Le droit de vivre…
Diverses dépêches d’agences de presse nous ont appris le 8 mars l’excommunication par Mgr José Cardoso Sobrinho, archevêque de Recife (Brésil), de la mère qui a fait avorter sa fillette de 9 ans de jumeaux dont elle était enceinte après avoir été violée par son beau-père. Âgé de 23 ans, celui-ci a reconnu abuser d’elle depuis qu’elle avait 6 ans, ainsi que de sa sœur aînée handicapée de 14 ans.
La grossesse de la fillette a été découverte il y a quelques jours, quand elle a commencé à ressentir des douleurs et a été conduite à
l’hôpital par sa mère. L’équipe médicale a décidé de la faire avorter en raison des risques que sa grossesse faisait courir à sa santé. La loi brésilienne interdit l’interruption volontaire de
grossesse, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.
L’archevêque de Recife a justifié l’excommunication de la mère de la fillette, ainsi que de l’équipe médicale, en rappelant que « la loi de Dieu est supérieure à toute loi humaine. Alors, quand une loi promulguée par des législateurs humains est contraire à la loi de Dieu, cette loi n’a aucune valeur. » À propos du beau-père violeur, Mgr Sobrinho a noté qu’il « était contre l’avortement » : « Certes, ce qu’il a fait est horrible, mais il y a tant de péchés graves, et le plus grave est l’élimination d’une vie innocente. »
Vendredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a vivement critiqué cette décision, « déplorant profondément en tant que chrétien et catholique qu’un évêque de l’Église catholique ait un comportement aussi conservateur ».
La décision de l’archevêque de Recife a été approuvée par le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, qui a rappelé dans un entretien au quotidien italien La Stampa que « l’Église a toujours défendu la vie et doit continuer à le faire, sans s’adapter aux humeurs de l’époque ou à l’opportunité politique ». « C’est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées », a-t-il déclaré.
L'excommunication a été étendue à toute l'équipe médicale qui a pratiqué l'opération, mais pas au beau-père de l'enfant car « le viol est moins grave que l'avortement » a expliqué Giovanni Battista Re, qui a ajouté : « Il faut toujours protéger la vie, l'attaque contre l'Église brésilienne est injustifiée » et « l'excommunication pour ceux qui ont provoqué l'avortement est juste », car cette opération constitue « toujours la suppression d'une vie innocente ».
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Il nous a paru important de vous donner la possibilité de débattre de cette question, sur une problématique inverse de celle qui nous a occupés longuement il y a quelques semaines, mais bien plus dramatique.
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G&S