Les chrétiens fêtent Dieu qui s'est fait frère

Publié le par G&S

Message de Mgr Pontier, archevêque de Marseille
et président de la Conférence des évêques de France

Pour Noël 2013 et le Nouvel an. 

Durant la période de Noël et du Nouvel An, nos cœurs, nos familles, nos villes se mettent en fête. Un vent de bonté, de générosité, d'attention aux autres, isolés ou malades, souffle et amplifie nos capacités d'affection. Nous échangeons des vœux. Les jours sont les plus courts, mais la fraternité humaine est à son zénith. Les chrétiens fêtent Dieu qui s'est fait frère et affirment que ce qui sauve l'humanité, c'est de trouver les chemins de la fraternité, de les retrouver autant que nécessaire, de les construire et les reconstruire sans se lasser !

Mgr PontierL'élection du Pape François aura marqué cette année 2013. Venu du continent sud-américain, il a grandi dans un environnement différent du nôtre. Il a connu la dictature, la grande pauvreté. Il a entendu et poussé les cris d'appel en faveur d'un monde plus juste et fraternel. Depuis qu'il est élu, il ne cesse d'inviter à une vie plus sobre, à un souci des plus démunis, particulièrement des migrants de la faim, de la misère ou des guerres multiples. Sa journée à Lampedusa, son appel à la prière pour la Syrie, ses visites dans une favela de Rio ont redit avec force cet appel à la fraternité
Comment ne pas entendre que c'est dans cette voie de la fraternité et de la solidarité que se trouve pour l'humanité le chemin le plus sûr ? Or, on peut se demander si notre société ne cherche pas ailleurs la solution aux questions de ce temps et tout particulièrement dans un individualisme multiforme et trompeur, symptômes d'une modernité sans âme.

Je pense aux personnes en fin de vie qui ont davantage besoin d'entendre la société soutenir auprès d'eux une présence chaleureuse, compétente et sans faille que d'être invités à chercher dans la mort l'issue d'une vie qu'ils ressentent trop dure. Comment se fait-il qu'on en vienne à organiser et légaliser l'acte du suicide qui est un acte de désespoir ? Ne peut-on pas réveiller et soutenir ce qu'il y a de meilleur : la capacité des médecins à soulager la douleur, la présence généreuse et aimante des familles et du personnel médical ? Comment peut-on penser que par de tels messages on construise un monde solidaire et digne ?

Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l'interruption volontaire de grossesse qui loin de permettre aux femmes en détresse d'être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie naissante sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l'élimination de l'être qu'elles portent en leur chair ?

Je pense à ces signaux donnés à de nombreux salariés pour les pousser à admettre qu'ils sont un poids pour la rentabilité de leur entreprise et qu'il faut bien qu'ils le comprennent, même si on le leur demande après des décennies de travail qui ont contribué à la marche de ces mêmes entreprises ?

Ne pas faire place à l'enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu'au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d'humanité.

Une année nouvelle s'ouvre. Elle apportera son lot de bonheurs et de difficultés. Chacun souhaite un monde meilleur. Ce meilleur repose sur une répartition plus équitable des biens matériels. Il repose encore sur des comportements et des choix plus fraternels et généreux. Heureusement, nombreux sont ceux qui s'engagent dans ce sens.

Des chrétiens ne sont pas les derniers. Qu'ils se souviennent d'éclairer leur engagement nécessaire et louable à la lumière qui rayonne de la vie du Christ. Trouver la manière chrétienne de vivre un engagement politique, social et associatif est sûrement une tâche qui se présente à nous dans un contexte nouveau.

Dans le message que le Pape François publie pour ce premier janvier 2014, il rappelle la parole de son prédécesseur Benoit XVI : « La mondialisation nous rend proches, elle ne nous rend pas frères. » Il invite à s'engager pour une culture de la solidarité et de la fraternité.

Tel est peut-être le projet profondément humain, l'ambition planétaire dont le monde a besoin.

+ Mgr. Georges Pontier

Note de la rédaction : le titre de cet article est de G&S (mots inclus dans le message)

Publié dans Signes des temps

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B
<br /> Certes, comme le rappelle Mgr Georges Pontier, avec l’arrivée de Noël : « les chrétiens fêtent Dieu qui s’est fait frère ».  Cependant, en cette fin d’année 2013, avec les<br /> échanges de vœux,  les messages de fraternité circulent partout sur la planète, émis aussi bien par des chrétiens que par des non-chrétiens : au sein des familles, des résidences, des<br /> quartiers, nous les entendons ici et là : joyeuses  fêtes de Noël, dans la paix, la fraternité et la joie !<br /> Que représentent donc ces vœux ? Sont-ils l’expression  d’un rêve insolite ?  Ces vœux  surgissent à nouveau  chaque année sur notre planète ; une planète<br /> cependant déchirée en plusieurs ponts du globe :  le Centre-Afrique, le Moyen et l’Extrême Orient… ..<br /> Leur persistance atteste la présence d’une aspiration inscrite dans le secret du cœur de l’homme : tout au fond de notre être,  réside ce désir indéracinable, activé chaque année par la<br /> célébration d’un anniversaire. L’anniversaire d’une naissance, ô combien insolite : la venue d’un Dieu-Amour descendu sur terre, afin d’ouvrir à l’homme un chemin susceptible de lui<br /> permettre, à son tour, d’avancer librement  vers son Dieu,  sur le chemin de l’éternité. Un chemin de sainteté pour renaître, renaître librement et reconnu enfant de Dieu. Tel est le<br /> miracle de Noël, aujourd’hui, comme hier…<br /> Francine Bouichou-Orsini<br />
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