Le « genre » démasqué
Homme ou femme ? Le choix impossible…
Élizabeth Montfort
Éditions Peuple Libre 2011, 123 p., 12 €.
La théorie du genre est très en vogue, mais aujourd’hui son intrusion dans les nouveaux programmes scolaires (livres des sciences de la vie et de la terre) suscite de vives réactions.
De quoi s’agit-il ?
De réévaluer le sens du mot genre. Très utilisé en grammaire et dans la langue courante, il sert à distinguer le masculin du féminin, en partant d’une différence physique : le sexe. Seulement, le mot s’est chargé, au fil du temps, de contenus culturels et sociaux qui dépassent de beaucoup le registre anatomique.
Les mouvements féministes des Women’s studies, nés en Amérique du Nord au siècle dernier, ont démontré que la différentiation masculin/féminin pouvait devenir instrument d’oppression pour les femmes. On cantonnait volontiers celles-ci dans des emplois ou des rôles inférieurs qui semblaient convenir à la faiblesse de leur nature féminine. Mais cette nature existe-t-elle ? N’est-elle pas une construction sociale plus encore qu’une réalité physique comme le suggérait la célèbre formule de Simone de Beauvoir, dans le Deuxième Sexe (1949) : On ne naît pas femme, on le devient ? Et les féministes du monde entier se sont battues et continuent à se battre (car la cause est loin d’être gagnée) pour la parité et l’égalité avec les hommes.
Or, actuellement, la fine pointe de la recherche universitaire est passée des Women’s studies aux Gender studies. Querelle de mots ? Non ! Car un nouveau pas est franchi hardiment ! Ce que l’on remet en question, cette fois, c’est la différence physique qui pourtant semblait distinguer clairement les hommes des femmes. Erreur ! La psychologie a suffisamment montré que le féminin et le masculin sont présents chez tout homme et toute femme.
On l’aura deviné : avec le genre, ce n’est plus le sexe, mais l’orientation sexuelle de l’individu qui fait la différence entre féminin ou masculin. Ce n’est plus seulement le corps et le hasard d’une naissance, mais la personne entière avec sa volonté qui peut ainsi décider de son appartenance au genre féminin ou au genre masculin.
Juriste et philosophe, l’auteure de ce petit livre bien informé et très bien fait ne mâche pas ses mots. Elle entend démasquer une imposture : on assiste, selon elle, à une offensive commune des féministes radicales et du lobby gay et lesbien (très actif dans les médias et les lieux de pouvoir, notamment les instances internationales) pour assurer leur reconnaissance, déconstruire la domination de l’hétérosexualité (facteur, selon eux, d’homophobie) et proposer, pour rétablir l’égalité sociale, un nouveau code de la famille, le droit au mariage, le droit à l’enfant pour tous.
Isabelle Vissière