L'Esprit, espérance d'une Église en crise

Publié le par G&S

Le Père Michel Rondet était un des membres les plus actifs
de la revue Garrigues publiée par les Jésuites de La-Baume-les-Aix
et il nous a fait l'honneur d'écrire pour notre blog plusieurs articles remarquables.
C'est avec joie que nous vous informons de la parution de son dernier ouvrage
en mettant en ligne la présentation faite par l'éditeur.

Éditeur : Bayard Centurion – 116 pages, 16 €

Une espérance pour toutes celles et tous ceux
qui ont « mal à leur Église »

 

Esprit-esperance---Rondet.jpgPrésentation de l'éditeur

Au cœur des bouleversements que connaît notre monde occidental, bien des chrétiens souffrent de voir vieillir leurs assemblées, désertées par les jeunes générations. Ils s'inquiètent du fossé qui se creuse silencieusement entre « traditionnels » et « conciliaires ». Ils ont du mal à trouver leur place dans des structures qui leur paraissent sclérosées. Ils ne retrouvent pas dans les déclarations de sa hiérarchie les accents évangéliques qu'ils attendaient… Par contre ils sont témoins d'incontestables renouveaux spirituels, le plus souvent aux marges de l'institution ecclésiale, ce qui redouble leur malaise. Comment accueillir ces interrogations en vérité et les vivre à la lumière de l'Esprit qui ne cesse d'accompagner son Église ? Il est Souffle divin qui bouscule nos habitudes pour nous ouvrir à son dynamisme et nous emporter dans sa nouveauté. Saurons-nous le reconnaître, là où nous ne l'attendions pas ? Il est la source de notre espérance, il conforte nos recherches et nous ouvre des horizons.

L'auteur

Michel Rondet, jésuite, auteur de livres de théologie spirituelle, est animateur de groupes de recherche sur l'intelligence de la foi et de retraites selon les Exercices de saint Ignace.

 

Extrait : Un étrange paradoxe

Beaucoup de chrétiens fervents en Occident s'interrogent aujourd'hui sur l'avenir de leur Église. Ils souffrent de la voir minée de l'intérieur par des scandales ou des divisions, anémiée par la crise des vocations et le vieillissement tant de son clergé que de ses fidèles, impuissante à transmettre sa foi aux jeunes générations, absente des grands débats de notre monde... Tout ceci amplifié par les médias sous le regard ironique ou attristé de tous ceux qui n'osent pas nous dire trop crûment : vous voyez bien que c'est fini ! Où trouver force et réconfort dans ce marasme ? Les déclarations rassurantes du type : ce n'est pas si grave, demain sera meilleur, sont vite démenties par les faits. Et nous sommes un certain nombre à ne pas vouloir penser l'avenir dans une perspective de restauration d'un passé idéalisé et, de toute façon, radicalement dépassé.

Pourtant, et c'est là que gît le paradoxe : nous croyons à l'Esprit saint et à son action dans l'Église. Nous avons bénéficié dans la seconde moitié du XXe siècle d'un renouveau spectaculaire de la théologie de l'Esprit saint. Des études bibliques, une meilleure connaissance de la tradition primitive nous ont rappelé sa place dans la naissance de l'Église et dans les grands moments de son histoire. Nous avons même été témoins de son action novatrice au cours du concile Vatican II qui nous a ouverts à une vision rénovée du mystère de l'Église, peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l'Esprit, sacrement du salut. Il a inspiré une vision ecclésiale et spirituelle de la vie chrétienne : vie selon l'Esprit dans la diversité des vocations au service du Royaume de Dieu. Il a tenté de ramener tous les chrétiens aux origines christiques de leur foi par-delà les divisions de l'histoire. Il a ouvert la porte au dialogue avec les grandes religions du monde et avec les spiritualités athées. Nous avons accueilli avec joie ce grand vent de l'Esprit et aujourd'hui nous avons l'impression qu'il s'est essoufflé ou qu'il a émigré ailleurs loin de nos champs d'action. Nous désespérons de l'Église, comme si l'Esprit l'avait désertée.

Alors, faut-il abandonner l'Église pour suivre l'Esprit sur d'autres routes ? Certains le pensent autour de nous, parmi nous, et nous pouvons être tentés par cette perspective. Faut-il nous résigner à faire tourner la boutique en attendant des jours meilleurs ? Même si elle n'a pas toujours cette radicalité, et heureusement, la question nous est posée. Elle nous invite à redécouvrir les liens qui unissent l'Esprit et l'Église dans un monde qui connaît des changements rapides et profonds auxquels l'Esprit n'est pas étranger.

Conscient du désarroi dans lequel se trouvent trop de chrétiens, j'essayerai dans ces pages de prolonger des réflexions amorcées avec quelques-uns d'entre eux. Je m'inspirerai des théologiens qui essayent aujourd'hui de prolonger dans leurs travaux les grandes intuitions du Concile, persuadés que nous avons à susciter ensemble un visage d'Église qui réponde aux appels de notre temps. Mon horizon sera celui de l'Europe occidentale et de la crise qu'y traverse l'Église de Rome ; je suis bien conscient que, dans d'autres contextes, la situation est différente et pourrait conduire à d'autres discernements.

Table des matières

Un étrange paradoxe
L'Esprit aurait-il déserté l'institution ?
Une lumière sur nos pas : Vatican II
Jésus et l'Église
L'Esprit à la naissance de l'Église
L'Église se construit dans la force de l'Esprit
Une longue dérive cléricale
Et si la crise était un appel ?
Prêtres et laïcs dans la mission de l'Église
Les charismes dans l'Église
Dans l'Esprit, l'eucharistie fait l'Église
Un communion de communautés
Obéir en esprit et en vérité
Une Église pour le Royaume
L'Église nous introduit dans la communion des saints
Renaître d'en haut
L'Esprit et l'Église disent : « Viens ! »

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