Mariage homosexuel : Parlementaires, sentez-vous libres !

Publié le par G&S

Lors de la messe de rentrée des députés et sénateurs, mardi soir,
Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris,
a confirmé l'opposition frontale de l'Église au mariage homosexuel.
Il a demandé aux élus de ne pas suivre les consignes des partis.

L'Église catholique maintient la pression contre le projet de loi sur le mariage homosexuel. À quatre jours de l'assemblée des évêques à Lourdes où le cardinal André Vingt-Trois prononcera samedi matin un discours choc, très attendu, sur cette actualité, il a donné un avant-goût de son propos, mardi soir, en la basilique Sainte-Clotilde de Paris à l'occasion de la messe annuelle de rentrée des parlementaires. Organisée par le Service Pastoral d'Études Politiques (SPEP) – une structure du diocèse de Paris créée par le cardinal Lustiger – cette messe réunit, une fois par an, un large spectre du personnel politique tant par les responsabilités que par les engagements.

Un public de choix pour le cardinal qui a insisté sur la « liberté de conscience personnelle » des politiques quand ils doivent légiférer sur des « grands enjeux » de société comme la « transformation législative du mariage » : « La liberté doit se gagner et se défendre face aux lobbies qui saturent les espaces de communication. La liberté doit résister au conformisme de la pensée “prête à porter” qui évite de trop s'interroger. Elle suppose de ne pas s'en remettre à l'avis de tel ou tel prétendu spécialiste. »

Un « courage nécessaire »

Et d'appeler ensuite au « courage » qui est « nécessaire » quand « il s'agit pour le responsable politique de prendre ses distances par rapport à son entourage idéologique ou à son parti et d'exposer son image publique ». Option sans doute difficile, a reconnu le président de la Conférence des évêques mais c'est souvent « ce à quoi l'on reconnaît les hommes et les femmes de conviction ».

Option qui n'est pas de l'ordre d'un choix politicien, mais d'une vision politique au sens noble du terme car ces sujets engagent l'avenir de la société : « Dans la vie d'un pays, il est des sujets qui engagent la vie personnelle des citoyens et qui ne dépendent pas simplement d'une majorité électorale, même si elle était importante. Au printemps dernier, les électeurs ont désigné le président de la République et les députés pour engager de nouvelles orientations politiques. Je ne pense pas que l'organisation des mœurs conjugales et de la transmission de la filiation fasse partie des éléments d'une alternance politique. Elle engage trop profondément l'avenir de la société pour n'être qu'une conséquence automatique d'une élection. »

Conclusion alors inédite du prélat : les parlementaires doivent donc user de leur pleine liberté de vote: « C'est pourquoi dans les débats qui vont très probablement s'ouvrir sur le mariage ou sur la fin de la vie ou sur la révision des lois de bioéthique, il serait choquant pour la démocratie que les parlementaires ne disposent pas de leur liberté de vote. »

Et le cardinal de justifier cette intervention de l'Église : « certains de nos concitoyens contestent aux chrétiens le droit d'exprimer leur conception du mariage et les soupçonnent de vouloir l'imposer à toute la société ». Pourtant « dans le débat qui secoue notre société – bien que l'on nous eût dit qu'il était superflu puisque tout le monde était supposé d'accord – il est assez facile de comprendre qui est en train d'imposer une conception particulière du mariage à la société. »

Sur lefigaro.fr

Publié dans Signes des temps

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