Monseigneur Vingt-Trois nie la diversité catholique
Communiqué de la co-présidente de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones
La prière pour la France est peut-être respectable et utile, mais si elle méconnaît la diversité des catholiques, elle est oppressive et il convient de s’en désolidariser.
Monseigneur Vingt-Trois, en prenant l’initiative inhabituelle et solennelle – même si elle s’inscrit dans le cadre traditionnel de la prière pour la France du 15 août – de demander aux fidèles de prier pour le bien des enfants et la défense de la famille (qui ne serait pour ?), condamne en réalité le projet de légalisation du mariage homosexuel, ce que confirme d’ailleurs le propos de Monseigneur Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France : « Ce n'est un scoop pour personne que de dire que l'Église s'oppose au mariage homosexuel » (France Inter)
Ces prises de position seraient audibles si tous les catholiques les partageaient. Or, un sondage de l’IFOP du 14 août révèle que 45 % des catholiques pratiquants sont favorables au mariage de personnes homosexuelles.
Où et comment l’Épiscopat français prend-il en compte cette diversité ? Son initiative ne peut qu’être comprise comme un déni de l’opinion catholique que la CCBF entend défendre et à ce titre elle doit être dénoncée.
Elle est d’autant plus malvenue que l’Église de France compte en son sein, non seulement des fidèles homosexuels, mais aussi des personnes consacrées et un grand nombre de prêtres, qui vivent leur homosexualité dans de grandes souffrances, dont la plus terrible est le déni de l’institution sur ce sujet.
Que les catholiques ne les oublient pas demain dans leurs prières ! Telle serait l’une des manières de faire droit à la diversité réelle du peuple catholique.
Anne Soupa