

PASSION=Patience.

Christian Montfalcon

Publié dans Réflexions en chemin

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L
<br /> Je suis globalement tout à fait en accord avec ce texte. Tout le parcours d'humanisation de l'être humain suppose la même patience que celle du cultivateur qui attend la germination, que celle du<br /> guetteur qui attend l'Aurore.<br /> <br /> <br /> À condition bien entendu de vive la patience comme une dynamique de vie. Comme, effectivement, quelque chose de passionnel dans l'attente et la certitude d'un accomplissement possible.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En revanche je ne partage pas le paradoxe : "Dieu n'est pas patient, en revanche le Christ l'est".<br /> <br /> <br /> Ce serait plutôt l'inverse : le Christ n'est pas patient, Dieu l'est.<br /> <br /> <br /> Dieu à la patience du père, et elle est d'ailleurs hors du temps. Dieu vit certainement une sorte d'ascèse de voir l'homme tellement tarder dans son cheminement vers son accomplissement total de<br /> fils.<br /> <br /> <br /> En revanche le Christ à l'impatience du fils : " Je suis venu apporter le feu sur la terre et comme je voudrais que déjà il fût allumé !"  Il fustige ses disciples « lents à comprendre », il<br /> s'emporte contre ceux qui tardent à le reconnaître. Alors certes, il sait prendre son temps pour expliquer, déployer sa pédagogie. Mais au fond de lui un feu ardent ne peut que l'animer et<br /> d'ailleurs il le consumera.<br />
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R
<br /> Tout cela est très bien mais, à la lecture, je me suis demandé pourquoi l'auteur dit
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J
<br /> Comme toujours avec les articles de Montfalcon — trop rares sur G&S — on a à faire à un texte brillant, qui suscite la réflexion, par exemple sur le lien entre<br /> patience et inachèvement. J'aime bien aussi cette idée d'un Dieu qui comblera non pas nos désirs, qui n'auront plus lieu d'être autres que lui, mais  in<br /> fine nos manques (d'humanité ?).<br /> <br /> <br /> En revanche, l'égalité Passion = Patience, hormis le jeu de l'homophonie, pose question, car elle dépend de la signification  que l'on accorde alors au mot<br /> passion. S'il s'agit de la Passion subie par Jésus, oui, sans conteste. Patience de celui qui n'a pas hésité à quitté sa condition divine…<br /> <br /> <br /> Mais si passion désigne, comme en langage courant,  un « sentiment de vive émotion, parfois plus forte que la raison », voire une<br /> «opinion impulsive et irraisonnée », son sens devient très différent pour ne pas dire opposé. Si les littérateurs et philosophes depuis l'Antiquité et jusqu'au Grand siècle, puis au<br /> Romantisme se méfiaient tant de la passion (" les passions de l'âme…" que l'on doit maîtriser), c'est qu'elle faisait perdre la raison et transformait celui qui en était la proie, en simple jouet<br /> de l'hùbris.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Jean-Baptiste Désert<br />
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