Tant que les femmes ne seront pas libres…

Publié le par Garrigues

Je suis engagée depuis 1998 dans le Collectif 13 Droits des Femmes (affilié à la Marche Mondiale des Femmes) comprenant 36 associations, partis politiques, syndicats... J'y représente le MOUVEMENT DE LA PAIX. J'ai exercé les fonctions de trésorière de 1998 à 2007 et actuellement je ne suis qu'adjointe à la trésorerie.

Pourquoi cette adhésion ? Tout simplement parce que l'analyse de cette coordination nous convenait à partir de la large place que l'on faisait à LA PAIX, LA DÉMILITARISATION, LE DÉSARMEMENT.

J'ai découvert si besoin en était tous les problèmes qui sont spécifiques aux femmes, à savoir :

- Égalité homme-femme

- Égalité professionnelle (même compétence ; même salaire)

- Égalité en politique (malgré la parité, les partis politiques font en sorte que les femmes soient reléguées au 2e plan

- Les violences subies par les femmes

- Précarité plus grande chez les femmes

- Temps partiels réservés souvent pour les femmes

- Solidarité avec les femmes criminalisées parce qu'un jour elles ont eu recours à une I. V. G.

- Non à l'excision

- Régularisation d'identité plus difficile pour les femmes immigrées

- Mariages forces, etc.

J'ai rencontré dans ce collectif des femmes de caractère, déterminées, qui savent ce qu'elles veulent et qui luttent inlassablement pour tous les problèmes énoncés ci-dessus.

Nos actions sont donc de tous ordres et nos démarches également, auprès de femmes souvent perdues dans le dédale de papiers, etc. et qui ne connaissent pas leurs droits.

Par exemple, nous avons pris la décision de suivre quelques femmes immigrées, les accompagnant en Préfecture pour qu'elles ne soient pas seules face à des employés dont elles ne comprennent pas la langue. Au cours des préparatifs de ces papiers, les conversations que nous avons eues avec ces femmes étaient bouleversantes. L'une d'elle, habitant sous le pont de l'autoroute avec ses deux enfants, a trouvé un compagnon ayant le double de son âge pour avoir un toit pour les enfants. L'homme est violent avec les enfants, avec elle également, mais, dit-elle : « nous n'avons pas froid ». Comment dormir après un tel récit ?

Femmes Kurdes victimes du patriarcat… Femmes et guerre : considérées comme une marchandise (bordels montés aux abords des camps militaires)… Femmes violées… Femmes prostituées…

Non, je ne pouvais être insensible à tant de souffrances !

Notre lutte est de chaque jour.

Avons-nous pensé un jour aux femmes de l'Afghanistan, du Maghreb de l'ex-Yougoslavie... qui luttent pour avoir droit à la parole ?

Nous essayons de participer à tous les forums mondiaux et européens et de rencontrer à ces occasions les femmes du monde entier, qui ont souvent les mêmes revendications que nous.

 TANT QUE LES FEMMES NE SERONT PAS LIBRES, NOUS SERONS EN MARCHE

Renée Aillaud

 

Pour compléter ce témoignage nous vous proposons de vous reporter
à la Charte mondiale de femmes pour l'humanité, dont voici le Préambule :

Nous, les femmes, marchons depuis longtemps pour dénoncer et exiger la fin de l’oppression que nous vivons en tant que femmes, pour dire que la domination, l’exploitation, l’égoïsme et la recherche effrénée du profit menant aux injustices, aux guerres, aux conquêtes et aux violences ont une fin.

De nos luttes féministes, de celles qu’ont menées nos aïeules sur tous les continents, sont nés de nouveaux espaces de liberté, pour nous-mêmes, pour nos filles, pour nos fils et pour toutes les petites filles et tous les petits garçons, qui, après nous, fouleront ce sol.

Nous bâtissons un monde où la diversité est un atout et où tant l’individualité que la collectivité sont sources de richesse, où les échanges fleurissent sans contraintes, où les paroles, les chants et les rêves bourgeonnent. Ce monde considère la personne humaine comme une des richesses les plus précieuses. Il y règne l’égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la paix. Ce monde, nous avons la force de le créer.

Nous formons plus de la moitié de l’humanité. Nous donnons la vie, travaillons, aimons, créons, militons, nous distrayons. Nous assurons actuellement la majorité des tâches essentielles à la vie et à la continuité de cette humanité. Pourtant, notre place dans la société reste sous-évaluée.

La Marche mondiale des femmes, dont nous faisons partie, identifie le patriarcat comme le système d’oppression des femmes et le capitalisme comme le système d’exploitation d’une immense majorité de femmes et d’hommes par une minorité.

Ces systèmes se renforcent mutuellement. Ils s’enracinent et se conjuguent avec le racisme, le sexisme, la misogynie, la xénophobie, l’homophobie, le colonialisme, l’impérialisme, l’esclavagisme, le travail forcé. Ils font le lit des fondamentalismes et intégrismes qui empêchent les femmes et les hommes d’être libres. Ils génèrent la pauvreté, l’exclusion, violent les droits des êtres humains, particulièrement ceux des femmes, et mettent l’humanité et la planète en péril.

Nous rejetons ce monde !

Nous proposons de construire un autre monde où l’exploitation, l’oppression, l’intolérance et les exclusions n’existent plus, où l’intégrité, la diversité, les droits et libertés de toutes et de tous sont respectés.

Cette Charte se fonde sur les valeurs d’égalité, de liberté, de solidarité, de justice et de paix…

 

Pour lire la suite de cette charte

cliquez ICI

Publié dans DOSSIER LA FEMME

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article