Et si l’Église se faisait « conversation avec la société » ?

Publié le par G&S

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Contribution n° 1
Contribution n° 2
Chère amie, cher ami,


Voici Noël,
temps de fête et de fraternité, mais aussi moment de silence et de recueillement.

Noël reste un moment assez étonnant dans nos sociétés.

Chaque enfant qui naît arrache l’homme à son égoïsme, à ses certitudes et à sa nostalgie pour l’ouvrir à l’espérance et à l’amour. Noël célèbre la naissance d’un enfant comme une Parole de Dieu, signe de la discrétion d’un Dieu qui vient partager notre humanité. 

Autour de cette naissance, les évangiles décrivent un climat de crise, où des enfants sont massacrés par les puissants de ce monde, où l’enfant est pourchassé puis sauvé par l’exil.

Noël annonce déjà en germe la mort de Jésus, « le grain de blé qui meurt et qui porte beaucoup de fruits ». Il y a là un paradoxe renversant qui nous invite à regarder différemment autrui et le monde, à interroger profondément nos comportements individuels tout comme les fonctionnements politiques et économiques de nos sociétés.

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Cette phrase de l’Évangile de Jean est révolutionnaire pour la communauté des chrétiens.

Il y a bientôt cinquante ans, le concile Vatican II a pris cette phrase au sérieux en initiant une transformation profonde dans la façon dont l’Église catholique veut s’adresser au monde et participer à sa destinée… Transformation à peine amorcée !

La vérité que nous cherchons avec d’autres, la liberté et la justice pour lesquelles tant de personnes  se battent, la vie que nous tentons de favoriser, ne sont la propriété ni des chrétiens, ni de l’Église. Nous croyons qu’elles sont données par Dieu, mais dans un dialogue fécond avec l’autre, croyant autrement, sans surplomb présomptueux, sans négation des sources spirituelles dans lesquelles nous puisons. Nous croyons que ces engagements et ces rencontres servent l’humanité de l’homme et contribuent à résister au mal qui la traverse.

C’est dans cet élan de Vatican II pour reprendre l’expression de Paul VI que « l’Église se fait conversation avec la société, de laquelle elle se reconnaît intimement solidaire ».

Comment faire en sorte que le témoignage des chrétiens ouvre le dialogue sans être perçu en position de surplomb ?

Quels changements favoriser pour que les communautés chrétiennes soient vraiment porteuses d’humanité ?

Comment l’Église peut-elle « se faire conversation avec la société » ?

Autant de questions que nous nous sommes partagées au sein d’un groupe d’amis et auxquelles nous voudrions vous associer.

Ainsi, accepteriez-vous de nous rejoindre dans ces interrogations et répondre à quelques questions :

- Parmi les questions qui vous tiennent le plus à cœur pour l’avenir de l’humanité et sur lesquelles vous seriez prêts à vous battre, quelles sont celles que vous désigneriez en priorité ?

- En quoi l’Évangile, la Parole de Jésus éclairent-ils ces questions et peuvent-ils apporter un souffle, une force pour l’avenir ?

- Avez-vous aussi d’autres sources ?

- Pour vivre ce souffle et cette espérance, qu’est-ce qui vous semble faire difficulté aujourd’hui au sein de l’Église catholique ?

- Quelles seraient vos attentes et vos propositions ?

Je serais heureux de recevoir votre réponse d’ici le 1er février prochain.

Nous pourrons ainsi continuer notre réflexion à partir des réactions que je recevrai de chacune et chacun d’entre vous sachant que par ailleurs les membres de ce groupe 1 envoient cette lettre à leurs propres amis.

Nous comptons en effet, à partir de toutes les contributions reçues, vous envoyer une nouvelle lettre pour Pâques 2010.

Ensuite, nous verrons comment poursuivre notre démarche, avec toutes celles et ceux qui s’y seront associés.

Très belle fête de Noël dans la paix et la joie. En toute amitié.

Guy Aurenche et les membres du groupe de réflexion

1 - Ce groupe est composé de :

Guy Aurenche - Jean-Marc Aveline - Jean Bauwin - Nicolas de Bremond d’Ars - Jean Delumeau - Marie Derain - Dominique Fontaine – Patrick Gérault - André Gouzes - Jean-Claude Guillebaud - Jean-Claude et Marie-Thérèse Koenig - Olivier Le Gendre - Henri Madelin - Joseph Maila - Annick Mallet - Véronique Margron - Inès Minin - Hadwig Müller - Mgr Jacques Noyer - Françoise Parmentier - Jean-Claude Petit - Jean-Marie Ploux - Claude et Monique Popin - Hélène et Jean Rabeyrin - Jean Rigal - Gabriel Ringlet - Mgr Albert Rouet - Isabelle Sauvage - Aimé et Micheline Savard - Bernard Stéphan - André Talbot - Gérard Testard - Catherine Thieuw - Patrick Tyteca - André Vauchez - Denis Viénot - Hyacinthe Vulliez - Alexandra Yannicopoulos Boulet -

Envoyez vos contributions à guy@aurenche.com ; pour en savoir plus sur Guy Aurenche, cliquez ICI

Publié dans Signes des temps

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F
<br /> Je trouve attristant le faible nombre de réactions  suscité dans G & S, en réponse au questionnaire du groupe Aurenche. Ce questionnaire  rejoint tant d'autres initiatives, présentes<br /> dans le monde chrétien,  pour aider à  sortir de la crise actuelle qui se creuse profondément entre nos contemporains et l'Institution Église catholique.<br />  <br /> - Cette institution,  focalisée sur ses problèmes internes de fonctionnement (type monarchique), ignore la réalité des incertitudes et du désarroi de nombreux contemporains, jeunes surtout,<br /> (je ne parle pas ici d'une petites minorité de jeunes, nostalgiques du passé, repliés sur leur certitudes).<br /> - Les nombreuses initiatives (à tous les niveaux d'engagement), apparentées à celle du questionnaire Aurenche,  convergent toutes vers le même objectif : retour à l'Evangile,  pour le<br /> vivre et le dire avec des actes, des gestes et des mots susceptibles d'avoir sens dans le monde d'aujourd'hui, auprès des hommes et des femmes de bonne volonté.<br />  <br /> Cela  veut dire, s'efforcer d'être attentifs aux "signes du temps" en 2010 ;   s'efforcer de réinventer des formes  d'espaces,  pertinentes aujourd'hui,  pour<br /> l'échange et le dialogue,<br /> La vraie tradition, c'est la fidélité à la Bonne Nouvelle, non réductible à une époque, une culture, une tradition déjà exprimée concrètement. La Bonne Nouvelle dérange en libérant, comme au temps<br /> de  Jésus, lorsqu'il surprenait les pratiques religieuses habituelles,  alourdies sous le dépôt des scories.<br />  <br /> La Bonne Nouvelle, c'est la possibilité de poursuivre  l'Incarnation du Christ. Noël continué, si nous y œuvrons librement, au sein même d'une humanité qui se cherche, en nous et autour de<br /> nous avec tous nos frères humains, dans un monde difficile, certes, mais ouvert à bien des possibles...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Je découvre aujourd'hu ce texte et me réjouis des termes utilisés, choisis avec bonheur et pertinence.<br />       - CELA REJOINT UN MOUVEMENT DE RENOUVEAU, de retour à la source évangélique qui en ce moment travaille le monde chrétien :« La<br /> conférence des Baptisés de France », « les Réseaux des Parvis », plusieurs publications ou prises<br /> de positions à des niveaux variés du monde chrétien, y compris celle de « Garrigues et Sentiers »…<br />       - Oui, j’ai envie d’y répondre personnellement et aussi au sein d’un groupe : « G& S » par exemple.<br />       - Cela  rejoint aussi  le message de Noël , où l’Eglise naissante avait choisi pour premier visage : un enfant nu sur la<br /> paille, comme plus tard un partage fraternel à l’occasion d’un repas,  déclaré « eucharistique »  (le jeudi<br /> saint) ou pas (chez Zachée ou autre…). Tout cela bien éloigné d’une chaire d’enseignement ou d’un dogme établi « en surplomb ».<br />      -  Cela rejoint encore cette célébration de Noël, telle que la nomme l’un des  derniers numéros de T.C. : la fête de la<br /> dignité humaine.<br /> <br />                                  <br />                             Francine Bouichou-Orsini <br /> <br /> <br /> -      <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> cette initiative est salutaire. Nous devons avoir une Eglise prohétique. Or, elle est avant tout une institution, qui sa bat d'abord pour survivre en tant que telle et être reconnue comme<br /> puissance.<br /> Oui , nous la voulons en conversation avec le monde.Pour cela , il faut que les baptisés montrent qu'ils assument la mission de co crétaion confiée par Dieu. Il faut qu'ils manifestent qu'ils<br /> savent lire les Evangiles et en tirent des enseignements qui ne sont pas forcément ceux que l'Eglise tente de mettre en avant.<br /> Toutes les occasions sont bonnes pour prendre la parole. C'est ainsi que tente d'émerger en ce moment la conférence catholique des baptisés de<br /> France. La légitimité des opinions transmises viendra du nombre de cathos qu'elle représentera. Et alors, elle pourra , avec l'aide des évêques de France, dire à Rome que la vérité des<br /> Evangiles se situe ailleurs que là où la situe Rome.<br /> Avec quel résultat?  et à quel terme?<br /> En attendant , il faut que soient étudiés et explicités et communiqués  dans le plus de groupes  possibles les points sur lesquels<br /> l'Eglise doit changer ou s'effondrer.<br /> ok donc pour répondre même succintement au questionnaire, même si aujour'd'hui on a déjà beaucoup réfléchi et presque tout dit.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Et si Garrigues et sentiers, en tant que "groupe de paroles" qu'il est depuis 4 ans, devenait partie prenante dans cette enquête ? Elle paraît dans le droit fil de sa propre recherche.<br />  Certains d'entre nous avaient participé, en 2001, à l'entreprise d' "Une Église pour le XXIe siècle" en répondant déjà à des questions essentielles. En avant, compagnons, il reste du<br /> travail à faire, des voies à préparer dans le désert … Que notre blog déborde de réponses à l'initiative de Guy Aurenche, afin que nous préparions ce rendez-vous  du 1er février.<br /> Albert OLIVIER<br />  <br /> <br /> <br />
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