Réflexion rapide sur la liturgie
Depuis toujours et certainement depuis l'origine du christianisme, la liturgie a été le lieu des combats, des conflits, des ruptures, des intégrismes.
La liturgie est un rapport collectif entre d'une part le peuple de Dieu et sa culture particulière et journalière, et d'autre part le culte rendu à Dieu, le parfait éternel, l’inatteignable et le totalement universel.
Le Concile Vatican II a laissé entendre que la communion ne tenait pas à l’uniformité des liturgies.
Mais de fait la liturgie est le lieu où s’affrontent la tradition et l'innovation, le lieu du « pouvoir » ou du « service exclusif » de toutes les sortes de ministres, le lieu de la fête et du débordement des élans du cœur, le lieu du silence où chacun adore à l’intime de son cœur et dans son corps, le lieu des émotions et ensuite de la discussion sur le 'ressenti'.
La liturgie fait parler.
Que les liturgies soient religieuses ou civiles, elles sont nécessairement encadrées et préparées ; parfois trop et alors elles sont rigides ; ou parfois pas du tout et alors elles sont spontanées et donc difficilement maîtrisables.
Pour donner à la liturgie toute son amplitude, il faut en faire à mon sens un lieu pédagogique de la foi du peuple de Dieu rassemblé, une expression humble et dépouillée d'une foi commune et pas seulement d'un consensus esthétique, une humble attitude à l'image de l'ardeur journalière d'un peuple harassé, une indifférence d'amour où tente de s’exprimer l’absolu dans le relatif et l’imparfait.
Toutefois, des individus réunis dans un même endroit ne font pas forcément un peuple.
On n'évitera jamais que la liturgie concrétise des dissensions (après le concile l'affaire Lefebvre, la messe de Saint Pie V, le plain chant), une guerre des symboles et des options théologiques, voire politiques.
Le mieux est de savoir tout cela et de continuer à tracer un chemin vicinal d’action de grâce, de miséricorde et d'intercession.