La relation, valse-hésitation...
à quatre temps !
Quelques lignes où je me suis attaché à décrire l’expérience de l’homme lorsqu’elle s’étale dans l’espace, dans le temps et donc dans la réciprocité.
J’ose me lancer et dénommer les quatre temps qui, à mon sens, constituent l’expérience humaine étalée dans la durée :
- le temps de la séduction,
- le temps de la réalisation,
- le temps de la déception,
- le temps de la négociation.
Le temps de la séduction
Le mot, ici, n’est pas du tout péjoratif ; le temps qu’il dénomme est bien adapté pour une action de longue durée à entreprendre. Il mobilise jusqu’au fond du cœur pour un projet à aborder.
C’est le temps où on se lève pour agir ; on s’y met avec goût, l’œil brillant et l’intelligence en éveil. On retrousse les manches ; il faudra que ça marche ou que ça dise pourquoi.
On y pense le jour, on en rêve la nuit ; le projet nous habite. En rêve, les obstacles sont balayés, la fatigue ne compte pas.
Je pense – et j’espère – que chacun a connu, connaît, connaîtra cette sorte de moment. Si jamais vous n’en aviez aucune idée, demandez à un amoureux ou à un fou de DIEU, il vous racontera…
Moment fascinant, brillant, attirant et souhaitable ; moment de l’émoi et de l’émotion.
Qu’il s’agisse de rencontres d’amitié, qu’il s’agisse de visées apostoliques ou encore de mariages, d’institutions ecclésiales à promouvoir, l’intuition et l’utopie soutiennent l’attention et donnent un courage inouï pour faire les premiers pas : « J’achète des fleurs et je monte chez elle... »
C’est charmant, voire enivrant, mais c’est bon !
On est sous l’emprise ; d’autres diraient sous influence.
Ce temps est primordial, d’une part parce qu’il se présente généralement le premier, et d’autre part il est primordial parce qu’on ne saurait s’en passer.
On a plein le cœur du projet et l’on sait convaincre les autres pour qu’ils y adhèrent.
Dans cette sorte d’enivrement, l’action collective s’ébauche. La révolution politique et la prise du pouvoir sont faciles à ce stade. Par ailleurs, combien d’entre nous ont été enthousiasmés par les premières lueurs de la foi et leurs premiers pas dans l’Église ?
Dans le temps de la séduction, il se passe en l’homme quelque chose de confus et de fort.
L’analyse échappe ; on se sent poussé, tiré, envahi. Le projet déborde de toute part et ce n’est pas encore le moment de l’émonder. Il faut laisser pousser. Plus tard, le jaillissement se canalisera.
Il faudrait redouter que l’intelligence et la rationalité contrôlent et freinent trop vite cette expérience torrentueuse. Temps important de l’expérience spirituelle et amoureuse, il en a la folie profonde, pleine d’inconscience, et aussi la poésie.
Qu’il serait donc dommage que la peur se serve de l’intelligence et de la raison pour censurer ce moment, sous prétexte de garder la liberté ! Laissons d’abord ce temps s’accomplir ; après, d’autres moments poliront cette expérience.
Quand on relit, dans l’Ancien Testament, ce qu’il est convenu d’appeler la vocation d’Isaïe le Prophète on découvre une certaine “séduction”.
Isaïe : La gloire de Dieu est présente et habite le temps dans un bruit terrifiant au milieu d’une cour céleste qui hurle la sainteté de Dieu. Isaïe est terrifié de se trouver en présence du TROIS-FOIS-SAINT. Les pivots de la porte sont ébranlés ; rien ne peut résister. La nuée couvre tout : moment de force et de confusion. Isaïe s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis perdu… et mes yeux ont vu le roi, le Seigneur, le Tout-Puissant ». Qu’importe l’imparfait ; c’est YHWH qui purifie et passe au feu de la braise ardente les lèvres de la Parole. Et YHWH dit : « Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ? » Et Isaïe répond : « Me voici, envoie-moi ! » (6,5-8)
Avait-il compris ? Avait-il pesé tout ce qu’il avait à faire, tout ce qu’il aurait à dire, à subir, à souffrir ? Certainement pas... ce sera pour plus tard, mais aujourd’hui, dans cette expérience fondamentale : plaisir, désir, force, confusion, joie, disponibilité font une ronde effrénée. IL EST BON DE VIVRE CE TEMPS...
Tout semble simple, à portée de main ; c’est comme si c’était fait... mais justement, ce n’est pas encore fait.
Temps riche mais éphémère qui s’arrête avec les premiers balbutiements de la mise en œuvre. Indispensable pour la création et la conquête, ce premier temps met en route, suscite les dynamismes, mais il devient creux s’il n’ose mourir par la confrontation au temps de la réalisation.
Le temps de la réalisation
Fini de rêver, il faut maintenant se cogner aux autres et aux choses. Il faut compter avec les narquois qui ont déjà le sourire aux lèvres, avec les institutions qui ont leur propre logique et avec les multiples choses qui résistent.
Le projet s’affronte à la densité du réel ; le subjectif se heurte à l’objectif, le quotidien n’est pas souple et la banalité prépare déjà sa réserve de dérisoire.
Ici commence l’aveu. Pour mettre en œuvre et pour continuer, il faut oser se laisser dévoiler par l’action ; C’est à l’œuvre que l’on reconnaît l’artisan.
Dans le projet, tout est simple. L’imprévu n’a aucun poids. Par contre, dans la réalisation l’épreuve de vérité commence.
Le sordide et le merveilleux,
la haine et la tendresse,
le fragile et le durable,
la fidélité et l’inconstance
se dévoilent.
Les mains se salissent et s’écorchent,
les “sous” s’épuisent,
les bonnes raisons d’abandonner affluent,
les amis se comptent.
Il y a tellement de décalage entre l’idéal du projet et les premiers pas de la réalisation que le doute, voire la panique, se conjuguent : et si l’on s’était trompé !
La tentation d’effacer et de fuir pour éviter l’affront du ridicule prend corps.
La disproportion entre l’intention et l’institution s’enfle. La faille du réel apparaît clairement et suscite le vertige.
Temps merveilleux pour apprendre la vérité humaine : c’est moins beau que prévu mais c’est plus vrai.
Dans le toujours pareil et avec toujours les mêmes, le projet change, mais il prend forme, il commence à peser et à s’insérer dans le durable.
On sait que le parfait est inhumain ; maintenant on le sent dans son corps et on le vit au long des heures. Les vraies proportions se dessinent, le rêve s’effiloche. Purifié par une saine déception, on navigue dans le réel. “Dixit et facta sunt” : “Dieu dit et ça se fait sans bavure”.
L’homme dit et le décalage commence.
Décidément la pratique fait de nous tous de véritables hommes ; elle ne permet pas de ne pas se tromper : nous ne sommes pas des dieux !
Le temps de la déception
Temps merveilleux de la râpe à fromage ou du presse-purée.
Bien loin d’être négative, la déception est un temps très utile et nécessaire. Par lui, les enflures se réduisent, tout reprend sa taille :
Je ne suis que « ça »
Ce n’est donc que « ça »
Mon amie n’est que « ça »
Mon travail n’est que « ça »
Mon épouse n’est que « ça »
Mon Église n’est que « ça »
Mon Dieu se tait !
Temps de la mise à nu,
je suis différent de ce que je pensais,
je suis différent de ce que vous pensiez,
nous sommes différents de ce que nous pensions.
On croyait bien s’entendre, par exemple, et voilà que l’action commune laisse apparaître les failles naturelles de la solidarité. L’autre est un étranger et il est difficile de concilier totalement avec lui nos plaisirs, nos désirs et nos réalisations. Cet autre, absolument nécessaire pour la création, est irréductible. À moins de le tuer d’une manière ou d’une autre, à moins de le chosifier.
La déception met l’homme à nu au carrefour de l’échec.
Pilate, présentant Jésus outragé, a bien trouvé sa phrase : « VOICI L’HOMME ». En prononçant ces quelques mots, il ne savait pas – sans doute – que l’homme battu par la vie, exposé aux yeux de la foule hurlante, promis aux supplices, était le même que celui qui ressusciterait le matin de Pâques.
Ne serait-ce pas dans la déception que la graine meurt et que germe le fruit ?
Si elle ne devient pas amertume, si elle est accueillie comme un don de Dieu, la déception est transition de lumière, sas de clarté. Merveilleuse aventure que nous raconte l’histoire des Pèlerins d’Emmaüs.
Purifiant toujours, meurtrissant quelquefois, le que ça devient merveilleux de vérité et de révélation. Insoupçonné et imprévu, le que ça permet l’accueil des choses.
Le projet change, se modifie, s’étoffe. Il se conjugue au pluriel. La déception se transforme en joie. Le “petit” n’est pas le fruit de la parthénogénèse mais de la conjonction des personnes. Même s’il ne grandit pas comme prévu, le “petit” est non seulement viable mais il se porte bien et pousse dru. Son existence se fortifie dans le possible.
La déception casse le projet qui, dans sa perfection, était corset pour la vie. L’initiative des autres se mêle à celle des instigateurs pour engendrer constamment l’histoire contemporaine souvent imprévue et toujours concrète. Elle pousse à la pauvreté certaine et à la fécondité mystérieuse de l’action collective.
Cela est vrai pour l’homme durant toute son aventure terrestre et dans tous les domaines, y compris dans celui de la Foi : rencontre désirée et toujours déçue avec DIEU et la communauté des croyants.
Je ne peux résister à citer longuement Dietrich Bonhoeffer :
On ne saurait faire le compte des communautés chrétiennes qui ont fait faillite pour avoir vécu d’une image chimérique de l’Église. Certes, il est inévitable qu’un chrétien sérieux apporte avec lui, la première fois qu’il est introduit dans la vie de la communauté, un idéal très précis de ce qu’elle doit être et essaye de réaliser. Mais c’est une grâce de Dieu que ce genre de rêve doive sans cesse être brisé. Pour que Dieu puisse nous faire connaître la communauté chrétienne authentique, il faut même que nous soyons déçus, déçus par les autres, déçus par nous-mêmes. Dans sa grâce, Dieu ne nous permet pas de vivre, ne serait-ce que quelques semaines, dans l’Église de nos rêves, dans cette atmosphère d’expériences bienfaisantes et d’exaltation pieuse qui nous enivre. Car Dieu n’est pas un Dieu d’émotions sentimentales, mais un Dieu de vérité. C’est pourquoi seule la communauté qui ne craint pas la déception qu’inévitablement elle éprouvera en prenant conscience de toutes ses tares, pourra commencer d’être telle que Dieu la veut et saisir par la foi la promesse qui lui est faite. Il vaut mieux, pour l’ensemble des croyants, et pour le croyant lui-même, que cette déception se produise le plus tôt possible. Vouloir à tout prix l’éviter et prétendre s’accrocher à une image chimérique de l’Église destinée de toute façon à se « dégonfler » c’est construire sur le sable et se condamner, tôt ou tard, à faire faillite.
Nous devons bien nous persuader que, transportés à l’intérieur de la communauté chrétienne, nos rêves de communion humaine, quels qu’ils soient, constituent un danger public et doivent être brisés sous peine de mort pour l’Église. Celui qui préfère son rêve à la réalité devient un saboteur de la communauté, même si ses intentions étaient, selon lui, parfaitement honorables et sincères.
Dieu hait la rêverie pieuse, car elle fait de nous des êtres durs et prétentieux. Elle nous fait exiger l’impossible de Dieu, des autres et de nous-mêmes. Au nom de notre rêve, nous posons à l’Église des conditions et nous nous érigeons en juges sur nos frères et sur Dieu lui-même. Notre présence est pour tous comme un reproche perpétuel. Nous ressemblons à des gens qui pensent qu’ils vont enfin pouvoir fonder une vraie communauté chrétienne et qui exigent que chacun partage l’image qu’ils s’en font. Et quand les choses ne vont pas comme nous le voudrions, nous parlons de refus de collaborer, quitte à proclamer que l’Église s’écroule lorsque nous voyons notre rêve se briser. Nous commençons à accuser nos frères, puis Dieu, puis en désespoir de cause, c’est contre nous-mêmes que se tourne notre amertume. 1
Paradoxalement la “réalisation et la “déception” se conjuguent pour créer une certaine plage où tout l’être se décrispe pour accueillir un projet modifié ou nouveau. Tandis que la “séduction” lie, la “réalisation” et la “déception” délient Les choses ne se relativisent pas, elles prennent leurs vraies proportions. Elles sont attachantes mais ne piègent pas.
Les trois moments que nous venons de décrire sont indispensables à la vie humaine. Ils s’étalent parfois tout au long d’une existence où se mêlent, en quelques instants intensifs, pour aboutir à la lutte ou à la négociation : deux aspects de là même réalité.
Le temps de la négociation
Bien loin d’être uniquement le fait des diplomates chevronnés polis sous les lambris du Quai d’Orsay, la “négociation”, telle que je l’entends ici, s’apparente au combat, à l’affrontement, à la lutte corps à corps.
Oui, la “négociation” est combat, lutte, affrontement, discussion qui conduit à un accord provisoire qui prépare d’autres accords pour d’autres étapes. Elle n’écrase et ne blesse personne. La “négociation” est l’attitude fondamentale de l’homme en relation.
a) En relation avec la nature
Le physicien, le médecin comme l’artisan ou le cultivateur négocient avec le donné naturel. La royauté de l’homme se ramène presque uniquement à prendre l’initiative de la “négociation”.
Par humour, je cite ici un mot employé très sérieusement par les automobilistes : « J’ai bien négocié mon virage », c’est-à-dire : j’ai pris la mesure du possible et en fonction du site, des conditions atmosphériques et de la voiture, je calcule et ça passe.
Visser’t Hooft, dans son article Dyonisos ou Saint-François ne rappelle-t-il pas que « l’homme est économe ou intendant de la nature” » ? Et il ajoute : « La nature et l’homme deviennent des partenaires. Dans un dialogue, les hommes ont besoin de la nature. La nature a besoin de l’homme car toutes ces créatures forment une grande famille ».
Derrière tout cela se blottit toute une conception mystique, fort bien explicitée par François d’Assise. Ici se révèle une attitude faite d’altérité, de discrétion, d’humilité, de patience et de tendresse.
Tout cela est bien proche de l’écologie
b) En relation avec lui-même
Tenir compte de ses moyens pour réaliser, purifier son désir pour avancer, se bien connaître pour bien créer sont autant de conditions nécessaires pour remplir toute la stature d’homme. Quand j’étais enfant, la gourmandise me faisait, parfois, bourrer mon assiette et mon père disait : « Tu as plus grands yeux que grand ventre ! » Savoir proportionner, viser juste c’est le meilleur moyen pour atteindre l’objectif sans se décourager par excès ou s’endormir par défaut.
Composer, avec soi-même, son éducation, ses ressources physiques, intellectuelles – voire spirituelles – est tout à la fois signe de vérité et gage de paix profonde. Ne pas se violenter mais avoir une rigueur extrême dans la “négociation” avec soi-même, ne serait-ce pas ce que l’on appelle “l’ascèse chrétienne” ? Distance par rapport à soi-même, la “négociation” dépasse la simple acceptation des limites pour aborder au véritable amour de soi prôné par l’Évangile.
c) En relation avec l’autre et les autres
Ici, la “négociation” bat son plein, la société, la communauté, la famille, le couple, l’éducation des enfants en sont les fruits. Ce n’est pas la réduction au plus petit “commun” ; c’est la recherche fraternelle d’un “commerce” de vérité et de liberté pour l’épanouissement des personnes et des communautés.
Œuvre de l’homme composée de contradictions et d’amour, la “négociation” tient compte, dans son réalisme, du possible présent et de l’impossible que l’on accueille de Dieu. Parce qu’elle marie des intérêts apparemment contradictoires, elle désenclave de l’égoïsme de chacun pour une avancée collective. Communautaire, elle tient compte du passé et de l’avenir. Elle s’inscrit dans l’histoire des hommes.
d) En relation avec Dieu
La Bible raconte un grand nombre de négociations des hommes avec Dieu. Les géants de la foi : Abraham, Moïse, Isaïe, Zacharie, Marie la Vierge, ont osé questionner Dieu et entamer discussion avec Lui.
Peut-être d’ailleurs que le “Livre Saint” n’est que l’histoire de la négociation de Dieu avec son Peuple, échange merveilleux couronné par la venue de Jésus-Christ, vraie Parole et Négociation totalement réussie de Dieu et de l’Homme.
Moïse : Le Seigneur dit : « J’ai vu les misères de mon peuple en Égypte… Va maintenant, je t’envoie vers Pharaon ; fais sortir d’Égypte mon peuple… » Mais Moïse répondit : « Mais voilà, ils ne me croiront pas »… « Je t’en prie, Seigneur, je ne suis pas doué pour la parole… J’ai la bouche lourde et la langue lourde… » « Je t’en prie, Seigneur, envoie-le dire par qui tu voudras » (Exode 3-4)
Marie : L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il règnera pour toujours sur la famille de Jacob et son règne n’aura pas de fin ». Marie dit à l’ange : « comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge ? » L’ange lui répondit : « L’esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Elisabeth, ta parente, est elle aussi enceinte d’un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait « la stérile », car rien n’est impossible à Dieu ». Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit ! » Et l’ange la quitta. (Luc 1,30-38)
L’impossible se mêle au concret et une fécondité insoupçonnée se dévoile.
La “négociation” est sans doute l’acte humain par excellence car, pour négocier, il faut dialoguer de bien des manières ; il faut reconnaître l’autre comme un partenaire : le face à face est œuvre de personnes. On ne négocie pas avec une idéologie, à la limite on se cogne contre son appareil comme on butte sur un rocher lorsque le virage est mal négocié.
La « négociation » inclue les trois temps précédents et les résume. Le mariage du possible-quotidien avec l’impossible-de-toujours a besoin de la SÉDUCTION qui suscite la RÉALISATION. Cette dernière révèle la juste mesure de ce qui est faisable. Ici campe l’aveu de la DÉCEPTION qui permet à l’homme de ne pas se tromper de pointure et de se prendre pour un dieu aux petits pieds.
NÉGOCIATION : fusion permanente de volontés différentes, de désirs divergents et d’intérêts contraires en vue d’un progrès d’amour.
La “négociation” est le contraire de la rupture ; on va enfin pouvoir s’expliquer sans que.les portes se referment, claquent et se verrouillent à tout jamais.
Temps merveilleux du pardon, elle est nécessaire pour durer ensemble au fil des mois et des ans.
Cependant il existe des négociations malades, trahisons et suicides pour la société et les personnes (Munich… divorces... etc.), mais c’est pourtant dans la NÉGOCIATION – et à ce point d’affrontement – que se reconnaît la qualité de la vie humaine vêtue d’intelligence, de tendresse et d’humilité.
NÉGOCIATION : Moment précieux, rythme de l’humain où prend corps le don de soi-même et l’accueil du don de l’autre, profond lieu d’amour et sans doute de vie mystique. Et comme cela se poursuit au long des jours, on comprend alors la phrase de Saint Paul : « Ma vie, c’est JÉSUS-CHRIST »...
Christian Montfalcon
1 – De la vie communautaire – Éditions « Foi Vivante » p.
21-23.