Devoir de vacances (3) “Ma paroisse” en Provence

Publié le par G&S

Ma paroisse est, en fait, une “église” dans une “paroisse” qui en compte six, par la grâce d’un regroupement administratif voulu par un évêque, mais qui n’a en rien modifié les pratiques de chacune.

Ma paroisse donc est petite : on ne dépasse la centaine de participants que pour de grandes fêtes, surtout les Rameaux (selon une habitude provençale liturgiquement assez curieuse). Ce petit nombre fait que l’on se connaît assez bien, que de véritables amitiés ont pu se nouer au gré des activités : messes hebdomadaires, conseils d’Église mensuels, rencontres périodiques autour d’un thème religieux ou “sociétal”, un apéritif après la messe (au moins une fois par trimestre), partage d’Évangile au cours de la messe (idem), durant lequel chacun peut donner son interprétation ou ses questions…

Les gens qui y viennent sont d’abord, bien sûr, les habitants des environs de cette église, plutôt des seniors de classe moyenne, mais on rencontre aussi des jeunes avec enfants. Il y a ensuite ceux qui viennent par choix : parce que le cadre, entièrement rénové depuis peu, est accueillant (chapelle claire avec le moins de bondieuseries possible et des salles de réunion pratiques) ; parce que les sermons du prêtre sont toujours clairs et nourrissants, essentiellement des commentaires des textes bibliques du jour ; parce que l’ambiance est assez conviviale : accueil des arrivants et bavardages d’avant-messe où l’on prend plaisir à se retrouver, à prendre des nouvelles les uns des autres, en dépit de quelques grincheux qui trouvent qu’“on ne respecte pas assez le lieu sacré”.

Au total, rien de bien extraordinaire, mais un ensemble de facteurs qui construisent, modestement, un embryon de communauté. Bien entendu, ceux qui animent vraiment cette communauté sont minoritaires, “toujours les mêmes” constate-t-on selon les activités, mais la troupe suit volontiers et progresse lentement. De temps en temps, une initiative – qui peut venir d’un petit groupe et est bien accueillie de l’ensemble – permet d’espérer que ce “peuple” peut avancer au delà d’une pratique coutumière. Les témoignages généralement reçus sur d’autres paroisses ou dans d’autres diocèses (publiés dans G&S ou lus et entendus ici ou là) le prouvent : un prêtre desservant peut être vivifiant pour une communauté participante ; il peut aussi, hélas, la casser pour ne laisser qu’un “troupeau” inerte, vaguement spectateur. Ici, une bonne harmonie s’est établie autour du prêtre dont la personnalité est bien perçue : il est à la fois très présent à ce qui se fait, mais pas “dominant”, encore moins “dominateur”.

N’idéalisons pas. Cette paroisse n’est pas sans problèmes : manque d’ouvertures sur le quartier (mais comment ?), tendance à se sentir bien entre nous (c’est déjà pas mal !), vieillissement de la population (comme ailleurs)… mais enfin, elle existe et permet à des chrétiens de se réunir pour célébrer Dieu et essayer d’inspirer leur vie de sa Parole, transmise par Jésus de Nazareth.

Albert OLIVIER

Publié dans Signes des temps

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