Conseils au pape

Publié le par G&S

Ce texte est-il d'actualité ou non ?
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I - « Désormais je parle à mon maître, je n’ose plus vous appeler mon fils, lui écrit Bernard. Celui qui me suivais a passé devant moi… L’Église exulte et glorifie le Seigneur de votre élection, mais au sein de l’Église la joie est plus Saint-Bernard - couverturegrande encore dans cette communauté dont vous avez été l’enfant, dont vous avez sucé les mamelles. Quoi donc ? J’exulte moi aussi et pourtant je l’avoue j’ai peur. Ma joie est mêlée de crainte et de tremblements… Je vois la dignité où vous êtes élevé et de quelle hauteur maintenant vous pouvez tomber. »
II - « À voir la pompe qui t’entoure on te prendrait plutôt pour le successeur de Constantin que pour le successeur de saint Pierre. Contemple-toi d’un regard dénudé dans ta première nudité puisque tu es sorti nu des entrailles de ta mère. Es-tu donc né coiffé de la tiare, brillant de joyaux, chatoyant sous la soie, couronné de plumes ou constellé de métaux précieux ? Éloigne tous ces ornements, dissipe-les comme les éphémères nuées du matin… Tu ne verras plus alors qu’un homme nu, pauvre, malheureux, pitoyable, un homme né de la femme et donc héritier du péché, destiné à une vie brève et donc dans la crainte… »

 

III - « Qui t’a chargé de régler les héritages et de faire le partage des propriétés ? Les affaires infimes et terrestres ont leurs juges naturels, ce sont les princes et les rois de ce monde. Pourquoi empiéter dans le domaine d’autrui ?... Et alors quand prierons-nous, quand enseignerons-nous les peuples, quand édifierons-nous l’Église, quand méditerons-nous sur la loi ? Le palais retentit chaque jour des lois de Justinien et non celles du Seigneur. Est-ce juste ? »

IV - « Tu n’es pas le souverain des évêques, mais l’un d’entre eux, le frère de ceux qui aiment Dieu, le compagnon de ceux qui le craignent. Tu dois être au milieu d’eux comme le modèle de la justice, le miroir de la sainteté… l’ami de l’époux, le tuteur de l’épouse, la règle du clergé, le maître d’école des ignorants, l’avocat des pauvres, l’espoir des malheureux. »

Saint Bernard de Claivaux

Extrait du livre de Pierre Riché
DDB 2004, 108 pages, 11 €
pp 64-67

Publié dans Fioretti

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F
<br /> <br /> @Irréel ?<br /> <br /> <br /> Voyez-vous comme l’auteur de cet article, vous<br /> instrumentalisez les propos de St Bernard en les sortants de leur contexte pour exprimer vos désirs dont d'ailleurs la plupart ont été combattu par st Bernard. Si vous avez des réclamations à<br /> faire au pape faites les mais n’utilisez pas un saint qui s’est entièrement dévoué à l’Eglise et qui a vécu dans une parfaite obéissance et communion avec le pape.<br /> <br /> <br /> <br /> -          En parlant de pompe, St Bernard critique l’esprit luxueux<br /> dans lequel, le pape vivait et non l’aspect matériel. La pauvreté évangélique ne veut pas dire la misère et je suppose que je ne vous apprends rien en vous disant cela. La pauvreté évangélique<br /> c’est esprit de pauvreté et non l’aspect matériel de la pauvreté. Par ailleurs le pape n’est pas seulement le chef spirituel de l’Eglise catholique mais c’est aussi un chef d’état .Et sa fonction<br /> et vocation dans l’Eglise est à la fois spirituel, judiciaire et politique. Vous ignorez p-e que de son temps St Bernard a défendu avec fougue la<br /> théocratie pontificale .Pour lui, l'ordre établi était voulu par Dieu et l’homme devait s’y conforme.<br /> <br /> <br /> <br /> -          Quant à  la tiare et aux<br /> ornements encore une fois vous vous contentez de juger que l’aspect extérieure,  lisez la vie de Saint Grégoire ,de Jean XXII ou du vénérable Jean Paul II et dites moi si ce ne sont pas des saints des pauvres de cœur selon la formule même du christ .<br /> <br /> <br /> <br /> -          St Bernard n’a jamais mis en doute les décisions doctrinale<br /> du pape au contraire il les a enseigné et a appuyé  autrement dit il s’est conformé à  l’infaillibilité<br /> du pape dans l’esprit avant que celle-ci devienne plus tard une vérité incontestable dans l’Eglise.  St<br /> Bernad considérait que l'homme n'a pas à tenter d'élucider les contradictions apparentes du dogme ou<br /> de trouver une explication rationnelle aux textes saints il écrira : «  la foi que l'on reçoit doit être transmise inchangée. »<br /> <br /> <br /> <br /> -          ….comme tous Le reste que vous avez cité st Bernard les<br /> aurait probablement combattu avec la même fougue et rigueur que use Benoit XVI  car la plupart des faits  que vous reprochez aux papes , sous apparence<br /> du bien , et d’une humanisme contemporains cachent  une idole , un dieu purement humain qui s’accommode aux passions et aux faiblesse de l’hommes en<br /> fonction de leur époque et de leur culture sans les dénoncer  . Et par ce fait même ils conduisent à l’athéisme .Le pape doit toujours proposer aux<br /> chrétiens une idéale divine qui demande une exigence inhumaine.<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> Fredsinam, pourriez vous essayer d'écrire un peu moins gros, s'il vous plaît ?<br /> Le blogmestre<br /> <br /> <br />
I
<br /> Fredsinam,<br /> Bien sûr que ce texte n’est pas d’actualité !<br /> Il est clair, en effet, que de nos jours (cela ne concerne pas Benoît XVI particulièrement mais aussi ceux qui l’ont précédé) :<br /> - qu’aucune pompe n’entoure le Pape, ni au Vatican ni au cours de ses voyages ;<br /> - que, la tiare ayant disparu, le Pape ne porte que des ornements d’une simplicité cistercienne et vit dans un humble logis ;<br /> - que l’infaillibilité que lui accorde le dogme de 1870 (que saint Bernard ne connaissait donc pas) apparu soudainement pour valider un dogme promulgué en solitaire par le pape Pie IX, est un signe<br /> de grande humilité attaché au simple être humain pécheur qu’il est et qu’il reste, tout Pape qu’il est ;<br /> - que le Pape a renoncé à tout jamais à ce que l’Église reçoive des héritages, en particulier des prêtres (obstacle non négligeable au traitement du problème des enfants de prêtres)<br /> - que le pape veille scrupuleusement à ce que le droit du Vatican soit intégralement inspiré de l’Évangile et ne contienne aucun ajout « justinien », et pas du tout inspiré par la seule volonté des<br /> Papes et de la Curie, comme la gestion du célibat des prêtres et de la Communion aux divorcés-remariés<br /> - que le Pape est un modèle de justice dans l’équilibre magnifique qu’il fait régner entre les évêques de la théologie de la libération et ceux qui ont célébré en grande pompe les obsèques de<br /> Pinochet<br /> - que le Pape est le grand espoir des malheureux dans ses déclarations et ses décisions sur la sexualité<br /> - que le Pape actuel est, comme jamais un pape ne l’a été auparavant, le « prius inter pares », se fiant toujours à l’avis de ses cardinaux et évêques du monde entier, comme il l’a abondamment<br /> prouvé il y a un an<br /> Où est la honte ?<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Fredsinam,<br /> Bien sûr que ce texte n’est pas d’actualité !<br /> Il est clair, en effet, que de nos jours (cela ne concerne pas Benoît XVI particulièrement mais aussi ceux qui l’ont précédé) :<br /> - qu’aucune pompe n’entoure le Pape, ni au Vatican ni au cours de ses voyages ;<br /> - que, la tiare ayant disparu, le Pape ne porte que des ornements d’une simplicité cistercienne et vit dans un humble logis ;<br /> - que l’infaillibilité que lui accorde le dogme de 1870 (que saint Bernard ne connaissait donc pas) apparu soudainement pour valider un dogme promulgué en solitaire par le pape Pie IX, est un signe<br /> de grande humilité attaché au simple être humain pécheur qu’il est et qu’il reste, tout Pape qu’il est ;<br /> - que le Pape a renoncé à tout jamais à ce que l’Église reçoive des héritages, en particulier des prêtres (obstacle non négligeable au traitement du problème des enfants de prêtres)<br /> - que le pape veille scrupuleusement à ce que le droit du Vatican soit intégralement inspiré de l’Évangile et ne contient aucun ajout « justinien », et pas du tout inspiré par la seule volonté des<br /> Papes et de la Curie, comme la gestion du célibat des prêtres et de la Communion aux divorcés-remariés<br /> - que le Pape est un modèle de justice dans l’équilibre magnifique qu’il fait régner entre les évêques de la théologie de la libération et ceux qui ont célébré en grande pompe les obsèques de<br /> Pinochet<br /> - que le Pape est le grand espoir des malheureux dans ses déclarations et ses décisions sur la sexualité<br /> - que le Pape actuel est, comme aucun pape ne l’a été auparavant, le « prius inter pares », se fiant toujours à l’avis de ses cardinaux et évêques du monde entier, comme il l’a abondamment prouvé<br /> il y a un an<br /> Où est la honte ?<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ce texte respire la dénonciation en se cachant derrière une<br /> ambigüité .Pour commencer il faut dire que ce texte  n'est pas d'actualité , si il l'était son auteur aurait eu le<br /> courage d'écrire au pape  afin de lui comprendre qu’il vit comme Constantin .Mais il ne l’a pas fait car  rien ne dit que l’auteur dort dans une chambre plus luxueuse que celle du pape. En réalité cet article vise le pape et non à cause de sa vie mais à cause de<br /> son esprit, le même esprit avec lequel il usa durant plus de 20ans à la tête  de la congrégation de la doctrine de la foi .Et c’est le même homme que<br /> nos cardinaux sous l’inspiration de l’Esprit saint ont jugé bon de conduire l’Eglise. C'est donc une honte d’instrumentaliser des lettres de Saint Bernard dont le contenu ne reflète en rien la<br /> réalité de la vie du pape mais dans le but de viser la personne du pape  .  <br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> L’étonnante liberté de parole et d’accès auprès du pape, est-ce encore possible, n’est-ce pas plutôt un rêve doux et pieux ?<br /> <br /> <br /> Le texte de Bernard de Clairvaux semble écrit pour l’aujourd’hui de mon, de notre souci de l’Église.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ce texte<br /> (faisant suite à celui de H. Boulad),  renforce l'envie de m'inscrire à la Conférence des Baptisés de France, je le ferai ce matin. <br /> <br /> <br /> Je pense<br /> aussi au conseil de J. Moingt au téléphone : "c'est l'heure des laïcs, il est nécessaire de faire entendre leur voix !";  j'y ajoute : avant que la désertification ne s'accroisse encore,<br /> autour d'un petit groupe indéfectible de cheveux blancs... <br /> <br /> Francine<br /> Bouichou-Orsini<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Elle est bien connue cette vigoureuse  apostrophe à un pape, celle de Bernard de Clairvaux (1090-1153), d’un abbé à son ancien moine cistercien devenu<br /> Eugène III (régnant de 1145 à 1153, et c’est lui qui a créé le “Sacré Collège” des cardinaux). On pourrait ajouter l’action  prophétique, deux siècles plus tard, d’une simple tertiaire<br /> dominicaine, Catherine de Sienne (1347-1380), qui a été rencontrer en 1376  le pape Grégoire XI ,  dernier “pape d’Avignon”, pour l’engager instamment à retourner à Rome ; et il y<br /> retourna. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce qui est étonnant ce n’est pas ce qui est dit : le texte de Bernard (exprimé dans son livre De la considération) est lumineux, tant il rappelle des<br /> vérités dont il précisait  à Eugène la portée ecclésiale : « Pour être le destinataire de cet écrit, il ne faut<br /> pas que tu en sois le seul bénéficiaire ». De même, on peut admirer que Catherine ait obtenu ce que ni les prélats ni les princes n’avaient pu<br /> réaliser. Non ce qui est étonnant, c’est que de simples religieux aient osé interpeller, fermement et sans crainte, le “Souverain Pontife” pour le rappeler à son devoir. Quels sont les clercs<br /> aujourd’hui (hormis quelques théologiens, généralement  au moins septuagénaires), quels cardinaux —dont ce serait pourtant la fonction, puisqu’ils sont censés “assister”  le pape— qui<br /> ont le courage de lui rappeler  qu’il est susceptible de se tromper ? Pour les encourager, on peut constater qu’être critique  à l’égard du pouvoir hiérarchique —si la cause est<br /> juste—  ne brise pas forcément une carrière. La preuve : Bernard et Catherine ont été canonisés !<br /> <br /> <br /> Marcel Bernos<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> Je n'ai pas tout dit dans mon précédent commentaire : OUI ce texte est d'une "brûlante" actualité ! JPR.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> "L'ami de l'époux, le tuteur de l'épouse..." Si Bernard vivait à notre époque, il écrirait bien sûr : "L'ami de l'époux et de l'épouse", égalité homme/femme oblige.<br /> D'autre part, Bernard rappelle à cette "autorité" qu'il est arrivé nu sur cette terre. Cela me rappelle notre dépendance d'alors envers le très autoritaire Directeur de notre Ecole Normale ; nous<br /> nous conseillions mutuellement : "Imagine-le en slip !". Que l'on veuille bien excuser ce raccourci saisissant... JPR.<br /> <br /> <br />
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