Mise au point avec Notre père
Notre Père,
Combien de fois t'ai-je adressé cette prière durant mon enfance et les années qui ont suivi ?
Tantôt prise par le ronron d'une foule à l'unisson, tantôt fervente et réfléchissant à chaque mot que je prononçais.
Et voici sans doute une occasion de te dire (ou te redire) la phrase qui m'a toujours interpellée, gênée, contrariée, choquée : “Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés”.
Je la corrigeais invariablement et corrige toujours mentalement quand j'ai l'occasion (plus rare actuellement) de t'adresser cette prière.
Pardonne-nous nos offenses comme nous ESSAYONS de pardonner à ceux qui nous ont offensés.
Il me paraissait “normal” que ce Dieu d'amour nous pardonne (“foi du charbonnier” diraient certains) mais que nous nous puissions en faire autant et surtout que nous l'affirmions de concert, cela me paraî(ssai)t vraiment prétentieux, voire hypocrite.
Je savais déjà qu'il ne s'agit pas de jouer les Salomon et de mettre dans la balance deux “doses” de péchés : “OK, je pardonne 200 grammes donc tu m'en pardonnes autant”, mais de reconnaître humblement que pour nous, simples humains, il peut être parfois difficile de pardonner.
Voilà Seigneur, et vous lecteurs, une petite “mise au point“ d'une chrétienne qui ne se reconnaît pas du tout dans l'église actuelle.
Anne 2B