La vie : une course à part entière
Dans le grand marathon de la vie que j'ai vécu pendant 39 ans j'avançais lentement mais sûrement, j'avais de l'endurance, je résistais et supportais les difficultés, je continuais, je savais qu'il ne fallait pas se décourager mais aller jusqu'au bout, que tout n'était qu'une question de temps mais que j'atteindrais finalement la ligne d'arrivée, que je gagnerais enfin le trophée nommé « bonheur ».
Quelques autres étaient à mes côtés, mes « compagnons » de galère, comme je les nommais ; ils étaient toujours prêts à m'encourager et me soutenir mais pourtant je me sentais faible, il manquait quelque chose à mon envie de vaincre.
Et puis d'un seul coup, alors que je n'y croyais plus, j'ai vu passer un « être », impalpable, juste une présence... il courait à peine plus vite que les autres mais il m'a subjuguée ! J'ai alors compris que je ne voulais désormais plus le perdre de vue, je ne voulais pas qu'il « file », je le sentais, j'aurais voulu l'attraper au passage et continuer avec lui la course de la vie, main dans la main...
Il n'a d'abord fait que me frôler puis il s'est retourné, m'a souri et a pris le temps de s'approcher, plus près, de me regarder et de me parler... Il m'a dit que bien qu'ayant laissé passer plusieurs chances de qualification je devais persévérer, que j'aurais encore ma chance, que tout le mode avait droit au bonheur...
Une idée avait germé en moi : il deviendrait mon coach personnel, un coach privé, Lui dont je connaissais le nom mais que j'avais mis de côté, sur le banc de touche trop souvent, dans ma vie !
Et ainsi fut fait !
Je compris alors que nous nous étions trouvés, que nous allions former une équipe, un duo de choc ! Lui me ferait part de sa grande expérience, moi je me laisserais faire, guider...
Car après toutes les épreuves éliminatoires, il m'avait choisie, moi, pour être son « élève », il voulait faire de moi la championne de la vie et pas seulement… la championne toutes catégories du bonheur. Je me devais donc de ne jamais le décevoir.
En entraîneur avisé, il m'a prise par la main. Parfois je ne savais pas trop où j'allais, mais avec lui j'avais confiance...
Et j'ai très vite compris ô combien j'aimais courir avec lui ! D'abord guidée, car j'étais une novice, portée et emportée finalement…
La course de ma vie a été et est semblable à une course de haies : je cours, je rencontre des obstacles, je peux facilement les franchir, je passe par-dessus sans me retourner, je gagne...
Puis, d'autres fois, je saute les haies mais je ne peux pas m'empêcher de tourner la tête et de regarder en arrière ; et je tombe ! Il ne faut pas, je le sais, cela ne sert à rien de vouloir regarder ce que vivent les autres et de chercher à savoir si eux sont plus heureux !
Mais je me suis découverte, je suis une battante, j'avance, je double les autres, je me surpasse et dépasse tout le monde, et je sais que je peux gagner ! Je m'efforce de garder un moral d'acier et dans cette tâche je peux compter sur le soutien de mon compagnon de route, toujours là, toujours prêt à me donner force et espoir renouvelés !
Quand, d'autres fois, je dois faire face à des obstacles plus hauts, que je n'arrive pas à franchir, j'essaie mais ça ne passe pas, c'est l'échec, la chute, je tombe...
Je me suis toujours relevée, la tête haute, après plus ou moins de temps passé à terre, terrassée par l'échec et la douleur plus ou moins grande ; et j'ai toujours repris la course... pour Lui, vers Lui, avec Lui, en Lui et moi...
J'ai réalisé il y a peu ce que signifiaient ces haies. Et au lieu de Lui en vouloir, de lui reprocher de m'envoyer ces épreuves, j'ai compris et palpé du doigt le sens profond de ces embûches semées sur ma route : ce ne sont que des mises à l'épreuve destinées à nous fortifier, à nous entraîner, à nous montrer combien il est dur de subir des coups dans la vie mais aussi combien il est possible de les surmonter, de se battre et de les « gommer » ; avec de la ténacité, du courage, de l'obstination, je peux vaincre, je gagnerai, je le sais maintenant...
J'ai compris aussi pourquoi moi j'avais toutes ces haies dans ma vie alors que d'autres ont une course en ligne droite sur un terrain aplani et sans embûches ; j'ai compris que ce qui me semble de loin s'élever comme un mur n'est en fait destiné qu'à me freiner, à me ralentir, à réguler mes ardeurs. Car sans ça j'aurais sûrement continué ma course folle vers la recherche de biens matériels et je n'aurais pas pris le temps de réfléchir, je me serais lancée sans savoir où j'allais et je me serais perdue, je serais allée droit dans le mur, j'aurais oublié les valeurs essentielles de la vie, les qualités d'un bon coureur et je ne serais pas allée loin en sprintant vers mon seul et unique plaisir par-dessus tout...
Alors oui, aujourd'hui je peux voir que même si ces haies me semblaient négatives, elles ne sont en fait que le frein, la soupape de sécurité, la sonnette d'alarme de ma vie, elles m'empêchent d'aller trop vite, et tout le monde sait bien que qui va piano va sano, lentement mais sûrement, rien ne sert de courir il faut partir à point et surtout que qui veut voyager loin ménage sa monture !
Voilà pourquoi il est primordial de mettre Dieu au centre de notre vie, de le louer et lui rendre grâce en tous temps bons ou mauvais ! Il est la paix, la sécurité, le garde-fou et l'assurance d'une vie meilleure.
J'ai eu la chance de vivre un « miracle » provoqué par je ne sais quoi d'inqualifiable, d'indescriptible... et voilà que ce que je croyais être la course de mon corps s'est transformé en une course de mon cœur, faite de ressenti, de tendresse et de paix... de cet Amour que seul Dieu peut donner !
Alors mon cœur s'est avéré être un cœur hors du commun, capable de résister à beaucoup de choses, un cœur capable de se dilater et de grossir, un cœur qui bat plus fort que tout ce qu'on a jamais vu, un cœur qu'Il a su entraîner à l'aimer au-delà de toute attente et que je Lui ai offert sans compter !
Un vrai cœur de sportive !
Je me sens maintenant une femme exceptionnelle ! Car je garde la tête haute, je suis fière de moi mais surtout car j'ai pris conscience de participer à une course d'un nouveau genre – une course à la verticale ! – pour m'élever vers les hautes sphères, les cieux des anges et de l'Amour comme dans une envolée et je sais bien que tout est possible car aimée par Dieu je me suis senti pousser des ailes, les ailes de la victoire !
Seigneur, j'ai envie de te crier : « merci pour ta main si douce mais ferme qui me tient sans jamais me lâcher ! »
Florence