La Communion des Saints

Publié le par G&S

Nous sommes censés, puisque nous le proclamons à la fin du Credo, croire à la «Communion des saints». Mais à quoi cette affirmation correspond-elle réellement dans notre foi, dans notre vie ? C’est dans ma foi personnelle, vécue au sein de l’Église, que je veux dire, car je ne prétends nullement représenter la foi en général, la foi de l’Église ; mais cette réalité m’étant particulièrement chère, j’ai envie d’exprimer ce qu’elle évoque pour moi.

On peut prendre chacun des termes après l’autre.

Communion, étymologiquement, c’est l’union avec, et dans union il y unité. Communion renvoie à la relation, d’ailleurs pas nécessairement explicitée, entre deux individus ou entre les membres d’un groupe, c’est un rapprochement, une communication. On est amené ainsi, et aussi, à évoquer la communion eucharistique.

Saint, adjectif, sainteté, substantif correspondant ; définition du Vocabulaire de théologie biblique : « réalité complexe qui touche au mystère de Dieu, mais aussi au culte et à la morale ; elle englobe les notions de sacré et de pureté, mais les dépasse. Elle semble réservée à Dieu, inaccessible, mais elle est constamment attribuée à des créatures … » On peut observer que dans les Actes ou les Épitres de Paul, le terme « les saints » désigne souvent les croyants, à qui l’Esprit Saint communique cette qualité. Dans la suite des générations chrétiennes (et encore aujourd’hui), les saints sont des chrétiens, déjà entrés dans la vie éternelle, donnés en exemple pour leur foi et leurs vertus : ainsi sainte Bernadette ou saint Ignace…

Toujours est-il que c’est une réalité, une relation qui fait partie de ma vie. Sans rejeter les saints « labellisés », j’y inclus tous ceux que j’ai aimés, et qui ne sont plus (et aussi ceux que j’ai moins aimés, voire ceux que je n’ai pas aimés du tout…) et qui, selon les jours, réapparaissent dans le champ de ma conscience. Bien sûr les vivants, proches ou moins proches, appartiennent aussi à cette vaste communion : tous les vivants et les morts, ils font en quelque sorte partie de ma vie, ils en circonscrivent le décor, en configurent la matière.

Mais qu’on n’en conclue pas que je croirais à la « réversibilité des mérites » comme on a dit à certaines époques… Tout est grâce et nous sommes tous des pécheurs pardonnés.

Monique Sellier

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